En République de Guinée, la coutume, les mœurs et religions priment généralement  sur les droits humains.

En effet, beaucoup de citoyens,  surtout  ceux qui sont dans les grandes villes, s’inquiètent pour leur appartenance à un groupe idéologique, social qui, pour des autorités, ne ressemble pas aux aspirations du pays.

Souvent, ces personnes sont victimes de lynchage. Le cas le plus probant, est celui du jeune Moussa Diallo.  Âgé de plus d’une vingtaine d’années, ce ressortissant de la région de Kankan, une localité de la Haute-Guinée, a échappé de justesse à une arrestation commanditée par le régisseur de la maison d’arrêt de Conakry (sûreté) en mars 2016. Le seul motif de son arrestation, est  le fait d’appartenir à un groupe  d’homosexuels.

Selon nos sources, cette scène d’arrestation s’est déroulée à ‘’Collusion’’, une boite de nuit fréquentée par des jeunes de la capitale-Conakry. « C’est un pick-up de la police qui est venue stationner à quelques mètres de la boite. Soudain, Ils ont fait irruption dans la boite et après quelques minutes, ils sont ressortis avec un jeune qui est un client fidèle de notre coin. Depuis ce jour, on n’a plus les nouvelles de ce jeune », a déclaré le gérant.

Une autre source proche de sa famille,  a révélé que le jeune Moussa  a profité de l’inattention des agents de sécurité à l’hôpital Ignace Deen où il recevait des soins pour s’en fuir. « Un jour, nous avons reçu à notre domicile à Kipé, un certain brigadier-chef Aboubacar Keita, qui nous a demandé les nouvelles de Moussa Diallo. Nous lui avions dit qu’il est à la maison centrale depuis quelques mois. Ce dernier nous a fait comprendre qu’il aurait pris la fuite depuis  l’hôpital où il suivait ses soins et qu’ils sont activement à sa recherche », explique t-il.

Avant de d’ajouter : « Un de ses amis nous a dit qu’il a quitté la Guinée

pour le Mali et d’autres disent qu’il se trouverait au Maroc. En tout cas, moi je ne peux pas vous dire exactement où il se trouve actuellement ».

Bien que la Guinée soit considérée comme un pays laïc, où dans les conditions normales  chacun est libre d’appartenir  à un mouvement qui lui convient, mais c’est plutôt le  contraire  aux yeux des autorités et chez la plupart des familles.

C’est pourquoi, les personnes appartenant à un club d’homosexuels sont mal perçues et traitées en Guinée. Et pour mieux vivre dans cette situation, elles préfèrent quitter le pays.

Si pour certains,  l’homosexualité est un  droit pour tous ceux qui veulent la pratiquer, il faut dire pour la plupart des guinéens, c’est un acte prohibé et qui ternit l’image de toute une famille ou d’une société donnée. Par conséquent, les homosexuels sont stigmatisés, méprisés et mal traités dans notre pays.

Pour rappel, au mois décembre 2010, un autre  jeune avait échappé au lynchage à Hamdallaye, un quartier de la commune de Dixinn, pour son appartenance à un groupe d’homosexuels.

Affaire à suivre.

 

Daouda Yansané

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