C’est sans surprise! Le ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances a annoncé mercredi la baisse substantielle des prévisions budgétaires de la Guinée. C’était à l’occasion de l’ouverture de la session extraordinaire de la Loi de finances rectificative 2015.

« L’élaboration d’une loi de finances rectificative tire sa légalité des dispositions de l’article 50 de la loi organique relative aux lois de finances (LORF) qui est la constitution financière de notre pays », a indiqué d’entrée le ministre d’Etat Mohamed Diaré.

Selon lui, la loi des finances rectificative ne doit être déposée par le gouvernement que dans trois conditions à savoir le bouleversement  des grandes lignes de l’équilibre budgétaire ou financier défini par la Loi de finances de l’année, le constat d’un écart sensible  entre les recettes et les prévisions de la loi de finances initiale et l’intervention de mesures législatives ou règlementaires affectant de manière substantielle l’exécution du budget.

A l’en croire, depuis l’adoption du budget initial en décembre 2014, « des modifications importantes sont intervenues dans le cadre macroéconomique de notre pays, fortement impacté par les effets négatifs de l’épidémie à virus Ebola et par les choix internes liés à la conjoncture économique internationale ».

La Loi de finances rectificative pour 2015 s’articule autour de trois points à savoir le contexte de son projet, les objectifs de la politique budgétaire pour le reste et le contenu du projet de ladite loi, indique le ministre de l’Economie et des Finances. M. Diaré a ensuite fait le diagnostic de l’économie nationale dont les prévisions de croissance du PIB (produit intérieur brut, ndlr) évaluées à 4,1% dans la loi de finances  initiale passent à 0,7% à fin juin.

D’ailleurs, soutient-il, le taux de croissance du PIB pourrait être nul. Quant au taux d’inflation initialement fixé à 7,1% a été revu à la hausse pour se situer à 9% à fin décembre 2015. La seule note d’espoir est que les réserves de la BCRG restent maintenues à un niveau adéquat de trois mois d’importations.

Sur le plan des recettes, le ministre d’Etat Diaré a déclaré que sur une prévision de 4 969 milliards, l’Etat n’a pu réaliser que 4 612,15 milliards soit une moins-value de plus de 350 milliards de francs guinéens. Pour lui, cette contreperformance est imputable  au secteur non minier pour 490,32 milliards compensée partiellement par une plus-value de 133,48 milliards dans le secteur minier. S’agissant des recettes minières prévues pour 4 293 milliards, les réalisations ont été de 3 802,68 milliards soit une moins-value de près de 500 milliards.

En fin juin 2015, les dépenses ont été exécutées à hauteur de 6 483,63 milliards de francs guinéens comparées à des objectifs indicatifs de 7 692,03 milliards soit un écart de 1 208,41 milliards GNF.

Mohamed Diaré rassure le Parlement sous l’impulsion du Président Alpha Condé de la préservation des acquis sur le plan de la stabilisation macroéconomique et la relance de l’activité économique par le biais des investissements publics et privés dans tous les secteurs.

Contrairement aux prévisions dans la Loi de finances initiale, les recettes sont désormais projetées à 20,32% du PIB soit 1,84% contre 30,01% pour les dépenses soit une réduction de 0,31%.

Ce qui fait dire au ministre d’Etat en charge du secteur de l’Economie et des Finances que les prévisions révisées des dépenses se chiffrent à 15 284,32 milliards GNF contre des prévisions initiales  de 16 861,25 milliards GNF soit une compression de  1 576,93% GNF (9,40%).

Source: lejourguinee