Le procès des médecins accusés de non-assistance à personne en danger suite à la mort de Madame Salématou Camara dans la nuit du 27 au 28 février dernier à l’hôpital Donka s’est poursuivi ce mardi au Tribunal de première instance de Dixinn. Cette nuit, l’époux Aboubacar Camara et sa femme ont d’abord débarqué à l’hôpital Ignace Deen avant que les médecins de cet hôpital après avoir examiné sa femme lui demandent d’évacuer la femme en travail à l’hôpital Donka.

Les accusés ont pour nom les docteurs, Aboubacar M’mah Sylla,Fatoumata Sylla, Djasso Kourouma, N’fasory Camara, Marthial Séraphin M’womo de nationalité Camerounaise, Mabinty Touré, Mariam Cissé, Mariam Bah et Karamoko Talibé Kaba. Ils viennent des deux CHU, Ignace Deen et de Donka.

A propos des accusés, notamment les médecins de l’hôpital Ignace Deen, ils ont tous soutenus que dans la nuit du 27 au 28 février dernier à l’hôpital Ignace Deen, il n’y avait ni eau, ni électricité encore moins de matériels adéquat pour procéder à l’accouchement de la femme.

Dr Djasso Kourouma dira qu’à la maternité de l’hôpital Ignace Deen, ils sortent pour aller chercher de l’eau dans le quartier afin de remplir un fuis qui est installé au sein de la maternité en eau potable. Mais ce « jour, nous avions réalisé six césariennes. Le matériel de travail était souillé et il n’y avait pas d’eau pour stériliser le matériel. Mieux, le matériel qui était à disposition était épuisé. Nous n’avons pas pris de risque. C’est pourquoi, nous avons demandé à son époux de l’envoyer à l’hôpital Donka ».

Les médecins de l’hôpital Donka qui avaient été interrogés plutôt, ne reconnaissent pas non plus leur faute dans la mort de Madame Salématou Camara et de son nouveau-né. Ils soutiennent qu’ils se sont bien occupés de la femme en travail et que c’est « par la volonté de Dieu que la femme et son enfant n’ont pas survécu ».

Ce que le mari de la défunte Aboubacar Camara dément. Il a soutenu à la barre qu’il avait été abandonné aussi bien à l’hôpital Ignace Deen qu’à Donka avec sa femme parce qu’il n’avait donné de l’argent aux médecins qui en réclamaient. C’est lui-même qui avait assisté sa femme pour accoucher aux yeux et à la barbe des médecins dans des conditions atroces, selon l’époux.

Les avocats de la défense ont saisi l’occasion pour refiler la patate chaude à l’Etat qui selon eux n’a rien fait pour faire des structures sanitaires du pays un endroit où il fait bon vivre. «  Le manque d’eau, d’électricité et de matériel de travail adéquat ne peut être imputé aux médecins », se défend la défense des médecins. Avant d’ajouter que « la gratuité de la césarienne décrété par le président Alpha Condé n’est que de nom puisque aucune disposition n’a été prise dans ce sens pour ce qui est du matériel de travail et des produits ».

Les avocats de la partie civile étaient plutôt sidérés de constater selon eux « des médecins qui ont prêté serment s’occuper de l’argent que de sauver la vie des citoyens ». Ils tiennent les médecins pour responsables de la mort de Madame Salématou Camara et son nouveau-né.

Aïssatou Chérif Diallo, procureur de la République près le Tribunal de première instance de Dixinn a, au nom de la société dénoncé le manque de sérieux et la légèreté qui a caractérisé le travail des médecins. Pour la partie civile, Madame Salématou Camara n’a pas eu assez de soutien de la part des médecins.

Les débats se sont poursuivis tard dans la soirée de ce mardi. Et si tout se passe bien, la fin des plaidoiries et réquisitions sera pour mardi prochain. C’est après quoi, l’on saura si les médecins sont coupables de la mort de Madame Salématou Camara et de son nouveau-né.

Guineelive