L’homme fort de la Guinée qui a pris le pouvoir le 23 décembre 2008 après la mort du général Lansana Conté a récemment démissionné de l’armée. Raison invoquée par capitaine Moussa Dadis Camara, le fait que il n’est plus au service de l’armée depuis des années.

En plus, le président du CNDD, sigle du conseil national pour la démocratie et le développement estime qu’il n’a pas aussi avancé en grade et en sa qualité d’ancien chef de l’Etat, des officiers plus gradés que lui auront des problèmes pour lui donner des instructions. Soit.

Mais de nos investigations, il ressort que les soutiens du capitaine Dadis qui ne manquent pas dans le pays surtout dans sa région natale forestière lui ont convaincu de faire acte de candidature pour la prochaine élection présidentielle. Au motif qu’il compte encore de nombreux citoyens guinéens qui croient en lui. De son exil forcé à la résidence de Ouaga 2000, Dadis crois aussi en ces chances.

Utopie ou réalité, en tout cas, capitaine Moussa Dadis Camara a cru à ses soutiens. Mais que faire pour lier l’utile à l’agréable ? Il faut d’abord enlever la tenue de militaire et imaginer d’autres stratégies.

Par ailleurs, capitaine Dadis qui était fréquenté par des politiciens de tout bord en 2010 et 2011 est aujourd’hui oublié par ceux qui lui fréquentaient assidument.

Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré ont presque oublié l’enfant de N’zérékoré au point que même les coups de fil téléphoniquement qui lui parvenaient à tout moment lui manquent terriblement aujourd’hui.

Seulement voilà, capitaine Moussa Dadis Camara et son ancien ami général Sékouba Konaté sont dans le collimateur de la communauté internationale à cause des massacres du 28 septembre 2009 et d’autres crimes commis lors de la transition en 2010.

Sur tout autre plan, le chef de l’Etat guinéen Alpha Condé sait plus que quiconque que la présence de Dadis et de Sékouba Konaté en Guinée constitue une menace pour son pouvoir. D’où l’exil forcé imposé aux deux anciens chefs d’Etat depuis janvier 2011.

Vrai ou faux, en tout cas, on ne voit pas comment Dadis Camara peut quitter sa convalescence forcée à Ouaga pour venir se présenter à la présidentielle du 11 octobre 2015 en Guinée.

Toutefois, il est difficile de tirer une conclusion hâtive sur la question et pour cause. La vérité politique reste la vérité politique. En plus, on ne dit «  jamais » en politique. Tout reste possible.

 

Mohamed Soumah