Des bisbilles entre François Lounsény Fall des Affaires étrangères et son homologue de la Coopération internationale Moustapha Koutoub Sanoh, il y en a bien depuis un certain temps.

Il a fallu que le premier ‘’s’épanche’’ dans la presse, pour que l’opinion soit au fait de ce qui était déjà prévisible, entre ces deux chefs de département, dont les compétences sont l’objet de conflit, dans ce sens que Koutoub est perçu comme étant en train de marcher sur les plates-bandes de Fall.
 François Fall, ministre des Affaires étrangères a exprimé son ras le bol dans des termes peu diplomatiques après les déclarations de Koutoub Sanoh, la semaine dernière, qui semblait tirer la couverture de son côté, quant à la relance de la coopération entre Conakry et Pretoria. Le chef du département des Affaires étrangères n’aurait pas supporté que le raffermissement de cette coopération qui est en train de porter ses fruits, à travers une aide budgétaire de  6 millions de dollars us en vue, soit mis sur le seul compte des actifs de la Coopération internationale. Fall a profité d’une intervention sur les antennes d’une radio locale, pour exprimer son indignation face à cette situation. Affirmant au passage qu’il ne saurait  y avoir ‘’deux chauffeurs dans un même véhicule.’’ Le ministre des AE a décidé de porter l’affaire auprès du locataire du palais Sékouthouréa, afin que celui-ci puisse trancher dans cette affaire qui à des relents de  conflit de compétence. Il a insisté sur le fait que pour le moment le seul chef de la diplomatie guinéenne demeurait bien lui.
Il faut souligner le fait que le département de la Coopération a été à maintes reprises une division  des Affaires étrangères. L’arrivée de Koutoub Sanoh à la tête de ce ministère a certes redonné du tonus à la Coopération internationale, avec à la clé des milliards de francs guinéens engrangés dans le cadre de la coopération bi et multilatérale. Toutefois, cela ne saurait faire de l’ombre à François Fall, qui de son côté a su user de son expérience en tant que diplomate chevronné, pour déblayer le chemin à notre pays, à l’internationale.    
En tout état de cause, Fall et Koutoub constituent deux pièces maîtresses   aux mains du pouvoir. Car si le premier a une parfaite ouverture sur le plan relationnel du côté de l’Occident, le second se connaît mieux dans le monde arabo persan. Il reviendra au chef de l’État de ménager les susceptibilités des uns et des autres des deux camps, en sachant  taire ses querelles de leadership, qui ne pourraient que porter un coup à l’image de la Guinée auprès de ses partenaires. Même si certains détracteurs du régime y voient une manœuvre orchestrée  à partir de la présidence, dans le but d’opposer les deux ministres. Cela pourrait ainsi s’appeler ‘’l’art de diviser pour régner.’’

Aly Badara Condé