Dans l’affaire de l’attaque contre la résidence privée du chef de l’Etat dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011, l’audition des témoins se poursuit à la cour d’appel de Conakry. Et après celui du directeur national des services spéciaux

 

à la présidence de la République, commissaire Aboubacar Fabou Camara qui a pris fin lundi après dix jours, ce mardi a été le tour du Commandant Tamba Gabriel Diawara. Il est officié de police judiciaire et commandant des investigations à la gendarmerie nationale.

 

Citer à titre de témoin par les avocats de la défense, Commandant Tamba Gabriel Diawara après discussions entre les parties au procès sera finalement entendu à titre de simple renseignement. Selon le témoin, il a été appelé aux environs de 16 heure le 18 juillet par le général Ibrahima Baldé, haut commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire pour lui dire que le nommé Baba Alimou Barry  et son beau frère, El hadj Boubacar Diallo ont été arrêté avec 7 armes de guerre à bord de sa voiture  par l’escadron numéro 19 de Cosa. De se mettre à la disposition du commandant Abdoul Karim Barry, alias AKB. Ce qu’il a fait et les personnes accusées seront mis à sa disposition pour des besoins d’enquêtes.

Baba Alimou Barry  a été alors transféré dans les locaux du PM3 aux environs de 18 heure. Le 19 juillet déjà, il a eu droit à la visite des avocats dont celui de Me Bassirou Barry, le doyen du barreau guinéen et frère de son père. Sur la demande de l’une de ses sœurs du nom de Nima, Baba Alimou sera autorisé pour parler avec elle. C’est après selon Commandant Gabriel Tamba Diawara que Baba Alimou sera interroger et il a reconnu les faits qui  lui sont reprochés à savoir la détention illégale de 7 armes de guerres. C’est après quoi, il   a été transféré à la justice.

Pour ce qui est de l’attaque contre la résidence privée du chef de l’Etat, dixit Commandant Gabriel Tamba Diawara affirme également qu’il a été informé par  le général Ibrahima Baldé, haut commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire aux environs de 6 heure le 19 juillet 2011.  Pour  prendre des dispositions et boucler la zone de Kiopé. Avant d’ajouter « avant cette date, je n’avais jamais été informé », dit-il.

Il sera nommer plus tard directeur d’enquête dans l’affaire du 19 juillet.

Parlant du commandant Alpha Oumar Diallo, alias AOB, Commandant Gabriel Tamba Diawara affirme qu’il le connaissait bien avant l’attaque. « Après   la prise de pouvoir par le CNDD, conseil national pour la démocratie et le développement du Capitaine Moussa Dadis Camara, j’avais été personnelmment chargé du dossier du commandant AOB en décembre 2009 ». Pour ce qui est du cas de AOB et de Madame Fatou Badiar Diallo, le témoin déclare « l’audition des deux accusés a été réalisé par mes hommes devant moi puisque en ma qualité de commandant des investigations à la gendarmerie nationale, je ne doit pas faire le travail de l’officier d’enquête. Leur audition a été enregistrée et les preuves sont sur la cassette. Avec la permission de la cour, vous pouvez auditionner les sons », dit-il.

A la question de savoir si AOB était conscient au moment de son interrogatoire, Cdt Gabriel est catégorique « le cas que je maîtrise de plus est le cas de AOB. Avant d’être admis au bloc opératoire, nous avons parlé, il était très conscient. Il m’a appelé par mon nom pour me confier sa famille. Sa femme, ses enfant et ses  deux filles gendarmes ».

Dans sa déclarations, Almamy Aguibou Diallo, un autre accusé  citera le nom de certains leaders politique comme Sidya Touré, Ibrahima Kassory Fofana et l’homme d’affaire Kerfalla Camara, alias KPC qui seraient derrière l’opération.

A la question de savoir pourquoi ces derniers n’avaient pas été convoqués, Gabriel dira que ça été déconseiller par le procureur général William Fernandez qui a estimé que les preuves rapportées par Almamy Aguibou Barry n’étaient suffisante pour leur convocation.

Leur de son interrogatoire, quand AOB a parlé de la mort du lieutenant Amadou Diallo, frère de AOB, « Madame Fatou Badiar Diallo a crier pour dire que AOB a tué son frère avant de piquer une crise et tomber. Les médecins qui y étaient sont témoins ».

 Pour ce qui des accusations graves portées à son encontre par les accusés notamment de tortures et de traitement inhumain et dégradant,  le Commandant du PM3 déclaré que ces pratiques ne lui ressemblent pas. «  Je suis avant tout un humain, aujourd’hui, ce sont eux, demain ça sera moi. Je m’inscris en faux contre ces déclarations».

Parlant de l’accusé Mamadou Aliou Barry qui accuse également le Commandant du PM3 de lui avoir dicté des leçons et des  déclarations qu’il a doit faire devant le juge d’instruction pour avoir sa liberté, le témoin affirme « je n’ai jamais eu à faire avec  un accusé.

Pour rappel, Mamadou Aliou Barry avait notamment déclaré devant le juge d’instruction et ses avocats ce qui suit :  «  Cdt Gabriel  m’avait  ordonné de dire au Juge d’instruction que Fatou Badiar m’a demandé de l’aider à avoir 50 pick-up destinés à opérer un changement de régime en Guinée. Il m’a dicté tout ce que je devais dire ».

Mamadou Aliou Barry accuse également le Commandant du PM3 d’avoir retiré une somme de 2 millions à sa sœur sur cinq millions négociés.

 

Parlant des tortures physiques et morales,  Commandant Gabriel Tamba Diawara affirme « Ils sont libres de dire ce qu’ils veulent. Pendant deux semaines, j’ai mis ma famille à contribution avec l’argent de ma poche pour nourrir la cinquantaine d’accusé qui était au PM3. Et si aujourd’hui, ils ne reconnaissant pas ça, je n’ai rien à dire, je leur laisse avec leur conscience ». Avant d’ajouter « Je ne dit pas que c’est grâce à moi qu’ils ont eu la vie chauve. Mais je dirai grâce à Dieu et à l’application correcte du droit, ils  ont eu la vie chauve. Je leur laisse avec leur conscience ».

Les débats se poursuivent avec les avocats de la défense et l’écoute des auditions  d’AOB et Fatou Badiar Diallo qui ont été enregistrées lors de l’opération est aussi attendu.

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