Les audiences de la cour d’assisse de Conakry se poursuivent toujours à la cour d’appel de Conakry avec des accusés qui continuent de défiler les uns après les autres.
Jeudi déjà, Colonel  Sambarou Diamanka qui était le Commandant du bataillon spécial de Conakry au moment de son arrestation et poursuivi pour abstention délictueuse était devant la cour.
Le colonel qui est reconnu dans l’armée guinéenne comme un intrépide guerrier, bien formé  et un homme écouté dans l’armée a reconnu à la barre que l’ancien chef d’état major de l’armée de terre actuel attaché militaire à l’ambassade de Guinée auxEtats Unis lui avait appelé dans la nuit du 19 juillet 2011 aux environs de 3h30 du matin. Poursuivant, il déclare que le général Boundouka Condé lui avait appelé pour lui dire que le domicile du chef de l’Etat a été attaqué et sous les feux. « il m’avait alors  demandé de prendre toutes les dispositions pour sécuriser le camp Alpha Yaya Diallo. Mais il ne m’a pas donné d’ordre pour  aller sur les lieux ». C’est ce que j’ai fait en informant les autres chefs et nous avons pris des dispositions en  ce sens, a-t-il soutenu. L’armée, ce sont des ordres et pas ce que tu veut, soutien l’accusé.
Et si l’occasion lui était donnée pour aller sur les lieux,  j’allai défendre vaillamment la république en mettant main sur certains assaillants, a soutenu fièrement l’accusé.
Encore une fois, le nom du colonel Mohamed Aly Traoré, ancien patron du BATA, bataillon autonome des troupes aéroportées est revenu dans les débats. Il est à l’origine de l’arrestation du  colonel Sambarou Diamanka. A propos, l’accusé a déclaré « ce sont des mensonges et tout le camp Alpha Yaya Diallo sait qu’il est entrain de mentir sur moi ».
Le parquet général représenté par William Fernandez a reconnu que lors de sa comparution à titre de témoin,  le généralBoundouka Condé avait dit que  c’est bien lui qui avait demandé au Colonel Diamanka de rester au camp pour sécuriser les lieux.
Les avocats de la défense en défendant leur client ont mis à nu leur désaccord sur la façon de défense l’accusé. Tan disque certains veulent lui poser des questions, d’autres pensent qu’il n’est pas bon de poser toutes les questions à l’accusé au risque de l’enfoncer. Cette discussion qui ressemble bien à une sainte pagaille  dans le camp des avocats de la défense a duré longtemps sous les regards impuissants du président de la Cour, Me Fodé Bangoura.
Les avocats  de la partie civile et le parquet  étaient aussi là, les yeux rivés sur l’adversaire qui a fini par craquer.
 Et puis… les débats ont repris et le Colonel  Sambarou Diamanka est resté ferme et solide. Pas question de rentrer dans certains détails  qui se passent dans l’armée.
Ce matin, Souleymane Bah, membre du CNT, conseil national de transition a été appelé à la barre pour détention illégale d’arme de guerre. L’accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Toutefois, il affirme qu’il a été à plusieurs reprises victimes d’attaque à main armée. Et c’est pour se défense qu’il a cherché une arme.
Pour les avocats de la partie civile, l’argument ne tient pas et pour cause. Si tous les guinéens doivent détenir une arme pour leur défense, ça sera le chao au pays. Ils estiment qu’il y a une connexion entre lui et certaines personnes impliquées dans l’attaque contre la résidence du chef de l’Etat. La partie civile pense naturellement à Baba Alimou Barry puisque ce dernier a une ONG, dénommée,   RAV, réseau des amis pour la vie qui se fixe comme objectif de prêcher la non violence sur l’axe Hamdallaye-bambeto-Cosa pour sensibiliser les citoyens. L’ONG de Baba Alimou Barry a le même nom  que celui deSouleymane Bah dont il est trésorier.
La défense pour sa part soutien mordicus que cela prouve à suffissance que les citoyens et leurs biens ne sont pas en sécurité et l’état à leur yeux doit prendre ses responsabilités pour la sécurité des personnes et de leurs biens.
Mamadou  Lamine Barry, appelé à la barre à lui aussi reconnu qu’il a vendu deux armes dont une qu’il acheté à 400 000 GNF et revendu à 700 000 GNF. Une autre a été retrouvée chez lui lors de son interpellation aux environs de 5 heures du matin.
Toutefois, il affirme que ces armes étaient des armes de chasse oiseaux qui ne peuvent pas être utilisé pour attaquer le domicile du président Alpha Condé.
Vrai ou faux, en tout cas, le ministère public et les avocats  de la partie civile ne sont pas convaincus. Les débats se poursuivent et nous y reviendrons.
 
Guineelive suit pour vous