Si officiellement l’esclavage a été abolit en Guinée en 1957 avec la bénédiction du père de l’indépendance guinéenne et premier président de la Guinée, Ahmed Sékou Touré, c’est toujours une réalité au Foutah Djallon.

 

 Et en cette période électorale, les associations se multiplient au Foutah Djallon.  Les autochtones qui sont devenus par la force des choses « Rundè » et qui  n’avaient pas le droit de vivre dans le même village que leur maitre  sont désormais  dans des associations dénommée « Mandén Djallon » et «  l’Union des Djallonkés ».

Une façon de se démarquer du « Haal Pular ».

Et cette situation inquiète bien évidemment le président de l’UFDG, Mamadou Cellou Dalein Diallo qui lors de la conférence de presse animée mardi à Coleah à la maison du même nom a laissé éclaté son colère. « aujourd’hui, le RPG a délocalisé les bureaux de vote. Les partisans de l’opposition sont obligés maintenant de se déplacer pour parcourir parfois 10 km pour pouvoir voter. Le RPG a déplacé les bureaux de vote dans ses fiefs ».

Mais au juste, que se passe t-il au Foutah. De nos investigations, il ressort que ce sont les Rundè qui avaient l’obligation de se déplacer de leur village pour aller accomplir leur obligation citoyenne dans les villages de leur maitre. Ce que les esclaves n’ont pas apprécié et pour cause. Il est difficile pour un esclave de venir dans les fiefs de son maitre et voter contre lui. Autrement, les Rundè ne peuvent pas venir dans les villages de nobles et voter contre Mamadou Cellou Dalein Diallo.

Conséquence, les bureaux de vote ont été délocalisés. Et à présent, les « Rundè » doivent voter dans leur village et les « nobles » aussi chez eux. D’où les craintes du président de l’UFDG avec cette nouvelle donne qui n’est plus en sa faveur.

Et si l’on n y prend pas garde, la révolte des esclaves risque de changer profondément le Foutah.

Comme pour dire que dans les pratiques, le problème d’esclavage est toujours d’actualité au Foutah.

 

GuineeLive