Depuis trois mois, la mosquée sénégalaise a été fermée après un conflit entre imam. Votre quotidien en ligne Guineelive avait retracée à l’époque l’historique de cette mosquée et les bisbilles qui entourent sa gestion.

Ce matin, des femmes se sont massivement mobilisées avec des jeunes pour exiger la réouverture de la mosquée.

Des forces de défense et de sécurité se sont massivement mobilisées pour éviter sans doute le pire.

Nous vous proposons l’article sur l’historique de cette mosquée.

Le conflit entre les cinq imams de la mosquée sénégalaise a atteint des proportions inquiétantes. Ce mercredi à 16 h,  la police est venue sortir tous les fidèles musulmans qui y étaient avant de fermer la mosquée, a constaté Guineelive sur place.

Selon nos informations, tout est parti de la ligue islamique qui a envoyé un imam qui habite le km 36 mais qui passe la nuit de temps à autre au centre ville de Kaloum.
A en croire aux sources proches de la communauté sénégalaise de Guinée, c’est que l’un des cinq imams est de l’ethnie peul. Et les Sosso de Kaloum ne voudraient pas entendre parler le pular dans une mosquée de la presqu’ile au motif que les peuls qui vivent à Conakry  comprennent tous la langue Sosso et qu’ils refusent de parler.  Avant d’ajouter «  dans les mosquées peules de Conakry et dans la région du Foutah Djallon, on ne parle pas la langue  Sosso », confie notre source.
La ligue islamique nationale a fini par céder en remplaçant l’imam Peul par un imam Sosso.
La communauté sénégalaise dont la plus part comprennent le pular soutienne pour sa part l’imam peul  non gratta dans  la mosquée sénégalaise.
Ce conflit qui couve depuis les années 2004 a fini par éclater au grand jour ce mercredi à 16 h quand des sénégalais ont joint au téléphone leur ambassadeur en poste à Conakry.
Ce dernier selon la même source a appelé le Premier Ministre, Mohamed Saïd Fofana qui a aussitôt donné des instructions fermes au Ministre de la Sécurité, Mahmoud Cissé pour fermer la mosquée et lui envoyer la clé.
Des policiers sont alors venus prier les fidèles musulmans qui étaient dans l’enceinte de la mosquée pour  la prière de 16 h afin  qu’ils puissent sortir librement de la mosquée au risque de se voir malmener. Et puisque la présence du gendarme est le  début de la sagesse, les fidèles musulmans sont tous sortis. Les policiers ont fermé la mosquée, a constaté Guineelive sur place.
Au moment où nous allions sous presse, la mosquée était placée sous bonne escorte policière.
Parlant de l’historique de la mosquée, un sénégalais confie à Guineelive que la place s’appelait « Grande place des ouvriers sénégalais de Guinée ». C’est là où les ouvriers  sénégalais se retrouvaient. Nous sommes en 1906.
Une demande à été faite par ces ouvriers à l’administration coloniale pour qu’un lieu de culte soit construit sur les lieux.
En 1919, la mosquée a été fondée et la première grande prière du vendredi a eu lieu en 1925.
La tombe du premier imam qui avait pour nom, El hadj Ibrahima Seck  se trouve dans l’enceinte même de cette mosquée, confie notre source.
A la question de savoir s’il existe  aussi des mosquées guinéennes au Sénégal, notre interlocuteur dira qu’il existe 18 mosquées guinéennes au Sénégal.
Parmi toutes ces mosquée, on parle le  Sosso dans une seule mosquée et le maninka dans une aussi. Pour tout le reste, c’est le pular qui est utilisée comme langue.
Naby Camara