Pour sauver son dossier depuis, noyé par celui de la diffamation à l’encontre du chef de l’État, Abe Nian Wonta, l’homme qui raconte sur tous les toits qu’il est  victime d’escroquerie de la part de l’opposant Jean Marc Telliano, est sorti de sa réserve le vendredi 5 avril dernier à travers une conférence de presse qu’il a conjointement animée avec ses avocats à la Maison de la presse, quartier Coléah dans la commune de Matam.

 

Visiblement, c’est une partie civile déterminée à poursuivre l’adversaire dans la violation du secret de l’instruction.

Me Sidiki Bérété, a précisé que pour éviter que la confusion semée par  la défense ne prenne le dessus sur la vérité, il suffit simplement de se servir d’une plainte d’une plainte ordinaire contre un citoyen ordinaire comme Jean Marck.
Selon Me Sidibé, «  Il s’agit d’un fait d’escroquerie. En application de l’article 430 du code pénale guinéen, l’escroquerie ne peut pas être confondue à une autre infraction quelconque ou à un autre mouvement politique. Non ! » A martelé l’avocat de la présumée victime. 
Placé sous contrôle judiciaire depuis plus d’une semaine, Jean Marc Telliano ne serait pas en train de respecter cette mesure, selon les révélations des avocats de la partie civile.

Pour Me Bérété, l’inculpé se trompe en agissant de la sorte. Ainsi, il le prévient qu’il va se noyer dans un verre  d’eau s’il continue dans son courage de braver l’autorité de la justice. « Si on ne respecte pas la mesure du contrôle judiciaire, la seule sanction c’est la révocation et le placement sous mandat de dépôt…», a expliqué Me Bérété.

Abe Wonta a rassuré avoir subi de lourdes pertes à cause de Jean Marc Telliano. Mais ayant confiance en la justice guinéenne, il espère que tôt ou tard, être rétabli dans ses droits, surtout que Jean Marc Telliano n’est plus « intouchable » comme il l’était quand il était ministre.

 Avec ses avocats, tout leur souhait est que Jean Marc Telliano accepte d’être entendu dans cette affaire. « S’il est accusé à tort, il est libre de porter plainte contre nous pour diffamation. Qu’il accepte seulement d’être jugé… » A dit Me Sidiki Bérété.

La récusation du juge d’instruction en charge du dossier, accusé d’impartialité par la partie adverse, n’ébranle pas la partie civile. Même n’admet pas « la violation des règles en la matière », elle dit être prête à accepter n’importe lequel des six juges d’instruction du tribunal de Mafanco. Pourvu que Jean Marc Telliano soit jugé. 

Selon  Abé Nian Wonta « Le Guinéo-Suisse Abé Wonta, directeur général de ALPS Développement Guinea, est revenu sur ses relations d’affaires avec Jean Marc Telliano. Des relations dit-il, qui se sont soldées malheureusement par une poursuite judiciaire.

 Pour mémoire collective, c’est en décembre de 2010 que les deux hommes, aujourd’hui adversaires, se sont connus par l’intermédiaire d’une certaine Aïcha Kéita, une des anciens fournisseurs en diamant de Abe Wonta. Il conclut aussitôt un marché de diamant. Insiste Wonta.

A l’époque, dit-on, l’un était toujours homme d’affaire, alors que le second venait de se convertir en politique, et de perdre au  premier de la présidentielle de 2010.  Convaincu par les propos de Jean Marc Telliano ayant un statut d’homme politique qui venait de perdre le premier tour d’une élection présidentielle, Abé Wonta n’a douté en aucun moment de la moralité de son ex partenaire.

« Telliano m’avait dit que c’est le négoce de diamant qu’il fait comme affaire, mais il l’avait suspendu à cause de ses activités politiques. Toutefois, il a plusieurs sociétés qui investissent dans ce sens dans la sous-région notamment, en Sierra-Léone », se rappelle l’accusateur de Jean Marc Telliano.

Dans la suite de sa version des faits, Abé Wonta dira qu’après avoir défini les modalités du marché, Jean Marc Telliano lui a demandé un versement de 30 mille euros pour l’achat des diamants en Sierra Léone. « Je lui ai donné 39 mille dollars, soit l’équivalent de 30 000 euros à l’époque des faits. Cela s’est passé en présence de son assistant, un certain Cheik Amadou, une dame du nom de Bintou Bangoura et Mme Aicha Keita »,  explique Wonta.

C’est après cette première remise, le partenaire de Jean Marc Telliano est allé préparer les diamants en Sierra-Léone en attendant que Telliano, lui-même, et Wonta le rejoignent le lendemain. Le jour- J, Jean Marc se dira empêché par ses activités politiques. Report après report, Telliano dira finalement à Wonta d’aller en Sierra-Léone avec son assistant pour voir le lot de diamant à acheter.

En Sierra-Léone, Abé Wonta en compagnie de l’assistant de Jean Marc Telliano, de Mme Aicha Keita et du chauffeur de cette dernière, verront effectivement un lot de pierre précieuse sur lequel était apposé le sceau du ministre sierra-léonais des Mines. Wonta voulait voir le contenu de ce lot, mais on le lui refusé sous prétexte qu’il n’avait pas encore payé tout le prix. Sur le champ, on a téléphoné Telliano qui dira à Wonta de donner 50 mille dollars à son partenaire. Abé Wonta n’a pas voulu payer cette somme sans que la marchandise ne soit d’abord en Guinée. Mais Telliano le convaincra de payer cette somme. Et comme il n’avait pas 50 000 dollars sur place, il n’a pu payer que 30 mille dollars au partenaire de Telliano.

 400 mille dollars US. C’est le chiffre exact des  dépenses effectuées dans ce négoce par Wonta. Des dépenses qu’il  regrettera quand on lui avait dit au bureau national d’expertise que toutes ses pièces sont fausses.

Alors Wonta tente d’en discuter avec Jean Marc, mais ce dernier ne voulait plus entendre le mot communiquer. Par forcing, le débiteur finira par s’exposer  aux réactions de Jean Marc Telliano qui décline toute responsabilité dans ce qui arriverait.

Il semblerait que même le médiateur de la République ne parviendrait pas à régler le problème. Jean Marc Telliano qui avait finalement promis au médiateur de remettre à Wonta ses diamants, n’a pas tenu promesse, apprend-on.

Toute chose qui avait obligé  Wonta à  saisir la justice en déposant une plainte avec constitution de partie civile au Tribunal de Première Instance de Mafanco, le 09 mars 2011.

Mais depuis lors, Telliano, fort de son poste de ministre n’avait jamais mis pied au TPI de Mafanco jusqu’au jeudi 14 mars 2013, date à laquelle, il a été épinglé. 
                                                                                     Almamy Kalla Conté