Dans cette interview que nous a accordée le président du RDIG (Rassemblement pour le Développement Intégré de la Guinée), Honorable Jean Marc Telliano parle de la vie de son parti, de la récente visite du président de l’Assemblée nationale en Guinée forestière, de la fièvre hémorragique à virus Ebola et de la CENI dans sa phase actuelle.

Guineelive : Comment se porte le RDIG au lendemain des législatives de 2013 ?

Jean Marc Telliano : Le RDIG se porte très bien. Au moment où je vous parle, nous avons des missions à l’intérieur du pays. La mission qui était à Kissidougou est rentrée et nous attendons les autres missions pour leurs comptes rendus.

Récemment, le président de l’Assemblée nationale était en tournée dans les zones censées être votre fief. Sa visite n’a-t-elle pas éprouvée votre parti sur le terrain ?

Moi, je ne vous parle pas de fief politique. J’ai toujours dit que c’est le terrain qui commande en politique. Un fief peut être pour tous les partis politiques. Mais les électeurs savent pour qui glisser le bulletin dans l’urne le jour du vote.  La visite du président de l’Assemblée nationale n’éprouve pas mon parti. Aujourd’hui, le peuple est plus politique que nous les politiciens. Ce peuple tient compte du respect de la hiérarchie. Il ya aussi le respect à l’égard d’un de leur fils hissé à une haute fonction. Qu’à cela ne tienne, le peuple a sa conviction politique. Le peuple qu’il a visité suit quelqu’un qu’il connait par le passé. La visite du président de l’Assemblée nationale en forêt  ne me fait ni chaud, ni froid. Dans son propre village de Kondiadou, il sait qui est Jean Marc Telliano. A Kissidougou, le président de l’Assemblée nationale passe la nuit à l’hôtel. J’ai aidé ces communautés quand je n’étais pas en politique. En Guinée forestière, les gens savent qui est qui parmi ses fils. Il est parti avec les moyens qu’il lui fallait, il a été acclamé et les gens ont pris ce qu’il fallait prendre avec lui, et l’ont mis dans leurs besoins au quotidien, c’est tout. Les gens peuvent témoigner que j’ai toujours partagé mes biens avec eux. Les gens sont vigilent et savent ce qu’ils veulent et qui suivre politiquement.

 

Le virus Ebola gagne du terrain à grande vitesse. Quelle est votre analyse de la situation ?

C’est vrai. Ce virus est devenu une grande préoccupation pour le monde entier. J’ai souvent mal au cœur quand j’attends dans les medias certaines informations concernant la Guinée. Les gens nous indexent partout. Chez moi dans la région forestière, beaucoup de famille ont été endeuillées comme dans plusieurs autres localités de la Guinée et chez nos voisins du Libéria, de la Sierra Leone et au Nigeria. Je condamne fermement l’Etat guinéen et ses dirigeants pour avoir agir tardivement dans la lutte contre le virus. J’appelle cet état de fait comme étant le médecin après la mort. Mais, vaut mieux tard que jamais. Des moyens gigantesques sont fournis aujourd’hui par la communauté internationale dans le but de nous débarrasser  de cette maladie. Je pense bien qu’avec une large sensibilisation et une bonne communication, le mal pourra être éradiqué. Beaucoup sont ceux qui ont pensé que la maladie était imaginaire, parce que tout simplement les gens ne croient plus au gouvernement et à l’Etat. Je lance un appel qu’on ne politise pas cette maladie, elle est réelle et ne connait pas d’appartenance politique ou ethnique. Dans la sensibilisation, il faut fortement impliquer les médias et les leaders d’opinion. En impliquant par exemple un Mamadou Diawara dans la sensibilisation à Siguiri et un Jean Marc Telliano en Forêt, je pense bien que les messages passeront mieux, ainsi de suite. A Tékoulo, il ya eu une mission du RPG qui était accompagnée par le mouvement ’’Domppilo’’, une fois devant les communautés, ils n’ont parlé que de la politique et non de la maladie Ebola, c’est ce qui a créé des soulèvements dans cette communauté. Je profite de cette interview pour fustiger le comportement des administrateurs territoriaux à la base. J’ai récemment fait un don de trois cent cartons de savon, trois cent cartons de’’ sur’eau’’ et trois cent cartons d’eau de javel destinés aux communautés et  allant dans le sens de la prévention contre le virus Ebola. Le dit don a été présenté au maire de la commune de Guéckédou, qui a son tour l’a présenté au préfet. Ce dernier à son tour a déclaré à mes missionnaires que le don doit être remis au comité interministériel de lutte contre Ebola. C’était sa manière de retourner le don privant ainsi les populations de quoi se prévenir contre la maladie. Il a fallu que j’ordonne aux gens de procéder à la distribution de ces cartons en commençant par le marché. En âme et conscience, est- ce que les gens ont besoin d’attendre le comité interministériel pour prévenir la maladie. Et quand j’ai dit de distribuer, il ya eu 400 volontaires pour aller dans le plus petit village pour remettre ces choses aux citoyens.

Pendant que les activités politiques semblent tournées au ralenti, la CENI s’active à recruter un nouvel opérateur de saisi. Votre commentaire sur cet état de fait ?

Oui, pendant que nous sommes entrain de s’activer pour la santé des populations, la CENI s’active pour semer des troubles dans le pays. Elle ne veut pas la paix en Guinée. La CENI pense que nous n’existons pas sur le terrain, c’est là ou elle se trompe. C’est une fuite en avant. Notre combat se trouve dans l’application des closes des accords du 3 juillet 2013 signés sous l’égide de la communauté internationale. Le président de la CENI doit savoir qu’on ne lui laissera plus faire ce que bon lui semble. Si on n’a pas l’intention de nous cacher des choses, pourquoi agir sans nous faire partager certaines choses à l’avance allant dans le sens des préparatifs des futures échéances électorales. Je conseillerai à cette CENI de ne pas privilégié les volontés du pouvoir en place, mais de  voir l’intérêt supérieur du peuple. A ce jour, avec tout ce que le peuple a traversé comme souffrance depuis 2010, on doit éviter d’aller de marche en marche et on doit tous œuvrer pour la paix. A ce rythme, la CENI veut nous faire retourner en arrière. Nous n’accepterons plus l’illégalité et la fraude électorale. Nous rappelons à la CENI qu’elle sera comptable des dérives graves et des conflits qui pourraient naitre d’élections non transparentes.

Propos recueillis par

Aly Badara Condé