Homme de lettres et professeur de danse africaine à Paris durant une bonne trentaine d’année, le Ministre de la culture et du patrimoine historique, Ahmed  Tidjane  Cissé tarde encore à retrouver ses marques, trois ans après sa nomination à la tête de ce département stratégique.

Difficile de dire si le Ministre Cissé manque d’initiatives ou cherche encore ses repères, la seule certitude, c’est que,  il a du mal à imprimer la dynamique qui sied au département de la culture et du patrimoine historique.
L’homme de culture qu’il est,  n’arrive pas depuis bientôt quatre ans à organiser le moindre événement culturel en Guinée. Pire, les artistes guinéens, les orchestres nationaux qui ont fait le tour de l’Afrique et du monde et émerveiller plus d’un spectateur   et les représentations culturelles de la Guinée qui ont  redoré le blason de la Guinée sont presqu’inexistantes à l’étranger depuis quatre ans.
Le plus souvent, Ahmed Tidjane Cissé  se justifie en  qualifiant  son département de parent pauvre en ce qui concerne l’argent qui ne reçoit pas de subventions conséquentes de l’Etat. Cependant, rien qu’en 2013, le Ministère de la culture a reçu une dizaine de milliards de GNF comme budget.  Et si on ajoutait à ça, le budget de 2011, 2012 et 2014 en cours avec le même Ministre qui a été nommé en janvier 2011, il y a apparemment des choses qui ne closent pas. En tout cas,  en quatre ans, le  Ministère de la culture et du patrimoine historique avec à sa tête  Ahmed  Tidjane  Cissé a reçu plusieurs  dizaine de milliards de GNF comme budget. Où sont alors passé ces sommes faramineuses ? Seul le Ministre Ahmed Tidjane Cissé pourra répondre.
De nos investigations, il ressort que le Ministre Cissé depuis plus de trois ans n’a pas organisé une rencontre, moindre soit-elle pour prendre langue avec les hommes de culture, artistes ou promoteurs culturels pour parler de la situation de relance de la culture guinéenne. Il n’a non plus parlé de l’institut des arts de Dubreka qui forme pourtant les hommes de culture en Guinée. Si fait que la plus part des étudiants de l’institut des arts une fois leur diplôme en main opte pour le métier d’animateur dans les boites de nuit ou dans les rues. Des animateurs radio pour ceux qui auront la chance, faute de perspectives en la matière. L’art se résume à la musique et aux mamayas, c’est tout.
 Pourtant, la Guinée a fait la pluie et le beau temps en termes de culture. Ce, aussi bien en Afrique que dans le monde avec des hommes de culture bien éclairés.
Aujourd’hui, le Ministre Ahmed Tidjane Cissé qui a fait le tour des milieux culturels européens durant trente ans en sa qualité de professeur de danse contemporaine africaine  n’est pas en mesure de vendre la culture guinéenne à travers le monde. Pourtant, des fonds existent  pour la culture dans les institutions et les chancelleries occidentales. Il suffit seulement d’imaginer un peu pour lever ces fonds. La Guinée est-elle en manque d’inspiration ?
Aujourd’hui, vous pouvez parcourir les 245 857 km que compte la Guinée sans retrouver une salle de cinéma. Les orchestres mythiques qui ont fait la fierté du pays se meurent aussi à petit feu. Il en est de même pour les troupes de théâtre dans les écoles et institutions d’enseignement supérieur. Les musées sont presqu’inexistants. Le musée national de Sandervalia, sans la coopération française et américaine allait sombrer.
Dans ce tableau plutôt sombre, ne parlons même pas de la situation des artistes et hommes de cultures qui se meurent dans le plus grand dénuement.
Que fait alors le Ministre Ahmed Tidjane Cissé à la tête du département de la culture et du patrimoine historique ? C’est du moins la question que de nombreux hommes de culture se posent.

Almamy Kalla CONTE