Le Ministre de l’enseignement pré universitaire et de l’éducation civique, le très controversé Ibrahima Kourouma  sans être inquiété refait de nouveau surface après avoir remboursé l’argent des étudiants escroqués qui se chiffrait à 1 milliard 775 millions de GNF.

 Et comme lui seul à le secret, le pharmacien est sur toutes les radios pour dire que plus de 3 000 écoles sont prêtes pour accueillir les élèves à la rentrée scolaire du mois d’octobre. Pendant ce temps, Dr Ibrahima Kourouma oublie que les écoles dont il parle se trouvent dans la ville de Conakry et ailleurs dans le pays profond tout près des habitations et des citoyens qui l’écoutent et peuvent facilement contrôler pour savoir entre les discours du Ministre et la réalité dans les écoles, s’il n y a pas de « distance océanique » sur le terrain.

 

Et bien, votre quotidien en ligne GuineeLive a fait un tour dans certaines écoles de Conakry pour avoir le cœur net sur l’état physique des établissements. Suivez plutôt le compte rendu de nos reporters.

 

A  l’approche de l’ouverture des écoles, nous avons fait un tour dans certaines écoles publiques de la capitale guinéenne pour toucher du doigt à la réalité suite à des informations  périodiques des autorités en charges du système éducatif sur les progrès réalisés. Mais le constat est  alarment par tout ou nous avions passé.

 

 Dans la commune de Matam du Lycée premier Mars, en passant par le College-Lycée Coleah, le collège Lycée Bonfi et l’école primaire de Lansaiboumdji,  le constat  est  presque identique. Les eaux de pluie sont stagnantes dans certains salle de classe, des tables bancs cassés, les toilettes qui ont foutu le camp ou  s’il y a n’a, c’est mal entretenu et certains salles de classe n’ont même pas de fenêtres à plus forte raison des portes pour empêcher la fréquentation régulière des lieux pour d’autres fins. Nos enquêtes ont même révélé que les écoles sont devenues des lieux de débauche puisque sans portes, ni fenêtres.

 Dans tout ça, nous ne parlons vraiment pas des 33 préfectures que compte le pays si les écoles publiques de la capitale présentent  un état aussi alarmant comme décrit plus haut. Dans le pays profond, ça doit être le pire.

 

L’Ecole primaire de Boussoura est-elle vendue ?

 

L’école  primaire du quartier de Boussoura Port dans la commune de Matam est menacée de vente, a appris Guinelive sur place. Elle a été démolie au cours de la première quinzaine du mois  de septembre. Selon des informations  recueillies sur place, un commerçant aurait acheté cette infrastructure publique pour en faire un autre usage.

 Mis au courant de cette opération dite illicite, des jeunes  ont vigoureusement protesté mercredi 4 septembre sur les lieux. Ils continuent de faire grands bruits autour de cette affaire.

Du coté des autorités du quartier Boussoura approchées pour la bonne version, elles ont déclaré n’avoir reçu aucun papier attestant la vente de l’école primaire incriminée.

Dans le quartier, il se raconte que ce domaine appartient à l’Etat. Alors qu’une famille revendique la propriété du domaine sur lequel est bâtie, l’école primaire incriminée.

Il s’agit de la famille El hadji Abouya. « On a le papier qui atteste que cette école primaire se trouve sur notre domaine. C’est nous qui savons maintenant ce qu’il faut en faire »,  a affirmé un des membres de la famille Abouya qui a souhaité garder l’anonymat.

Dans les mêmes constats, un jeune du quartier qui a  gardé l’anonymat a affirmé: ‘’l’actuel Maire de Matam Néne  Koya Touré aurait  signé un papier qui attribuait ce domaine à l’Etat, et  ensuite elle aurait  aussi fait une contre-signature».

 Mais nos efforts pour avoir la version de Madame le Maire ont été vains.

Ce n’est pas tout, un autre fait marquant dans cette affaire est que les élèves de l’école incriminée  suivraient  les cours à l’ouverture prochaine à l’école primaire de Madina port dans la Commune de Matam.

Pour rappel, le domaine en litige était, semble-t-il, une salle de permanence sous le   premier régime et transformé en une école  après la prise du pouvoir par l’équipe de feu président, général Lansana Conté.

 Le quartier Boussoura Port   « n’a  aucune infrastructure publique, ni de maison de jeune, cette école qu’on veut vendre est le seul édifice public qui existe aujourd’hui dans notre quartier. Nous ne l’accepterons pas »,   prévient  Joe Soumah, un des jeunes qui avait protesté contre cette nouvelle..

 

En tous les cas, l’école est démolie et  le ministre Ibrahima Kourouma, en charge du pré-universitaire, est averti. Mais à présent, il n’a rien dit. Selon nos informations, Ibrahima Kourouma qui n’est plus en odeur de sainteté auprès du chef de l’Etat  se trouve actuellement en campagne électorale entre la haute Guinée et la Guinée forestière pour battre campagne.

 Il espère désespérément garder son fauteuil au prochain remaniement ministériel qui pointe à l’horizon au mois d’octobre.

Pour les besoins de la cause, Ibrahima Kourouma multiplie les actes de bonne volonté. Ainsi, il a approché son secrétaire général, Dr Soriba Sylla qu’il avait voué aux gémonies depuis plus de deux ans. Mais ça, c’est une autre histoire.

 

 

Le collège de Koloma situé dans la commune de Ratoma, souffre énormément par le manque d’infrastructures, révèle le constat. Il suffit d’aller  faire un tour dans cet établissement public pour en savoir  plus  sur l’état des bâtiments.

Les salles de classes suintent partout du toit aux plafonds et les conséquences sont multiples. Les eaux de pluies sont partout.

L’humidité dans ces salles de classes, agit notamment sur l’embellissement y compris la physionomie de l’école.

 Les latrines aussi ne répondent pas aux normes de la propriété sanitaire. Cet état de fait prouve à suffisance  que la rentrée scolaire  prévue dans  moins de deux semaines, se fera dans un calvaire totale pour les élèves et enseignants.

En marchant dans ces écoles, vous devez faire attention sur l’endroit ou vous devez mettre les pieds. Ça put partout, urine et autres résidus du corps humain vous pousse à la sortie.

De l’autre coté,  le collège public qui porte le nom du feu président  général Lansana Conté situé au camp Alpha Yaya Diallo dans la commune de Matoto, demeure l’une des écoles qui reste encore  embourbé et manque d’infrastructures, a t-on constaté  au sein de  cet établissement  face à l’œil impuissant des autorités. Les salles délabrées, manque de plafonnage  dans les salles de classes. Ce n’est pas tout car  les trois  latrines  externes existantes, seule une est opérationnelle avec des cacas partout.  Les deux autres restent  sans toit,  ni porte, excusez du peu, l’état des lieux reste insupportable.

Interroger,  cette ex-écolière qui vient de franchir le barrage du BEPC, brevet d’étude du premier cycle se prononce à propos  de sa mésaventure au sein de cette école : « depuis mon arrivée  au sein de cet établissement, aucune infrastructure  n’a été améliorée. pour aller à la toilette, nous sommes obligés d’aller chez nous à la maison ou chez un ami ou voisin dans le quartier. A l’approche de la saison des pluies, le souci qui nous animaient c’était comment faire pour suive le reste des cours de  l’année. Par ce que tout simplement les salles suintent énormément. Il en est de même au moment de rallier les domiciles. Et pendant la saison sèche c’est le tour de la poussière. Le mat même ne répond pas à la norme de la souveraineté nationale de notre tricolore  »,  regrette Mademoiselle  Traoré          

 

Les infrastructures  scolaires dans certaines écoles sont dans un état agonisant. C’est le cas encore  de l’école primaire de Kipé 2 et le lycée-collège  de la même localité dans la commune de Ratoma.

Dans  ces deux  bâtiments d’enseignement publics, les autorités que nous avons trouvé sur place ont accepté d’expliquer   les difficultés dont ils sont confrontés : « nous sommes en manque criard d’infrastructures scolaires. Les toits suintes énormément quant-il pleut, les salles de classes sont transformées en piscines,  les plafonds détruites par les mêmes effets. Bref, comme vous le constater, nous travaillons dans les conditions difficiles »,   a indiqué le directeur adjoint M.Mountaga Souaré.

 Dans la même lancée, il a fait savoir que les latrines externes sont décoiffées et les portes complètement délabrées. Selon lui,  le manque de table bancs constitue un autre casse tête. Pourtant, nous accueillons  beaucoup d’élèves à chaque rentée scolaire. Cela est un handicap pour le bon fonctionnement de cette école, les autorités en charge du système éducatif doivent mettre les bouchés doubles pour remédier à ce fléau, se lamente  M. Souaré.        

  De l’autre coté du lycée, le constant est amer et presque le même. Le proviseur du  Lycée de Kipé étant  absent,  son fils Lansana Keita étudiant à L’institut Supérieur des Sciences de L’éducation de Guinée (ISSEG) profondément affecté par le mauvais visage du lycée  que dirige son père a déclaré avec amertume : « l’état de ce grand établissement public qui a formé tant de cadres et qui continue de former des cadres ne devrait pas être comme ça. Cette école est abandonnée à elle-même devant l’œil impuissant des autorités en place », rappel l’étudiant avant d’ajouter que même les bâtiments dont les responsables habitent n’est pas à l’abri des maux dont souffre l’école.

  Avant d’ajouter «  les latrines internes et externes sont bouchées.  L’eau ne coule plus dans les robinets. Avant, c’était le forage qui fonctionnait au temps de l’ex-proviseur, mais de nos jours tout est en voie de disparition totale. Quant il pleut,  le bureau de mon père  se transforme en une marre d’eau. Même les archives de l’école ne sont pas épargnées. Quel calvaire pour les lycéens et professeurs. Pour aller à la toilette,  il faut se transporter  hors de la cours », déplore le jeune Kéita qui ne croyait pas bien dit.

Aux autorités, notamment  le ministère en charge de l’enseignement pré universitaire et de l’éducation civique, il lance un appel « les autorités devraient venir en aide pour la rénovation de ces bâtiments avant l’ouverture des classes qui pointent à l’horizon ». Ainsi soit-il.

 

Le plus hallucinant, c’est le cas du Lycée 2 octobre qui n’est séparée du département de l’enseignement pré universitaire et de l’éducation civique que par un mur. Et situé à quelque mettre du palais Sekhoutoureah. Difficile de dire si le Ministre Kourouma jette un coup d’œil en passant dans cette école. La seule certitude, c’est que l’état des toilettes vous donne des frisons. C’est le même constat à l’école primaire du centre qui a formé tant de cadre dans ce pays. C’est le cas de l’ancien président de la transition, général Sékouba Konaté, de l’actuel Ministre de l’économie et des Finances, Kerfalla Yansané, de l’ancien ministre et actuel porte parole de la présidence de la République, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, excusez du peu la liste  des cadres est longue.

Au collège château d’eau, non loin du château du même nom, les toilettes ont foutu le camp aussi. Il en est de même à l’école primaire de la gare où l’état des infrastructures laisse aussi à désirer.

A l’école primaire de Tombo, non loin du palais du peuple, ne demander pas surtout là aussi des toilettes. Elles ont foutues le camp il y a longtemps.

Pour uriner, les élèves et leurs maîtres utilisent tous les murs parfois lézardés. Les écoles dégagent des odeurs nauséabondes partout.

Ce constat dans les écoles citées plus haut n’est pas exhaustif à Conakry. Mais imaginer chers lectrices et lecteurs ce qui se passe dans les autres écoles à l’intérieur du pays. Le constat à n’en pas douter doit être les mêmes ou pire.

 

Dans tout ça, le problème, ce n’est pas le Ministre de l’enseignement pré universitaire et de l’éducation civique,  Ibrahima Kourouma qui est pharmacien de profession, parfait ignorant du système éducatif guinéen. Le problème, c’est bien l’Etat guinéen qui n’a pas jouer son rôle régalien dans la construction et l’entretien des écoles.

Ce qui est par contre révoltant, ce sont les mensonges  grossiers du ministre Ibrahima Kourouma qui devant les medias raconte tout sauf la réalité sur le terrain.

Tantôt ce sont les enseignants formés en Anglais qui dispenseront des cours dans les collèges à partir de cette rentrée, tantôt c’est « plus de 3000 écoles qui sont parfaitement prêtes  pour accueillir les élèves» pour utiliser son mot ou encore le matériel didactique.

Pour ce qui est de l’enseignement de la langue Anglaise, c’est bien une bonne chose. Ce qui reste, c’est bien  les conditions que le Ministre doit réunir  pour les nouveaux enseignants qui doivent quitter Conakry pour le pays profond. Mais sur le terrain, rien de tout ça.

 Chaque guinéen pourra faire son constat sur place puisque comme souligné plus haut, les écoles sont dans les quartiers et les parents d’élèves sont aussi sur le terrain.

A entendre le Ministre Kourouma parler, il est même à se demander si le Ministre de l’enseignement pré universitaire et de l’éducation civique n’est pas atteint à la fois  » de cécité et de la maladie de mentir » sur « ses prouesses » en matière de reforme et de réalisation dans les écoles.

 Mais en définitive, ne soyons pas plus royaliste que le ROI. Comme nous enseigne le dicton populaire, on apprécie le maçon au pied du mur.

Rendez-vous  donc le 7 octobre prochain, jour de la rentrée scolaire en Guinée pour apprécier les déclarations du Ministre de l’enseignement pré universitaire et de l’éducation civique sur l’état de préparation dans les écoles.

 

 

 

Enquête réalisée par

 Daouda Yansané 664 442 343 et  Zézé Enéma Guilavogui sous la coordination générale de

 

Almamy Kalla CONTE

664 261 370