Le département d’Etat américain à travers les ambassades des Etats –Unis en Sierra Léone et en Guinée a organisé du 9 au 11 juin 2015 dans la préfecture de Port Loko située à 78 km de Freetown une formation à l’intention des journalistes léonais et guinéens.

Le thème de la formation portait sur le reportage éthique en temps de crise: défis à relever dans un contexte transfrontalier. Une vingtaine de journalistes venus des localités frontalières des deux pays ont pris part à la formation.

Le staff des organisateurs et des formateurs sur la photo.

Cette formation se fixait pour objectif de mettre ensemble des journalistes guinéens et Sierra léonais pour un premier temps puis ceux des pays de l’Union du Fleuve Mano à travers les villes frontalières sur le traitement de l’information en période de crise surtout sanitaire, actualité oblige, la maladie Ebola surtout.

En plantant le décor, l’ambassade des Etats Unis en Sierra Léone a souligné la nécessité d’impliquer les médias des localités frontalières des pays de la Mano River Union dans la lutte contre Ebola à travers des échanges d’information.

Comme premier thème, des journalistes qui participent à la formation ont eu droit à un exposé justement sur l’organisation de la Mano River Union depuis sa création jusqu’à l’adhésion de la Côte d’Ivoire en 2008. Ce qui porte le nombre de pays à quatre : Libéria, Sierra Léone, Guinée et la Côte d’Ivoire

Le représentant de la Mano River Union à la rencontre a rappelé que l’objectif de la création de l’organisation est de favoriser les échanges économiques entre les pays membres, rendre libre la circulation des personnes et de leurs biens ainsi que la protection des frontières qui étaient poreuses contre toute forme de crise.

De son côté, Dr Julius Spencer, ancien Ministre de la Communication de la Sierra Léone et spécialiste en Communication, l’un des formateurs a parlé des défis de la crise transfrontalière. Il soulignera avec force l’impérieuse nécessité pour les quatre pays de se donner la main et de se mettre ensemble en conjuguant des efforts pour plus d’efficacité dans la lutte contre les maux qui gangrènent les frontières des pays de la Mano river union. Dans ce travail, le rôle des médias à travers le partage des informations reste capital dans la lutte contre Ebola.

Le journaliste canadien, consultant en média et développement, travaillant sur la résolution des conflits Dr Stephen Douglas a exposé sur la compréhension d’une crise et son impact sur les citoyens ou voisins.

Dans ce cadre de figure, le formateur parle certes de compromis entre les parties en conflit qui doivent faire des concessions mais le respect de la loi et des règles reste capital à ses yeux.

NDLR : ce qui manque hélas en Guinée qui reste différente à bien des égards aux pays Anglophones pour ce qui est du respect de la loi.

Lui succédant à la tribune officielle, le Dr Julius Spencer a développé le thème lié au journalisme humaniste en période de conflit. La responsabilité du journaliste reste le noyau central pour éviter le chaos, a-t-il conseillé.

Il soulignera la nécessité pour le journaliste de mettre l’accent sur l’intérêt public pour ne pas allumer le feu. Comme exemple, il citera des conflits entre les ethnies et les religions.

La guerre au Rawanda avec la radio Mille Collines reste à ses yeux un exemple qui restera à jamais gravé dans les mémoires.

Le respect de la vie privée et le droit des enfants est essentielle, souligne le formateur. En période de conflit, les enfants méritent respect, considération et protection suivant les accords et traités ratifiés à cet effet par les Nations Unies.

A l’heure de l’outil internet en ce 21è siècle, l’Ambassade des Etats-Unis en Sierra Léone qui a conçu le module de formation n’a pas passé sous silence les medias sociaux.

A propos, les formateurs que sont, Dr Julius Spencer, ancien Ministre de la Communication de la Sierra Léone et Dr Stephen Douglas étaient tous unanime sur l’utilité des médias sociaux à travers les réseaux sociaux.

Cependant, il faut prendre des informations sur les médias sociaux avec des pincettes. Le risque de désinformation est grand. Devant une information sur les réseaux sociaux, il faut vérifier, recouper l’information, confronter des sources avant toute diffusion, conseille les formateurs.

Dans ce cadre de figure, le journaliste n’a pas d’excuse, il sera tenu pour responsable en cas de désinformation.

Un autre problème et non des moindres que les deux ambassades organisatrices de la formation ont réglé, c’est bien la barrière linguistique. Des journalistes Sierra Léonais ne parlaient que la langue Anglaise et des Journalistes guinéens, le Français. Des bilingues venus de l’Ambassade des Etats-Unis en Guinée ont réglé ce problème.

Toutefois, il a été conseillé aux journalistes guinéens d’apprendre la langue Anglaise pour leur survie au delà des frontières nationales, de la France et des pays Francophones.

Pour terminer, les ambassades des Etats –Unis en Sierra Léone et en Guinée se sont engagées à former un réseau qui va regrouper les journalistes des pays de la Mano River Union afin de constituer désormais un rempart contre les fléaux qui gangrènent les frontières poreuses.

La prévention des crises comme celle sanitaire, notamment la maladie Ebola et autres conflits sont à prévenir absolument.

Almamy Kalla CONTE

Envoyé spécial de Guineelive à Port Loko

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