Mohamed Diaré était DAAF, directeur des affaires administratives et financières sous le régime du général Lansana Conté. Il avait été radié des effectifs de la fonction publique pour détournement de deniers publics. Au Ministère de l’Economie et des Finances, la nouvelle est connue par tous les anciens.

C’est le cas aussi du Ministre des Transports, Oyé Guilavogui, radié des effectifs de la fonction publique pour détournement de deniers publics mais qui est revenu avec force sous le régime Alpha Condé.

Curieusement, c’est ce Mohamed Diaré radié par un système que le chef de l’Etat Alpha Condé ne cesse de pourfendre qui est bombardé Ministre délégué au Budget en 2011.

En 2013, c’est le même Mohamed Diaré que le président Alpha Condé a bombardé Ministre de l’Economie et des Finances. Et ce, jusqu’en 2016.

A ce titre, Mohamed Diaré est l’ordonnateur principal des dépenses. Il engage l’Etat et signe tout avant tout décaissement.

C’est dans ces conditions que la cour des comptes est née. Et comme par enchantement, c’est le même Mohamed Diaré qui est bombardé président de la cour des comptes.

Pourtant, le président Alpha Condé ambitionne de faire toute la lumière sur les malversations financières que le pays a connu. Aussi bien de son passé que de son présent.

Hors, Mohamed Diaré est comptable à la fois du passé de ce pays puisqu’il avait été radié des effectifs de la fonction publique pour détournement de deniers publics, mais aussi du présent de la Guinée parce qu’il a géré les Finances publiques au plus sommet de l’Etat plus de cinq ans.

Le président Alpha Condé comme le souligne de nombreux juristes a le droit de nommer qui il veut pour occuper des fonctions administratives au pays. Mais il y a un problème de logique qui se pose avec acuité. Il est vrai que les hommes politiques ne font pas la politique avec la logique ou la morale, c’est selon. Mais ce qui reste clair, c’est que Mohamed Diaré ne pourra pas auditer «  ses propres comptes » depuis le temps du général Lansana Conté jusqu’au temps du président Alpha Condé.

A moins qu’il ne soit à la fois juge et partie nommé par Alpha Condé au procès des cadres véreux qui sont comptables de la faillite de ce pays.

Mohamed Soumah