Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est plus le parfait amour entre avocats et magistrats. Le dossier du Commandant Mohamed lamine Diarra du BATA,  Bataillon Autonome des Troupes aéroportés et ses gardes du corps qui ont porté main sur le magistrat Morlaye Soumah du Tribunal de première instance de Dixinn le 7  novembre constitue la pomme de discorde.

La question a été mise au débat ce matin à la cour d’appel de Conakry. Et à propos, il faut dire que la tension était palpable dans la salle  puisque nombreux sont des magistrats qui n’avaient pas compris qu’un militaire quitte les casernes pour venir agresser un magistrat dans son bureau.
 Les magistrats n’avaient rien compris d’autant plus que Mohamed Lamine Diarra avait été condamné avec ses gardes  du corps. Condamné, il avait bénéficié d’un autre procès par la cour d’appel de Conakry. Le commandant et ses gardes du corps ont bénéficié d’une mise en  liberté provisoire puis  l’annulation du  jugement qui avait été rendu.
Pour tout dire, le nouveau premier président de la cour d’appel de Conakry a estimé que les nullités soulevées par la partie civile et les accusés étaient fondées.
Pour certains magistrats, la loi est appliquée aux civiles, elle doit être aussi appliquée aux militaires qui quittent les camps pour venir frapper des magistrats dans l’exercice de leur fonction au tribunal. Le renforcement de l’Etat de droit est à ce prix.
Sény Camara de l’inspection général e des services judiciaires dira par exemple que les avocats avaient avertis les magistrats quand  ils ont sollicité de l’aide « vous les magistrats, il est difficile de vous soutenir puisque après tout,  vous allez nous trahir en reculant. Et aujourd’hui, c’est ce qui se passe puisque les avocats se sont engagés pour nous défendre et ils ont été trahis ».
Un autre magistrat en la personne de Aly Touré du Tribunal de Mafanco dira  «  les magistrats demandent aux autres l’application correcte des décisions judiciaires tandis que  eux, ils ne respectent pas les décisions judiciaires ».  
La loi ne doit pas être une toile d’araignée qui ne retient que les plus faibles, l’application de la loi ne doit souffrir aucune ambigüité, soutien un autre magistrat.
Bref dans l’ensemble, les magistrats doutent de la compétence du premier président de la cour d’appel qui a remplacé Yaya Boiro lors du dernier remaniement ministériel.
Mais puisque l’association  a fait appel du jugement, le procès se tiendra de nouveau le 15 décembre à la cour d’appel.  « Nous attendons la cour  d’appel de pied ferme. Nous ne demandons pas de faveur puisque les magistrats ne sont pas au déçu des autres citoyens, nous demandons l’application de la loi », a lancé Dian Bora Diallo, Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kaloum.
Le président de l’association des magistrats de Guinée  Alpha Sény Camara a eu du mal à calmer les ardeurs des uns et des autres.
Tous les regards  des avocats qui  se sentent trahis par les magistrats sont désormais tournés vers le 15 décembre pour la tenue d’un autre procès équitable pour le  Commandant Mohamed Lamine Diarra du BATA,  Bataillon Autonome des Troupes aéroportés et ses gardes du corps.

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