Après le décès du co-fondateur de l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen, l’ogdh a tenu son congrès ordinaire sous la présidence du ministre de la justice, garde des sceaux. L’objectif principal de cette assemblée était de renouveler les instances de la structure et de déterminer les nouveaux défis, mais aussi réfléchir sur les moyens permettant d’atteindre les objectifs. C’était le 13 du mois en cours à Conakry.

Dans son discours de circonstance, le ministre de la justice a invité les une et les autres à ne jamais accepter que la flamme laissée par l’ancien président s’éteigne. Me. Cheick Sacko dira aux congressistes de résister au pouvoir politique et surtout d’éviter de s’aligner à des positions des partis politiques.

Quant au nouveau président de l’OGDH, Il a rappelé qu’au au plan national,  son organisation a présidé (1990-1992) le Forum Démocratique National (FDN) qui regroupait l’ensemble des acteurs engagés dans la lutte pour un retour à un ordre constitutionnel normal et pour l’instauration du multipartisme intégral. Entre 1991 et 2008, l’OGDH a été présente à tous les fronts de lutte pour le respect de la démocratie et l’instauration de l’Etat de droit.  Alors, à ce titre on peut citer:  La prise de position pour le respect du principe de la présomption d’innocence face à l’arrestation des gangs de 1995  et  à la mutinerie des 2 et 3 février 1996, celles qui ont suivi entre 1996 et 2008 ou encore à l’explosion de la poudrière du Camp Alpha Yaya dont la gestion a été fortement critiquée par l’opinion nationale

La dénonciation, la condamnation et la  production de rapports chaque fois que des violences et violations des droits de l’Homme ont été enregistrées dans  les différents scrutins (communaux, législatifs ou présidentiels) organisés dans le pays. On peut, à titre indicatif, citer les fraudes enregistrées au cours de ces scrutins, les intimidations des électeurs, les violences exercées sur les militants de l’opposition, les affectations et sanctions administratives arbitraires dont sont victimes des fonctionnaires soupçonnés d’appartenir aux partis d’opposition, l’arrestation en 1998 d’un candidat à l’élection  présidentielle pour des motifs jurant avec toutes les règles de droit, la destruction sans motif du quartier Kaporo-Rails, laissant sans habitation près de 100 000 personnes. A l’époque, des députés furent arrêtés et incarcérés sans que leur immunité parlementaire soit levée. L’OGDH avait alors saisi les organes de traités onusiens, notamment le CERD, de cette situation et une mission a été envoyée à Genève pour défendre les victimes. Les dénonciations et condamnations répétées des violations des droits de l’Homme consécutives à l’instauration quasi systématique d’un état d’urgence dans la région de la Haute Guinée réputée bastion d’un des leaders de l’opposition. Les graves violations des droits de l’Homme commises dans le quartier Kaporo-Rails après le scrutin présidentiel de 1998.

L’opposition ferme à la modification, dans des conditions controversées, de la constitution qui faisait sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats et de l’âge pour être candidat. La condamnation des violences récurrentes qui ont suivi cette modification constitutionnelle notamment la violente répression des manifestations des militants de l’opposition à Mamou suite aux élections communales et communautaires de 2000. Cet événement avait amené l’OGDH à accompagner  une victime qui avait exprimé le souhait de porter plainte contre l’Etat. Une plainte jugée recevable par les tribunaux même si finalement elle a été traitée au civil et que la  procédure est restée sans suite.

La dénonciation et la réclamation d’un procès contre les responsables des massacres de jeunes lycéens qui manifestaient qui demandaient  le respect du calendrier scolaire et la prise  en compte des revendications des enseignants entrés en grève (12 juin 2006).

L’ouverture d’une enquête et la production  d’un rapport suite aux violentes répressions qui ont suivi l’insurrection de Janvier, février 2007 consécutive à l’ingérence de l’Exécutif dans les affaires judiciaires. L’OGDH avait à l’occasion engagé des enquêtes qui ont fait état de plus de 150 morts et près d’un millier de blessés.

La participation à toutes les initiatives de réflexion sur l’amélioration de la gouvernance en Guinée notamment les consultations nationales des forces vives, que l’OGDH a coprésidées, pour une réforme politique profonde et une substantielle amélioration de la gouvernance.  La participation active aux enquêtes sur les massacres du 28 septembre 2009 au stade du même nom, l’appui de la mission internationale d’enquête des Nations-Unies dans la collecte et la documentation des violations commises à l’occasion de ces massacres. Depuis 2010, un projet conjoint OGDH-FIDH, d’accompagnement judiciaire des victimes est en cours d’exécution sur financement de l’Union Européenne. A ce jour, on a enregistré plus de 400 victimes constituées partie civile et 15 inculpations. Le même projet appuie les victimes de torture pendant le scrutin présidentiel de 2010 et les victimes de Janvier 2007.

Avec l’avènement des nouvelles autorités suite aux élections de 2010, tous les cas de violations des droits de l’Homme enregistrés dans le pays ont fait l’objet d’enquêtes et de documentation disponibles à ce jour dans la base de données de l’OGDH. Deux cliniques juridiques dont une installée à N’zérékoré et suivie par l’ONG MDT, « Les Mêmes Droits pour Tous » et une basée au siège de l’OGDH à Conakry. M. Gadiry citera aussi des réalisations aux plans africains et internationaux.

A l’issu du vote des 33 membres statutaires, 12 personnes ont été élues dont 2 femmes pour un mandant de 4 ans renouvelable.

Aly Badara Condé

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