La visite mouvementée du président Alpha Condé n’a pas été facile pour nos confrères de la radio communautaire Batè FM. Leur tort, avoir relaté avec précision les faits qui se sont déroulés avec des citoyens qui réclamaient leur droit naturel d’accéder à l’eau potable, à l’électricité et aux routes fiables.

 

 Alpha Condé a été hué par des jeunes dans la salle où il a été réceptionné avec  des pancartes en main. Et en réponse, il n’a pas du tout été tendre avec les jeunes comme le témoigne les propos qu’il a tenu aux jeunes qui  criaient et tenaient les pancartes où étaient inscrits des slogans qui lui sont  hostiles : « J’ai été condamné à mort par la première République. J’ai fait deux années de prison sous la deuxième République. Mais, je n’ai pas changé. J’ai dit que je veux le changement et je veux le changement. Alors ! Alors… Vous qui criez là ! Où vous étiez quand j’étais en prison ? Où vous étiez quand on me condamnait à mort ? Où vous étiez ? Est-ce que vous avez le courage de vous battre ? Vous avez le courage de vous battre ? Qui d’entre vous est capable aujourd’hui de se battre et d’aller en prison ? Ceux qui crient là ! Qui d’entre vous ? Alors, regardez-vous d’abord dans le miroir ! « . Fin de citation.

Ces propos du Président guinéen ont  raisonné dans des oreilles de sourds des caciques du RPG et du pouvoir. Conséquence, c’est la chasse aux sorcières lancée contre les journalistes de la radio Batè. Son directeur Diawara n’a eu sa vie sauve qu’avec sa moto en quittant clandestinement à travers des ruelles de la ville pour parcours les quelques 300 km qui sépare Bamako de Kankan. Il se trouve actuellement à la maison de la presse de Bamako où il doit selon nos informations donner une conférence de presse ce lundi dans l’après midi.

Deux autres journalistes de la radio avaient été arrêtés puis relaxés suite à l’intervention dit-on du Ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle et porte parole du gouvernement, Albert Damatang  Camara.

 Et depuis selon toujours nos sources proches des familles de nos confrères, les journalistes de Batè FM sont rentrés dans la clandestinité. Personne ne sait exactement s’ils  sont  à Kankan ou pas.

Comble de malheur pour nos confrères, après le com back meeting du président Alpha Condé samedi au cour de la quelle, il a lavé l’affront au stade MBalou Mady Diakité  avec la bénédiction des  magasins, marchés, boutiques,  conteneurs, commerce et gargotes fermés, ses partisans  sont allés s’attaquer  dimanche aux environs de 17 heures à la radio Batè FM qu’ils ont mis à sac.

Conséquence, la radio n’émet plus et nos confrères vivent dans la clandestinité à Kankan.

Comme on le voit, au delà des discours politiques et des accusations portées à l’encontre des journalistes et homme politique, c’est fondamentalement le manque de résultat  sur le terrain qui est à la base des problèmes du locataire du palais Sekhoutoureah.

Si en sa  troisième année  de mandature,  il avait réussi  à donner un peu d’eau potable, d’électricité, un peu d’emploi et de routes fiables à ses concitoyens, des journalistes n’auraient jamais eu  l’occasion d’assister à cette rencontre  au cour de la quelle,  il a été hué.

 

Almamy Kalla CONTE

 

 

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