Quelques jours après le dialogue politique teinté de débats intenses,  le Président du Parti National pour le Renouveau (PNR), Alpha Souleymane Bah Fischer, a accordé à notre site une interview dans laquelle il a défini la position de son parti d’aller seul aux législatives prochaines sans alliance avec le parti au pouvoir ni avec l’opposition républicaine. Lire l’intégralité :

 

 

Bonjour Monsieur le Président!

Bonjour

 

Quelle lecture faites-vous aujourd’hui de la situation sociopolitique du pays ?

C’est vrai qu’il y a une décrispation du climat politique depuis la fin du dialogue. Mais, je reste encore assez septique puisque je ne vois pas d’actes posés depuis la clôture des travaux du dialogue qui vont dans le sens de nous amener vers l’organisation prochaine des législatives. Tout ce qu’on sait, c’est que le dialogue a eu lieu entre pouvoir et opposition républicaine. Je suis personnellement satisfait de cette avancée, mais la situation, à mon avis, reste toujours floue, parce que, nous n’avons toujours pas de date ni de chronogramme malgré la fin du dialogue politique.

 

Quels sont les rapports de PNR avec la mouvance présidentielle et l’opposition ?

A titre personnel j’ai de très bons rapports avec les gens de la mouvance et, j’ai les mêmes rapports avec les gens de l’opposition républicaine. Par contre le PNR a des divergences de vues avec l’opposition Républicaine sur la manière de mener leur statut d’opposants qui ne repose que sur la contestation qui cause de la désolation aux populations guinéennes et avec le pouvoir nos divergences reposent leur manière de gouverner qui la plus part du temps de tient pas compte de nos textes de lois et sur le laxisme du Gouvernement sur certaines décisions.

 

Il parait que la CENI propose le 28 juillet pour les législatives ? Qu’en pensez-vous ?

C’est un ouf de soulagement si cela est vrai. Maintenant voyons si le président Alpha Condé et les partis de l’opposition républicaine vont l’accepter. En cas de non acceptation de la date j’ai peur que l’on ne retombe dans l’impasse politique puisque le Chef de l’Etat c’est inscrit dans une logique que tous les partis politiques de l’opposition doivent participer pour que les élections se fassent.

 

Que retenez-vous du dialogue politique ?

J’ai l’impression qu’il y a une contradiction non dite aux guinéens. Quand vous écoutez la mouvance, vous avez l’impression que tout est réglé. Mais quand vous écoutez certains leaders de l’opposition républicaine dire, oui, on s’est entendu sur certains points et il reste encore des points redéfinir, je me pose la question de savoir c’est dans quel autre cadre ces points seront discutés étant donné que le dialogue est terminé ? En plus qui va être l’arbitre en cas de désaccords sur les propositions de la CENI ou si le Gouvernement n’appliquait pas certaines résolutions issues du dialogue.

A notre avis, il y a tant de choses qui n’ont pas été dites à l’issue du dialogue politique.

 

Le dialogue est terminé. Pourquoi le PNR n’y était pas ?

Lors du 2ème dialogue avec le Premier Ministre, Mohamed Saïd Fofana, le PNR avait  posé un certain nombre de revendications dont le couplage des élections législatives et communales. Nous n’avons pas été entendus. Nous avons demandé que le nombre de députés soit augmenté à l’image du CNT qui joue le rôle d’organe législateur composé de 159 personnes. On n’a pas été écoutés. D’ailleurs je viens d’apprendre que l’UFR rejoint la proposition sur le couplage des élections. Ça c’est une bonne chose car cela nous permet de sortir des élections jusqu’en 2015. Donc nous estimons que nous n’avons pas à aller discuter des points que nous ne revendiquons pas. Par contre si nos points de revendications avaient été inscrits dans l’ordre du jour, on allait être présent.  Vous savez le PNR est un parti responsable qui assume ses choix.  Voila la raison pour laquelle, nous avons estimé de ne pas participer au dialogue parce que, nous n’étions pas en contradictions avec les points qui ont été posés sur la table de négociations. Ceux qui avaient des contradictions sur les points posés, ils se sont rencontrés, ont discuté et nous ont proclamé les résultats.

 

Etes-vous d’accord avec ce qu’ils ont retenu ?

Ce qui est désolant dans tout ça, c’est la manière dont on a violé nos textes de lois. Un décret présidentiel qui convoque le corps électoral a été pris et lu dans les médias et arrêté sans aucun acte juridique et légal. Aujourd’hui la volonté et les humeurs des gens sont au dessus de nos lois et ceci est extrêmement grave. Le dialogue valide le vote des guinéens de l’étranger mais refuse leur recensent alors s’ils ont le droit de participer alors ils le ont le droit de se faire recenser. Donc il y a incohérence. Le dialogue maintient waymark mais exige sont départ après les élections est une décision qui viole l’Independence de la CENI. Tout ceci est éphémère et n’a fait qu’accentuer le pouvoir des hommes face à la force de la loi et le respect des procédures. Bref c’est la Guinée comme disait l’autre, elle est capable d’inventer ce qui n’existe pas dans l’imaginaire des autres.

 

Etes-vous prêts à aller aux législatives ?

Nous sommes entièrement prêts, nous avons payé notre caution, on a déposé notre liste, nous sommes parfaitement prêts pour les législatives. Nous allons aux élections ni avec la mouvance présidentielle ni avec l’opposition républicaine car, nous estimons que nous sommes assez majeurs et responsables pour s’adresser au peuple de Guinée et inviter les guinéens à choisir la 3ème voix qui  puisse porter un autre débat à l’Assemblée Nationale qui ne portera que sur les problèmes du guinéen et son avenir.

 

Le PNR est considéré par certains comme de la mouvance et d’autres de l’opposition radicale. Vous êtes ou exactement ?

Je l’ai expliqué plusieurs fois. Le PNR n’est pas un parti de la mouvance présidentielle ni de l’opposition radicale. Pour être un parti de la mouvance, il faut être allié au parti qui gouverne. Nous n’avons aucune alliance juridique avec le RPG-arc-en-ciel. Deuxièmement, nous ne sommes responsables d’aucune gestion du pouvoir actuel. Nous ne sommes même pas dans le gouvernement, nous n’avons aucun gouverneur, à plus forte raison un préfet. Nous ne sommes également pas un parti de l’opposition radicale ou républicaine car nous ne partageons la même manière de faire la politique. Eux ils utilisent la violence et nous nous sommes pour la non-violence. Par contre nous sommes un parti de l’opposition MODEREE. Nous sommes opposition parce que nous ne gouvernons pas. Nous sommes modérés puisque nous appuyons nos prises de position sur la non-violence et prônons le dialogue constructif.

La manière de faire notre opposition, est différente de celle des autres partis politiques. Nous nous estimons que  la voie du dialogue dans le respect des textes de la république,  est la meilleure voie pour la lutte politique. L’utilisation du radicalisme dans des prises de positions qui peuvent entrainer la désolation pour le peuple de Guinée, n’est pas une bonne chose. Notre modération nous amène toujours à trouver la meilleure voie possible pour nous faire entendre. Aujourd’hui nous sommes satisfaits de voir qu’une bonne partie des leaders politiques de l’opposition républicaine ont rejoint la position du PNR pour prôner la non-violence qui nous aurait évité la mort de plus de 40 guinéens.  

 

Vous êtes certains que vos collègues de l’opposition sont également prêts à aller aux législatives ?

Jusqu’à présent, il y a un silence qui s’est installé à l’issue du dialogue. Personne ne sait quelque chose. Donc, je ne peux pas aujourd’hui, vous dire est-ce que l’opposition républicaine est prête à aller aux élections législatives. Je pense que tout dépendra de ce que va nous proposer la CENI. Faites un tour auprès de leurs états majors, ils répondront.

 

Aujourd’hui, l’autre préoccupation du guinéen, c’est le procès en cours au niveau des Assises de Conakry. Vos appréciations en tant que leader politique sur le procès dans son ensemble.

La Guinée rentre dans une nouvelle ère. Car, nous avons vu que nulle n’est au dessus de la loi.  Même quand on est officier ou proche du pouvoir, si la Justice t’appelle, tu dois répondre. Ceci va permettre aux guinéens de se rendre compte que la Justice est une force à respecter et qu’elle peut rattraper n’importe qui quelque soit sa position. Maintenant, le verdict qui sera donné va nous permettre, dans un bref délai à apprécier la qualité du procès en cours.

 

Un mot pour nos lecteurs monsieur le Président.

Bon ! Je trouve que Guineelive est un site assez important puisque j’ai vérifié sur Alexas, qui fait le classement des sites. J’ai vu que vous êtes un site bien classé parmi les sites mondiaux et félicitation. Cela prouve que vous faites un travail de qualité, vous n’avez pas de partie prise.  Je vous encourage sur ce chemin. Sachez que le PNR est disposé pour répondre à toutes vos inquiétudes dans le futur.

Merci.

C’est à moi de vous remercier