Ce dossier qui est pendant devant les juridictions guinéennes depuis plus d’un an a repris de nouveau du service ce lundi à la cour d’appel de Conakry.

A propos de cette affaire qui a fait coulé beaucoup d’encres et de salives, les avocats de la défense ont soutenu que le diamantaire Bouna Kéita a tenu délibérément des propos diffamatoires à l’encontre de l’ancien président de la transition, général Sékouba Konaté et de l’opérateur économique Roda Fawaz dans la presse. Ces propos selon les avocats portent atteintes à l’honneur et à la dignité des personnes citées plus hauts. Par ces motifs, la partie civile a demandé à la cour de retenir Bouna Kéita dans les liens de la culpabilité.
Le procureur général William Fernandez que les avocats de la défense accuse à tort ou à raison de passer voir général Sékouba Konaté en France et Roda Fawaz au Maroc avant de revenir sur sa décision a abondé presque dans le même sens.  Tout d’abord, William Fernandez qui avait demandé la mise en délibéré  de ce dossier avant de se rétracter a tenu à lever un malentendu. « J’avais donné raison à Bouna Kéita parce que je n’avais pas lu tout le dossier. Avant d’ajouter « Les faits sont exacts mais ce qui me gène dans ce dossier, c’est que Bouna Kéita a écris dans sa correspondance adressée au président de la république, à la cour suprême, au CNT, aux organisations de défense des droits de l’homme, aux religieux et aux coordinations religieuses que Roda Fawaz est porté disparu dans la nature. Or, en ce que je sache, c’est qu’en aucun moment, Roda Fawaz n’a quitté la Guinée à cause de cette affaire, il est au Maroc comme consul. Là où il se trouve est connu ». C’est sur ces mots que William Fernandez a reconnu l’accusé dans les liens de la culpabilité et demander à la  cour de condamner Bouna Kéita à un an de prison avec sursis et au paiement de 500 mille GNF comme dommages et intérêts au général Sékouba Konaté et à l’opérateur économique Roda Fawaz.
Les avocats de la défense ont pris la parole pour souligner par la voix de Me Doura Chérif que la cour d’appel ne doit pas être un lieu de règlement de compte encore moins de passion mais de droit. Pour lui, il est vrai que Sékouba Konaté est un général de corps d’armée, un ancien président de la transition. Cependant, ce n’est pas une raison pour lui de prendre les diamants de Bouna Kéita alors que c’est un contrat qui le lie à l’Etat guinéen « il a payé un million de dollar comme ticket d’entrée pour régler les arriérés de salaire des travailleurs avant de commencer à exploiter la mine d’or ».
Me Aboubacar Sylla dira pour sa part qu’il est clair que le  général Sékouba Konaté a pris les diamants puisqu’il a reconnu les faits. « Ce n’est pas discutable, alors pas de diffamation dans ce dossier.  Mais le procureur voudrait qu’il soit condamné, alors où se trouve la vérité ? Bouna Kéita a été victime du tout puissant général Sékouba Konaté », a regretté l’avocat.
Pour sa part, Me Rafi Raza  a souligné que depuis un an ce procès se tient mais « Roda Fawaz n’a jamais comparu, il n’est même pas en Guinée. Alors, dire que il est porté disparu dans la nature n’est pas une diffamation puisqu’on ne le voit pas ».
 Après ces passes d’armes entre les parties au procès, le président de la cour Fodé Bangoura est intervenu pour décider de mettre enfin cette affaire en délibéré le 7 avril.

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