Comme convenu, Guineelive vous propose l’intégralité du communiqué issu du  dialogue politique entre la mouvance présidentielle et l’opposition radicale.

S’agissant de la question de l’opérateur technique et du fichier électoral, les deux parties ont eu des positions divergentes. Évidemment, la mouvance présidentielle n’ayant exprimé aucune objection par rapport à l’opérateur technique, ni sur le processus électoral de façon générale. En revanche, la délégation de l’opposition a remis en cause l’opérateur technique, y compris la sélection de l’opérateur technique et a exprimé des réserves par rapport à tout ce qui a trait à l’opérateur technique et au fichier électoral et a même souhaité qu’il y ait des corrections à et égard.

À ce niveau des débats, les représentants des partenaires techniques et de la communauté internationale ont été invités à prendre la parole pour les clarifications et peut être même des assurances nécessaires pour permettre aux uns et aux autres de prendre des décisions sur la base des informations, clarifications et éventuellement assurances qu’ils pourraient apporter. De toutes ces déclarations, notamment de la francophonie, l’union européenne, le PNUD, ainsi que des représentants comme les États Unis, la France et la CEDEAO, tous ont relevé que le processus de confection du fichier électoral sur la base du travail de l’opérateur technique actuel a été sécurisé et certains nombres de mesures ont été prises pour sécuriser correctement ce processus. Et, qu’ils considèrent qu’il y a toute la panoplie de sécurisation qui ont été faite. Ils ont également fait état de leur disposition à prendre des mesures additionnelles pour sécuriser davantage ce processus s’il en était besoin. De plus, ils ont exprimé leur disposition à mobiliser des moyens exceptionnels pour accompagner toute décision autre qui serait prise par les parties guinéennes.

Il faut relever que dans le cadre de ces clarifications qui ont été apportées, les représentants de la communauté internationale, notamment les partenaires techniques qui sont directement impliqués dans le soutien à la CENI et à la confection du fichier électoral, ont précisé à toutes les parties prenantes que l’opérateur technique actuel qui a été impliqué dans la confection de la liste électorale ne sera pas en revanche impliqué dans le reste des opérations du processus électoral qui relève d’autres organes et qui sera prévu par les organes compétentes, mais pas ce partenaire technique dont le mandat est limité.

Sur la base de toutes ces assurances, le collège des facilitateurs, dans l’esprit du compromis qui a été recherché depuis le début du dialogue, en particulier sur ces questions qui ont été liées, dont le sort a été lié, et qui ont été discutées en même temps, un appel a été lancé par le facilitateur, au nom du collège des facilitateurs, mais aussi au nom de la communauté internationale qu’il représente au sein du collège des facilitateurs, pour demander à l’opposition de bien vouloir, au vu de toutes ces garanties et de ces assurances, accepter d’aller aux élections sur la base du partenaire technique existant avec toutes les mesures de sécurisation apportées et les mesures additionnelles qui pourraient être apportées.

À ce niveau, la délégation de l’opposition a souhaité se consulter pour revenir avec des propositions. Au retour aux débats, aux discussions sur cette question, l’opposition a déclaré qu’elle serait prête à se joindre au processus électoral sur cette base, à savoir avec l’opérateur technique actuel, à condition qu’un certain nombre d’assurances, de préoccupations soient couvertes et de garanties apportées sur un certain nombre de questions. Elle sont au nombre de dix :

D’abord, un certain nombre de mesures qui sont de nature sociale.

1)- Ils ont évoqué l’indemnisation des familles touchées par les violences que le pays a connu ;

2)- Ils ont demandé à ce que le gouvernement s’engage à diligenter les enquêtes pour que les responsables des violences soient jugés et sanctionnés conformément à la loi ;

3)- Ils ont proposé que les élections soient inclusives et que toutes les conditions soient permises à tous dans les mêmes conditions et en particulier les leaders politiques de participer pleinement et librement à ces élections et qu’ils ne fassent l’objet d’aucune restriction ;

4)- Ils ont également demandé à ce que l’administration territoriale reste neutre par rapport aux élections pendant le processus électoral ;

5)- Ils ont demandé la reconstitution des CARLES dans le respect de la lettre et de l’esprit de la loi électoral, du code électoral ;

6)- Ils ont demandé la réouverture de la révision des listes électorales ;

7)- Ils ont également demandé à ce qu’il soit permis de recruter deux experts qui viendront s’ajouter à l’équipe des experts internationaux ;
8)- Évidemment, ils ont appelé à ce qu’il soit assuré le fonctionnement correct et statutaire de la CENI avec la tenue régulière des sessions des organes compétentes. Et, cette question a déjà été traitée dans le cadre de l’examen de la question sur la CENI ;

9)- L’opposition a demandé que pour les échéances à venir, notamment pour les présidentielles évidemment, qu’il y ait le recrutement d’un nouvel opérateur pour lever les doutes et rassurer tout le monde ;

10)- Enfin, ils ont suggéré qu’on considère le couplage des législatives et des communales pendant ces élections pour profiter de la mobilisation de la communauté internationale et pour éviter qu’il y ait trop de frais.

En réponse à ces dix préoccupations exprimées par l’opposition pour l’amener à se joindre au processus électoral sur la base de l’opérateur technique actuel, toutes les questions qui sont de la compétence d’organes de l’Etat, notamment le gouvernement ou le conseil national de la communication ou d’autres institutions, il a été convenu que, au nom du dialogue, un certain nombre de recommandations soient faites à toutes les institutions pour qu’elles apportent les corrections, les rectifications, les garanties et les assurances nécessaires. Et, ici même, on a montré une disponibilité par rapport à ces questions.