Naguère, le poisson frais était devenu rare dans les différents marchés du pays. Il a fallu la création de certaines sociétés de pêche industrielle comme SABOUINTER  pour débloquer la situation et redonner de l’espoir à la population guinéenne aujourd’hui, soulagée à cause de l’abondance du poisson dans le marché.  

 

C’est pour partager ce soulagement des mères de familles et soulager le panier de la ménagère que Aboubacar Camara, Patron Directeur Général (PDG) de la Société de pêche industrielle nous a accordé une interview dans laquelle, il a condamné l’ethnocentrisme, un phénomène qui a pris de l’ampleur dans le pays. Lire l’intégralité : 

Guineelive.com : La Société Sabouinter. D’où vient-elle ?

Aboubacar Camara « Nous remercions les partenaires quinous ont aidés àcréercette Société qui a vu le jour grâce aux personnesde bonnes volontés anonymes et connues. Toute chose dans la vie, il faut un soutien sans lequel, l’homme ne peut réaliser son rêve. C’est pour cette raison que nous avons surnommé notre projet ‘’SABOUINTER’’. »

Pourquoi avez-vous créé cette Société ?

   L’objectif, c’est d’aider les guinéens à se procurer de poissons de qualité à travers nos bateaux de pêche qui travaillent intensément et, nous font le compte rendu à la fin de chaque mois comme le stipulent les clauses du contrat qui nous lie.

Comment répartissez-vous les quantités de poissons récoltés par vos différents  bateaux de pêche ?

C’est simple. C’est aux responsables des femmes qu’on distribue des  cartons de poissons. Et à leur tour, elles ravitaillent les autres femmes des marchés de Conakry et celles de l’intérieur du pays. C’est pourquoi, nous voulons que l’Etat nous aide avec l’interdiction des zones de pêche qui ne peut pas faire l’affaire du guinéen. Qu’il comprenne que la gestion des bateaux de pêche industrielle, demande  des millions de dollars pour pouvoir supporter les couts liés à l’entretien des engins.  

Parlez-nous des qualités de poissons pêchées par vos agents.

Nos ouvriers pêchent deux qualités de poissons. Une partie est destinée à leur nourriture et une autre partie à la vente. Notre part nous sera remise ici et la leur, est acheminée vers leurs pays d’origine. S’ils ne gagent pas des produits de qualité pour la consommation, ils auraient travaillé inutilement. Parce que, la plus petite dépense journalière d’un bateau de pêche pour assurer entre autres, la carburation et la nourriture, se chiffre à 30 mille de dollars américains.

 Alors que notre poisson ne coûte pas chair. Et l’intérêt ne dépasse pas 200 mille GNF. Donc, cette manière de faire ne peut pas satisfaire les besoins des travailleurs.  Mais ils acceptent tout cela pour nous aider à consommer le poisson guinéen.

Ceux qu’ils peuvent avoir comme bénéfice ou rendement, c’est peut être le prix du pétrole, le salaire des travailleurs et autres dépenses qu’ils effectuent durant le mois. Donc, c’est ce qui nous a fait un peu mal.

Parce qu’on a appris, on ne sait si c’est vrai ou faux, que les français veulent chasser les bateaux asiatiques au profit des leurs. Quels bateaux, nous ne connaissons pas. Nous ne croyons pas à cela.

 Depuis combien d’années la France nous a abandonnés ? Ils n’ont jamais envoyé des bateaux de pêche pour la Guinée même à crédit. Et ils n’ont jamais envoyé un jour de cargos de bateaux pour nous aider à sortir de cette extrême crise de poissons.

Pourquoi alors, veulent-ils chasser ceux sont en train d’aider la Guinée ? Chasser les bateaux asiatiques, n’est pas solution à nos problèmes.  

Et l’affaire de licence ?

Pour ça, il n’y a aucun problème entre nous et le ministère en charge de la pêche l’aquaculture.  

Comment travaillez-vous avec les vendeuses de poissons frais dans les communes de Conakry ?

Voilà comment nous travaillons avec elles. Quand le poisson arrive, on le vend à tout le monde sans discrimination. Mais, nous remettons le poisson aux responsables de groupes de femmes. C’est à celles-ci d’approvisionner leurs camarades des différents marchés de la capitale et celles de l’intérieur du pays. Ainsi, les grossistes, les détaillants et consommateurs seront servis en fonction de leurs capacités financières.

Cela n’a-t-il pas d’inconvénients  pour votre entreprise qui est à ses premiers pas ?

Seulement, parmi les femmes qui viennent, toutes n’ont pas les moyens suffisants. C’est ce qui nous oblige souvent à leur livrer le poisson qu’elles vont revendre et nous amener l’argent après deux, trois, quatre jours ou une semaine.

Parmi elles, il y a celles qui reviennent nous dire, ‘’Ah ! Les poissons étaient petits, beaucoup étaient pourris. On a beaucoup perdu. Donc, il faut nous faire de rabais…’’ C’est le seul problème qui nous fatigue chez les femmes, sinon, il n’y a rien d’autre.

Vos rapports avec le ministère de la Pêche et de l’Aquaculture.

Avec le ministère, Dieu merci, il n’y a aucun problème.   Nos relations sont au beau fixe. Grâce à notre bon Président Alpha Condé, nous avons des personnes qui nous soutiennent et veillent bien sur nous.

Quel conseil pour les jeunes qui veulent faire carrière dans le domaine de la pêche industrielle.

Dans toute chose, il faut la justice, la confiance. Ce que les deux peuvent ne donnent à l’homme, la malhonnêteté ne le peut pas. Si elle le donne par hasard, Dieu le prendra. La vérité, c’est aussi notre façon de se comporter envers les autres. Surtout, il ne faut jamais tricher, casser ou voler le bien de l’autrui. Contente-toi de ce que Dieu t’a proposé. Laisse les autres avec leurs millions, occupe-toi de ta miette.

Aujourd’hui, Aboubacar Camara (Bôbôdi) est cent pour cent dans le secteur de la pêche. Est-ce que, si demain son capital dépasse le seuil, va-t-il se lancer dans le monde de  la politique ?

Pour le moment, je ne peux pas confirmer ou infirmer, je suis dans le domaine de la pêche. A Boulbinet, nous avons une seule tradition, c’est l’hospitalité légendaire qui ne tient pas compte de l’origine des uns et des autres. Tout le monde est guinéen, il n’y a ni peulh, ni malinké, ni Soussou ou de forestier. Nous ne sommes que des frères, des guinéens unis et rangés derrière la politique de celui qui est élu démocratiquement élu comme Président de la République. Nous le soutenons pour que la Guinée, notre patrimoine commun, connaisse la stabilité.

Rester derrière le Président Alpha Condé ne  veut pas dire que nous n’aimons pas les autres. Mais celui qui est au pouvoir aujourd’hui, il faut qu’on le soutienne, le protège pour consolider son autorité.  En tout cas moi, si je dois me lancer dans la politique, je serai dans ce cas, derrière celui que je suis aujourd’hui. 

Un petit mot pour nos nombreux lecteurs.

Je dirai aux dirigeants de faire face au peuple Guinée qui ne doit plus se sentir abandonné. Car, dans la vie, ce que tu donnes aujourd’hui, c’est ce que Dieu te réserve dans l’au-delà. On cherche l’argent seul, mais on ne le mange pas seul. C’est ça la mathématique sociale. Il faut avoir pitié de ceux qui n’en ont pas (démunies).

                                                                                                                                                                                                  Réalisée par Mohamed Sannou Camara 655 13 00 33