Il y a quelques jours, le président Alpha Condé annonçait les couleurs de la présidentielle de 2015. Il ne voudrait plus que la CENI, commission électorale nationale indépendante, organe chargé d’organiser les élections en Guinée accepte l’argent de la communauté internationale encore moins l’immixtion de celle-ci dans le processus électoral.

Pourtant, le montant est colossal. La CENI demande 500 milliards de GNF pour organiser les élections. Difficile donc de dire où l’Etat avec une situation économique morose et déficitaire, selon Sidya Touré va prendre cette somme.
Face à cette volonté manifeste d’écarter la communauté internationale jugée trop regardante sur la transparence du processus, la classe politique guinéenne n’est pas dupe. Elle organise ce mercredi même une rencontre dans la mi-journée à Hamadallaye- CBG dans les locaux du QG du président de  l’UFDG et chef de fil de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo.
A n’en pas douter, au cours de cette rencontre, il sera question de parler du courrier-réponse  du ministre de la justice, garde des sceaux, Me Cheick Sakho. Mais aussi et surtout, la question relative aux préparatifs de la prochaine présidentielle. La recomposition de la CENI étant au cœur des débats.
Un autre problème et non le moindre, c’est la reprise des manifestations de rue après le 15 décembre, délai donné par l’opposition au pouvoir si rien n’est fait par rapport au fichier électoral.

Par ailleurs, le personnel médical et celui de l’éducation ne sont pas aussi contents. Ils exigent leur statut particulier qui leur détache du corps de la fonction publique comme les magistrats.
Contrairement aux hommes de robe, les médecins qui ont payé un lourd tribut dans la lutte contre Ebola et les enseignants qui travaillent presque tous les jours dans le cadre des préparatifs et autres prestations de service n’ont pas reçu les avantages liés à leur statut particulier. Alors que les magistrats toucheront à la fin de ce mois de décembre, pas moins de 8 millions de GNF au bas mot par mois, selon Mohamed Aly Thiam, porte-parole des magistrats auprès du gouvernement.
En tout cas, des nouvelles ne sont pas rassurantes pour la prochaine ouverture des classes que des rumeurs fixent au mois de janvier 2015.

Et comme cela ne suffisait pas,  les centrales syndicales aussi s’engouffrent dans les rangs des protestataires avec des menaces supposées ou réelles de grève générale et illimitée qui pointe à l’horizon à travers tout le pays.
Le non respect  par le gouvernement du  protocole d’accord signé le 12 mai 2014 constitue la pomme de discorde.
En tout cas dans une déclaration rendue publique mardi dont Guineelive a reçu copie, les centrales syndicales voudraient avoir le cœur net sur la nouvelle grille salariale et le régime de retraite qui doivent rentrer en vigueur le 1 janvier 2015.
Ce n’est pas tout car l’organisation et le fonctionnement de la caisse nationale de la prévoyance sociale des agents de l’Etat,  la mise sur pied de  l’institut national des assurances maladie obligatoires, la fixation du taux d’indemnité accordées aux fonctionnaires admis à faire valoir  leur droit à la retraite sont des points sur les quels les centrales syndicales ne veulent pas négocier.
Un autre reproche fait à la gouvernance Alpha Condé par les centrales syndicales, c’est l’indifférence de l’Etat face à la  situation des travailleurs  de Friguia,  la mauvaise gestion de la  plate-forme d’indemnisation des travailleurs de la SOTELGUI, société des télécommunications de Guinée, excusez du peu la liste des revendications est longue.
Décidemment, la grogne sociale n’a jamais atteint des limites de ce genre depuis l’arrivée du président Alpha Condé aux affaires.

Almamy Kalla CONTE

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