L’ambassade des  Etats Unis en Guinée organise depuis ce matin, le deuxième Forum sur les droits de l’homme en Guinée. Cette initiative est rendue possible grâce au bureau des affaires politiques et économiques de cette représentation diplomatique en Guinée.

A l’ouverture de ce forum qui a connu la participation des défenseurs des droits de l’homme, syndicat, société civile, victimes des droits humains aussi bien de Conakry que du [pays profond, deux Ministres de la République ont honore de leur présence a la cérémonie dont le Ministre des Droits de l’homme et des libertés publiques.
Dans son discours d’ouverture, le diplomate américain a Conakry a souligne avec force que la démocratie et le respect des droits de l’homme constituent le socle du partenariat entre son pays et le reste du monde.
Alexander Laskaris dira en substance : Une société qui a un leadership moral, et un peuple qui va volontairement à la justice administrée par les gens qu’il respecte, peut aborder les questions des droits de l’homme. Une telle société n’a pas besoin de mon indignation devant les massacres et les viols de masse du 28 septembre. On n’a pas besoin de moi ou de mon gouvernement, ou la CPI ou tout étranger pour exprimer la vérité… Ce fut une violation de toutes les valeurs civiques, coutumières et religieuses du peuple guinéen.
J’entends trop souvent que, aussi horrible qu’était le massacre, il était seulement un incident dans un pays avec une longue histoire de répression interne. J’entends les appels à considérer toutes les déprédations du passé de la Guinée, pour inclure l’exécution de masse des opposants politiques sur le pont non loin de cet hôtel ou l’incarcération des élèves d’une école juste à côté de ma résidence.
Je suis d’accord. Les crimes du passé demandent la responsabilité judicaire… et je pense que le massacre du stade est un bon endroit pour commencer.
Ce que je n’accepterai jamais- en tant qu’être humain, en tant qu’Américain et en tant que quelqu’un qui craint le jugement de Dieu –c’est le fait que des hommes pardonnent des hommes pour des crimes commis contre des femmes.
Pour moi, la façon d’aborder les droits de l’homme en Guinée c’est d’inverser le protocole rigide qui régit vos discours ici. En Guinée on respecte l’âge et la sagesse … En effet, en tant que représentant d’un pays où cet égard fait parfois défaut, je préfère votre approche que la nôtre.
Toutefois, cet égard, basé sur le respect, pour le plus ancien et le plus sage d’entre vous est devenu quelque chose de malheureux, un rappel constant de qui parmi vous est plus important que l’autre. Je dis cela en tant qu’ambassadeur américain, mais d’autant plus que le fils et petit-fils de réfugiés et de paysans.
Mon premier défi en Guinée est de me rappeler qui je suis et d’où je viens, pour compenser le fait que je représente le pouvoir, mais aussi que j’ai la mémoire de l’impuissance. Je n’ai pas besoin de rappels de mon pouvoir ou celui de mon gouvernement; J’ai besoin des rappels de l’humiliation quotidienne de ceux qui subissent le poids de l’arbitraire.
L’obligation du pouvoir – guinéen ou américain – est de se rappeler ce que cela signifie d’être impuissant.
Dans le cas de mon père, cela signifie de regarder une armée conquérante marcher dans sa ville.
Dans le cas du peuple guinéen, cela signifie d’être à la merci du plus fort sans avoir recours à la justice.
Les droits de l’homme consistent à l’élévation de la justice sur le pouvoir. C’est de soumettre le fort et le faible, le riche et le pauvre aux mêmes lois, qu’elles viennent de Dieu ou de l’homme.
En tant qu’Américain, je dois toujours me demander si dans mon pays, nous sommes tous égaux devant la loi.
Je crois fermement qu’aux Etats-Unis nous sommes à notre troisième siècle d’un voyage dans la bonne direction, mais j’ai juste besoin de prendre un journal – et à cause d’Ebola, j’ai arrêté de regarder le journal télévisé –pour me rappeler que nous n’y sommes pas encore arrivés.
 Pendant que vous parlez l’un avec l’autre au cours des deux prochains jours, s’il vous plaît, essayer d’oublier qui surpasse qui … quand il s’agit des droits de l’homme, la voix des sans voix est la plus importante, et elle ne peut pas être entendue si le pouvoir ne cesse de parler. Avec ça, je vais arrêter de parler.

L’autre discours très applaudit est celui du Ministre des Droits de l’homme et des libertés publiques.
Kalifa Gassama Diaby dira d’entrée de jeu que les gens le qualifie de n’être pas solidaire avec les autres membres du gouvernement sans rien comprendre. Mais pour lui, il ne saurait y avoir de solidarité gouvernementale si les droits humains sont violes et bafoues. ‘’ La tache est extrêmement difficile en Guinée. La Guinée est une société malade où  l’irresponsabilité,  la démission collective  et la défaillance de l’Etat sont patents. Plus loin, le Ministre Diaby dira que le disfonctionnement institutionnel et social reste une catastrophe pour les droits humains. Plus loin, il dira que la primauté du Droit n’est pas garantit dans le pays puisque dans une société démocratique, tout le monde doit rendre des comptes. Ce qui selon lui n’est pas le cas en Guinée. En matière de violation des droits de l’homme selon le Ministre, l’Etat reste le plus grand débiteur.
Pour le cas de la tragédie de Womey a Nzérékoré, Diaby dira que l’Etat doit aller doucement et calmement ‘’ pas question de répondre a la violence par la violence a Womey. Il n’est pas question d’empêcher les gens d’occuper leurs maisons, d’aller et de revenir chez eux, encore moins les discriminer puisqu’ils sont de Womey’’.
Dans son franc parle, le Ministre Diaby a aussi eu un mot par rapport aux mutilations génitales féminines qui sont selon lui contraire aux lois guinéennes.

Les travaux se poursuivent demain et nous y reviendrons.