La fièvre Ebola, hautement contagieuse et le plus souvent mortelle, est à l’origine d’une nouvelle épidémie qui gagne du terrain en Afrique de l’ouest.

Mais la peur et aussi la stigmatisation gagnent aussi du terrain et affaiblies quelques fois les efforts fournies par les autorités des pays touchés par l’épidémie.
La Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria sont les pays touchés par la fièvre hémorragique virale Ebola. Cette épidémie est l’une de celles qui comporte « le plus de défis » depuis l’apparition de la maladie il y a 40 ans.
Cette maladie est l’une des plus graves connues chez l’homme : son taux de létalité peut atteindre 90%.  La dernière manifestation du virus date de 2012, en République démocratique du Congo où il a tué 69 personnes. Depuis sa découverte en 1976 dans ce même pays, le nombre de décès total qui y sont liés dépasse à ce jour le chiffre de 1000.
La peur et la stigmatisation sont souvent des réactions humaines communes à une maladie, en particulier quand il s’agit de l’Ebola, une maladie hautement contagieuse qui peut se propager rapidement et pour laquelle, il n’existe pas de remède connu.
En Guinée, qui fait face actuellement à une propagation accélérée notamment à Macenta  qui continu d’enregistrer des cas de contamination, la peur et la stigmatisation gagnent du terrain, De nombreux habitants limitent leurs déplacements, refusant de s’aventurer trop loin de leur domicile. «Lorsque l’Ouganda avait connu une épidémie d’Ebola en 2012, nous avions rencontré des gens dont la famille et les amis avaient eu peur d’eux parce qu’ils étaient surveillés, car suspectés de porter le virus. Personne ne pouvait les toucher. Même après leur rétablissement, on continuait à les éviter.
C’est ce genre de peur et de stigmatisation que nous devons gérer immédiatement» A déclaré madame  Amanda McClelland, chargée de programmes-santé d’urgence à la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix -Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) au cours d’une réunion de sensibilisation des médecins. Dr Facely Diawara, chef du département de la santé à la Croix-Rouge Guinéenne a renchérit que : «Le fait que la maladie d’Ebola soit nouvelle dans cette région, et de surcroît très infectieuse et hautement contagieuse, contribue à alimenter la peur et la stigmatisation ».
« Notre objectif principal est d’enrayer la peur et la stigmatisation en aidant les gens à éviter de paniquer. C’est pourquoi nous intensifions notre communication en fournissant aux communautés une information vitale afin qu’elles comprennent mieux la maladie et comment se protéger» explique Panu Saaristo, coordinateur des programmes de santé d’urgence à la FICR et chef de l’équipe d’évaluation et de coordination sur le terrain déployée en Guinée. Qui en outre conseil qu’éviter le contact direct avec des personnes porteuses du virus d’Ebola est l’une des mesures clés utilisées pour réduire la propagation de la maladie. Mais cela a aussi un effet négatif car les personnes qui souffrent d’autres maladies graves comme le paludisme sont parfois mises en quarantaine par mesure de précaution. Mais quand elles se rétablissent, la communauté croit qu’elles ont été effectivement traités contre l’Ebola et pourraient encore être contagieuses. La peur d’être marginalisé ou isolé peut aussi amener les gens à cacher leur maladie.
Les survivants d’Ebola qui ont perdu des membres de leur famille, souffrent également de la stigmatisation. Même après leur rétablissement et la fin de leur isolement, la communauté croit
toujours qu’ils ont contracté le virus d’Ebola et ne les veulent pas au marché, ni dans les maisons ou les lieux de culte.

 

Aly Badara Condé