Depuis la semaine dernière, la capitale guinéenne a connue une amélioration très significative de la fourniture du courant électrique. Un motif de satisfaction pour le régime. Le Ministre de l’Energie et de l’Hydraulique parle justement du projet « l’Energie pour tous » avec des projets en cours. Lisez plutôt.

 

 

Quelle est la vision du Ministère de l’Energie et de l’Hydraulique pour les 10 prochaines années ?

 

Notre vision est une vision partagée avec le programme de société de Monsieur le Président de la République à savoir, « l’Energie pour tous ». Cette vision s’articule autour de deux axes principaux : l’électrification urbaine et l’électrification rurale.

En effet, nous ambitionnons de ne pas alimenter seulement les villes mais d’aller jusque dans les communes rurales et les villages. Ainsi, nous avons au sein du département aujourd’hui une agence qui s’occupe de l’électrification rurale où il y a des projets déjà montés pour s’attaquer à cette problématique. Nous nous orientons principalement vers les modules photovoltaïques. Et déjà, pour cette année, on va démarrer sur Kouroussa (8 mégawatts), Kankan (8 mégawatts), Kérouané et Mandiana (1 mégawatt chacun). Plus Kassa et les iles de Loos qui vont être alimentées aussi par le photovoltaïque. Tous ces villages-là, nous allons les illuminer à travers les panneaux solaires. Vous pouvez d’ores et déjà constater qu’il y a trente mille (30.000) lampadaires solaires qui sont entrain d’être montés en ce moment.

Quant aux villes de l’intérieur du pays, elles vont également être alimentées. Nous avons déjà quinze (15) groupes électrogènes ici. On a une société qui va faire la réhabilitation et l’installation du réseau de distribution dans toutes les villes de la Guinée. Nous avons comme objectif de terminer, d’ici fin septembre, tous ces travaux afin qu’il y ait de l’énergie dans les différentes villes.

La vision partagée aussi, c’est la construction des barrages hydroélectriques. On commencera très certainement par les micro-barrages et tout barrage qui coûte moins cher afin que l’on puisse en faire chaque deux ou trois ans avant de les interconnecter pour pouvoir alimenter toutes les populations en électricité propre et moins coûteuse.

Par la suite, comme le Président de la République l’a dit lors de son passage à Kaléta, les grands barrages vont servir aux grandes industries extractives de bauxite ou de transformation de bauxite en aluminium. C’est cela, in fine, notre objectif.

 

Quels sont les barrages concernés et quels impacts auront-ils sur la sous-région ?

 

Ces grands barrages là sont, entre autres, les barrages de Konkouré dont Sôpiti et Amaria. Il y aura sur ce fleuve-là près de mille deux cent (1.200) mégawatts que nous allons pouvoir exporter vers les pays voisins lorsque nous serons interconnectés. A priori, les travaux vont démarrer au mois d’octobre pour une ligne magistrale d’évacuation d’énergie sur mille sept cent (1.700) kilomètres à partir de Sambagalou (Sénégal) vers Labé, Linssan où il y a un poste triple d’interconnexion avant la jonction avec le barrage de Kaléta. Puis, l’interconnexion continuera vers la Guinée-Bissau et la Gambie.

Avec la réalisation de ce projet, nous allons exporter de l’énergie avec l’ambition que cela nous soit plus rentable que les mines aujourd’hui.

Quel sera le délai d’exécution des travaux ?

 

Le projet d’interconnexion va porter sur dix-huit (18) mois et il devrait démarrer en Octobre. Il est réalisé dans le cadre du projet énergie de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG).

A rappeler que c’est dans ce cadre d’ailleurs que nous allons mettre à disposition 30% de l’énergie de Kaléta dans la sous-région. Un de nos objectifs à court terme est que Sôpiti démarre rapidement pour pouvoir renforcer non seulement Kaléta, mais pour produire davantage d’énergie qu’on pourra exporter ensuite comme mentionné plus haut.

Comme on le constate, le Gouvernement travaille d’arrache-pied pour réduire le déficit en électricité des ménages. Concernant, l’Eau, quelles sont les dispositions prises pour atténuer la souffrance des populations dans les quartiers de Conakry et sa périphérie notamment?

 

C’est vrai que le problème d’eau potable se pose avec acuité à Conakry et à l’intérieur du pays. Là aussi, le Président de la République nous a interpellé pour que très rapidement des dispositions soient prises à travers des projets afin d’améliorer la desserte d’ici l’étiage prochain et plus précisément à partir du mois de Novembre de cette année.

Dans ces conditions, il faudrait trouver très rapidement des sources d’eau qu’on peut exploiter. Nous avons déjà pris contact avec une entreprise pour faire la recherche

Hydrogéologique sur les eaux sous terraine. Nous pensons qu’il est possible de trouver de l’eau à des profondeurs plus grandes que celles que nous avons aujourd’hui.

Ensuite il y a le quatrième projet eau qui est déjà bâti et qui va pouvoir donner à la ville de Conakry cent soixante-dix mille (170.000) m3 d’eau. Nous sommes sur la phase de recherche de financement à ce niveau. Si nous y arrivons rapidement, les travaux pourraient commencer cette année.

Dans vos différentes analyses, envisagez-vous de diversifier davantage les sources d’eau possibles ?

 

Effectivement. Ce quatrième projet eau constitue une première phase. Une autre phase va diversifier

les sources d’eau. Plutôt que de provenir des grandes chutes, nos sources pourraient arriver du fleuve

Badibaki par exemple. On pourrait y faire un prélèvement de neuf cent (900) m3 d’eau par seconde et

ainsi alimenter la ville de Conakry pendant cent (100) ans avec cette méthode.

Avec le financement adéquat, on pourrait faire tous ces travaux-là dans les années à venir afin de

résorber complètement le problème d’eau à l’avenir dans notre capitale.

Quelle place accordez-vous à la Guinée profonde dans ces réalisations ?

 

Une place majeure. Nous ne comptons pas nous arrêter seulement au niveau de Conakry. C’est à ce

titre que l’hydraulique villageoise est développée. En Haute-Guinée, cette année par exemple, nous

allons réaliser (cinq cent) 500 forages dans le cadre du 57e anniversaire de notre Indépendance.

 

 

Source : Bulletin du Gouvernement