Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’entrée politique du capitaine Moussa Dadis Camara n’émeut vraisemblablement pas les défenseurs des droits de l’homme en Guinée. Pourtant au cours de cette tragédie, ce sont des guinéens dans l’exercice de leur droit qui ont perdu la vie dans un stade fermé. Les manifestants ne représentaient donc aucun risque dans un lieu fermé.

Il est en de même que son alliance avec le chef de file de l’opposition Cellou qui avait perdu plus d’une centaine de ses militants dans la tragédie. A propos d’ailleurs, Cellou affirmait le 28 novembre 2009 « le capitaine Dadis peut nous dire qu’il ne contrôle pas toute l’armée. Ça peut être acceptable. Mais il ne peut pas nous dire qu’il ne contrôle pas sa garde rapprochée et son aide de camp. Ceux-là même qui sont chargés de sa sécurité et qui sont ses hommes de confiance. Je pense qu’ils ne peuvent pas quitter le camp Alpha Yaya, venir au stade, sans son accord…Lorsque Dadis organise un tel carnage, tue d’innocentes personnes, des citoyens de ce pays, avec tous les viols qu’il y a eut, je pense que cette personne est disqualifiée pour conduire cette transition… ».

Pourtant, le Ministre des Droits de l’homme et des libertés publiques, ci-devant ancien Professeur de Droit dans les universités françaises, le très bavard Kalifa Gassama Diaby était il y a peu de temps sur tous les toits pour réclamer justice pour les victimes du 28 septembre. Aujourd’hui, Kalifa semble avoir perdu sa voix.

Le silence du Ministre est d’autant plus incompréhensible qu’il a toujours été aux côtés des associations de victimes du 28 septembre 2009 pour commémorer l’anniversaire des atrocités commises dans ce stade.

Dans un passé récent, Kalifa s’est même attiré les foudres de la majorité présidentielle, des caciques du pouvoir et même des membres du gouvernement qui le taxait d’être à la solde de l’opposition au régime Alpha Condé dont il est pourtant Ministre.

Aujourd’hui, les espoirs sont certes déçus. Mais est-ce à dire que les victimes n’auront jamais justice ? Avec Alpha Condé qui se proclame comme le maitre des apprentis politiciens, rien n’est jamais sûr.

Almamy Kalla CONTE

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