Après des débats houleux la semaine dernière suivis de ceux du mercredi, le président de la cour d’appel dans le dossier de l’attaque contre la résidence privée du chef de l’Etat a finalement ordonné la projection des images et l’écoute des sons apportés par le témoin, commissaire Aboubacar Fabou Camara comme moyen de preuve. Les protestations et autres mises en garde de la defence n y ont rien fait sur la décision de la cour. Les débats ont continué ce jeudi.

 

Et si hier la cour a suivi les images qui avaient été projettées, ce jeudi, ce sont des sons que la cour a écouté. Il s’agissait des sons de l’accusé Almamy Aguibou Barry devant la commission d’enquete mise en place au camp Almamy Samory Touré bien avant l’attaque contre la résidence privée du chef de l’Etat dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011.

Dans ses déclarations devant les officiers supérieurs de l’armée qui chercahaient à mettre main sur les personnes impliquées dans cette affaire pour empécher que l’acte soit commis, Almamy Aguibou Barry a cité le nom de Madame Fatou Badiar Diallo, Commandant Alpha Oumar Diallo, alias AOB, lieutenant Amadou Diallo démi frère de Fatou Badiar Diallo qui a trouvé la mort sur le terrain des austilités, Mamadou Alpha Diallo et bien d’autres personnes. Mais lors de son interrogatoire, il a soutenu qu’il a fait ses aveux sous la contrainte et l’effet de la torture. Il était donc question pour la cour de vérifier si au moment de son interogatoire, il a été soumis aux tortures et autres traitements dégradants.

Pour avoir la version des faits après avoir écouté une bonne partie de la voix, le président de la cour Me Fodé Bangoura a  appelé Almamy Aguibou Barry à la barre pour lui poser cette question. Vous reconnaissez la paternité de cette voix? En reponse, l’accusé dira  » je ne peux pas dire si c’est ma voix ou ce n’est pas ma voix ». Almamy Aguibou Barry est rentré dans les concepts philosophiques pour tenter de définir la voix, comment ça se passe, le mode de fonctionnement et l’authentification. Il a été ramené à l’ordre par le président de la cour Fodé Bangoura.  » Ne nous envoie pas dans les détails, tu repond par oui ou non ». Mais apparemment, Almamy Aguibou Barry n’entendait pas de cette oreille, il a demandé au président de la cour de lui laissé donner des explications sur la voix  » je ne peux pas dire si c’est ma voix ou ce n’est pas ma voix », dit Almamy Aguibou Barry. Et puisqu’il ne choisissait pas entre oui ou non, le président de la cour a déclaré  » la cour appréciera ta position, va t’assoir ».

 

C’est sur ces mots que la parole a été donnée à l’avocat général, aux avocats de la partie civile pour un premier temps.

Justement les avocats de la partie civile ont demandé à la cour de leur donner acte du fait que Almamy Aguibou Barry ne peut ni confirmer, ni infirmer que c’est ma voix. Ce qui a été accordé par la cour.

les avocats de la défense eux ont fait tout d’abord un peu de philosophie.  » commissaire Fabou, on nous a appris le silogisme à l’école. « Tous les hommes sont mortels, or Socrates est un homme, donc Socrates est mortel ». Fatou n’a rien dit. Et l’avocat de la défense de poursuivre  » qulqu’un a dit dans cette salle je cite  » tous les agents des services de renseignements généraux sont des menteurs, or, commissaire Fabou Camara est du service des renseignements généraux, alors Fabou Camara est un menteur ». Cet exemple n’a pas du tout été apprécié par le président de la cour qui a demandé à ce que le témoin qui est un haut cadre de l’Etat soit traité avec déférence.

Pour un autre avocat, les sons n’ont pas été authentifié. Bref, les avocats de la défense estiment que les images et sons ont été pris de façon irrégulière dans un camp.  » Nous n’accordons aucun crédit aux images et sons que Fabou Camara a envoyé ».

 

Les débats se poursuivent avec l’audition du commandant Tamba Gabriel Diawara et Abdoul Karim Bah, alias AKB.

 

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