Le président du GRUP (génération pour la réconciliation, l’union et la prospérité) Papa Koly Kourouma, après son départ du gouvernement Condé, semble en déphasage total avec le parti au pouvoir, le RPG-arc en ciel. Le divorce semble désormais consommé entre l’ex-ministre de l’énergie et ses ex-associés. La pomme de discorde : l’épineux dossier de Moussa Dadis Camara, ex chef de la junte et originaire de la même région que lui.

Lors de l’élection présidentielle de 2010, le candidat d’alors du RPG, Alpha Condé, avait misé gros sur Papa Koly Kourouma pour ratisser large dans l’électorat forestier. En échange, selon un « deal », le candidat Alpha Condé aurait promis, s’il est élu, de ramener le capitaine Dadis de son exil ouagalais.  Près de cinq ans après son élection, la promesse électorale s’est plus que jamais dissipée. Débarqué du gouvernement Saïd, c’est à ce moment que l’ex-ministre de l’énergie se rend à l’évidence, que dans les plans du président, le retour de Dadis, n’était pas à l’ordre du jour.

Déjà avant, des voix s’étaient élevées pour dénoncer une « trahison » du ministre, qui selon eux, avait promis aux militants le retour de Dadis, s’ils votaient massivement Condé à la présidentielle. Une promesse non tenue. Se rendant à l’évidence que la promesse n’était qu’une simple visée électoraliste, le ministre a pris ses distances avec la mouvance et le RPG arc en ciel.

Devenu un critique acerbe à l’égard du régime Condé, lors du dialogue inter guinéen, il est allé jusqu’à qualifier, le président du groupe parlementaire RPG arc en ciel Amadou Damaro Camara, de « loubard » ce dernier ayant estimé que « Dadis est un enfant en politique », suite au projet  d’alliance UFDG-FPDD.

L’actualité politique ne semble pas non plus jouer en faveur du dégel entre le président du GRUP et son ancien camp politique. Le retour de Dadis pour lequel il s’était rallié à l’arc en ciel, est plus que jamais improbable. En plus d’avoir pris ses distances avec le navire de la mouvance, il ne faudra plus compter sur lui pour l’électorat de la forêt, car lui-même candidat à la présidentielles d’octobre. Dans une émission radiophonique, il a ainsi déclaré de manière péremptoire et imprudente ce qui suit : «Ebola est une malédiction divine qui s’abat sur la Guinée. Ça, il faut le reconnaitre. C’est une malédiction pour l’imamat guinéen et elle n’est pas fortuite. Je vais vous dire une chose. Moi, quand je dis une chose, je le dis avec précision. Parce que je n’ai pas ma langue dans ma poche. Je vais vous dire une chose. Demandez au ministre Tata Vieux et à Monsieur Moustapha Kénéndé. Ils étaient dans mon bureau quand ils m’ont dit que le Président Alpha Condé a promis qu’il va m’enlever. J’ai dit à ceux-ci qu’il (Pr Alpha Condé) ne pourra pas m’enlever. Parce que ce n’est pas lui qui m’a mis ici. Je sui là par la volonté de Dieu. Mais il le fera et le jour où il le fera, je lui donne trois mois. Trois mois passés et lui et le gouvernement ne pourront plus rien pour la Guinée et ça s’est fait. Je suis parti en janvier. On a fait janvier, février et le 22 mars, on a déclaré la maladie à virus Ebola en Guinée. De cette date jusqu’à maintenant, montrez- moi ce que le gouvernement a pu faire pour la Guinée. Voilà ce que j’ai dit à Tata Vieux et à Monsieur Kénéndé. Et de cette date jusqu’aujourd’hui, je n’ai pas mis pied à la Présidence. Je refuse d’aller au bureau. Demandez à Monsieur le Président de la République s’il ne veut pas m’enlever. Il veut bien m’enlever, mais il ne peut pas. Je suis maintenant d’accord qu’on m’enlève. C’était pour dire que quand Dieu veut, personne ne peut faire quoi que ce soit »

No comment. Une autre inconnue vient donc  se greffer à l’équation du jeu politique guinéen dont la solution relève pratiquement du secret des dieux.

Source: GuineeConakry