Madame Marie Kenneth Guilavogui, préfet de la préfecture de Faranah depuis trois mois est à Conakry dans le cadre de la revue annuelle du PACV, programme d’appui aux communautés villageoises. Elle a mis son séjour à profit pour animer une conférence de presse au siège du  QG, quartier général du RPG arc-en-ciel situé à la minière.

En parlant du bilan à mi parcours, le préfet de Faranah dira modestement, qu’il est difficile de parler de soi-même. Néanmoins à son arrivée dans la préfecture, la réconciliation entre citoyens n’était pas une réalité. « j’ai déjà fait l’état des lieux avec les collectivités avant de centrer les actions sur la réconciliation nationale et la lutte contre Ebola ».
Justement à l’image de plusieurs préfectures, Faranah est aussi touchée par cette maladie, quelles sont les dernières nouvelles interroge un confrère.
En réponse à cette question, Marie Kenneth Guilavogui dira que c’est le 4 août dernier que la fièvre Ebola a été déclarée dans sa juridiction. Et depuis cette date, quelque 324 cas ont été notifiés dont 25 décès dans le centre de traitement de Guéckédou sans compter des décès communautaires.
Aux dernières nouvelles, 39 personnes étaient encore sous contrôle et 11 personnes sont sorties guéries des centres de traitement.
Parlant des réticences, elle a parlé des cas de Maréla avec le départ du sous-préfet voué aux gémonies par les citoyens de la localité après l’apparition de la fièvre Ebola dans la ville.
Le sous préfet de Nyalia a aussi été lapidé par des citoyens. Avec ces conflits liés notamment à l’incompréhension, Madame le préfet a effectué le déplacement dans ses localités pour prendre langue avec les citoyens. Le sous préfet de Marala a quitté la localité mais celui de Nyalia est resté à son poste.
Un autre foyer de résistance, c’est la sous préfecture de Bagna. A ce niveau, l’administration préfectorale a posé de tout son poids pour amener les citoyens avec l’implication des cadres et ressortissants de la localité  à la raison dira la conférencière. Avant d’ajouter «  de nos jours, la compréhension est revenue dans toutes ses localités. Citoyens et représentants de l’administration que nous sommes avions décidé de se donner la main pour éloigner cette pandémie de la préfecture et de la Guinée ».
Le développement, c’est au niveau de la base. Les cadres de l’administration déconcentrés jouent-ils leur rôle ?
En réponse, Marie Kenneth Guilavogui dira que les préfets n’ont pas pour le moment de budget de fonctionnement. Dans ces conditions, il est très difficile de créer des conditions pour les administrateurs au niveau local afin qu’ils jouent pleinement leur rôle.
Toutefois, elle a de l’espoir qu’avec la fin de l’épidémie Ebola, tout rentrera en ordre pour le développement de Faranah.
Faranah, c’est aussi l’insécurité avec des coupeurs de route, qu’en est-il exactement ?
Il ne faut pas se voiler la face dira Madame Marie Kenneth Guilavogui. « il y a trois jours, trois voitures de la société SOGUIPAH ont été braquées entre Faranah-Kissidougou. Les voitures ont été vidées de leur contenue et les occupants ligotés. Il a fallut l’intervention des forces de défense et de sécurité pour éviter le pire. Heureusement, il n y a pas eu de perte en vie humaine ».
Il y a certes une gendarmerie mobile dira la conférencière mais elle manque de moyens de mobilité et j’espère que le président Alpha Condé ne va pas tarder à résoudre ce problème pour que les coupeurs de route soient neutralisés.
Que pouvez-vous apporter au président Alpha Condé en tant que femme préfet « beaucoup de chose. Nous sommes quatre femmes au niveau de la chaine de commandement. Une femme à Fria comme préfet, une autre à Dubreka, une à Kindia comme gouverneur et moi à Faranah. Je remercie le président Alpha Condé pour la confiance placée en nous. Les femmes ne détournent pas de deniers publics, elles gèrent bien et le président Alpha Condé peut compter sur nous », dixit Marie Kenneth Guilavogui.
elle dira en suite  que si les femmes sont impliquées dans la gestion au plus haut niveau, elles peuvent apportées beaucoup de chose au développement de la Guinée.
Parlant de ses relations que certains qualifient de tendues avec le gouverneur Filan Traoré, Marie Kenneth Guilavogui a noté qu’il n y a pas de problème entre eux « nous avons tous une feuille de route et chacun est attendu au résultat  qui sera apprécié à sa juste valeur par le président Alpha Condé».
La situation administrative, le foyer et l’orphelinat, comment concilier les trois ? Difficile mais « avec le soutien de mon mari, tout se passe bien ».
Sur le plan politique, la réconciliation entre les deux fractions du RPG est devenue une réalité avec l’implication des cadres et ressortissants de Faranah, note Marie Kenneth Guilavogui.

D’autres chantiers l’attendent, c’est de montrer aux citoyens de Faranah  que le programme de société du président Alpha Condé reste le meilleur pour sortir la Guinée de sa léthargie.