C’est une bonne brochette d’experts en matière de paix et de sécurité qui a animé,  le mercredi 22 juin 2016 à l’office des Nations unies à Genève, le débat interactif élargi sur la situation des droits de l’homme au sud Soudan. Ce dialogue interactif, comme on l’appelle dans le temple des droits de l’homme, était axé sur les mesures prises par le Gouvernement de Juba pour assurer la mise en cause des auteurs de violations et d’abus commis au sud Soudan depuis le début des violences dans ce pays en décembre 2013.

 

En plus de l’ancien premier ministre et chef de la diplomatie guinéenne Lounceny Fall, on notait parmi les panélistes la Haut-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, Mme Kate Gilmore; le Chargé d’affaires par intérim de la Mission permanente du Soudan du Sud à Genève, la présidente de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, le Président par intérim de la Commission nationale des droits de l’homme du Soudan du Sud et le Directeur des droits de l’homme de la Mission des Nations Unies à Juba.

 

La participation de François Lounceny Fall à ce dialogue interactif s’explique par ses fonctions actuelles de Vice-Président de la Commission conjointe de suivi et d’évaluation de l’Accord sur le règlement du conflit sud Soudanais. C’est à ce titre qu’il a déclaré : «  Bien que les entités prévues par l’accord de paix du 26 août 2015 ne soient pas encore toutes créées, des progrès ont été quand même accomplis pour améliorer la situation générale des droits de l’homme dans le pays ».  Ce qui, selon Fall, contribuera à préparer le terrain pour la redevabilité pour les violations commises.  La formation du Gouvernement de transition et d’unité nationale est, dans ce cadre, dit-il, sans aucun doute un tournant significatif ; avant de préciser qu’il reste désormais à transformer l’ancien Parlement de ce pays en Assemblée législative de transition nationale.

 

Le Vice-Président de la Commission conjointe de suivi et d’évaluation de l’Accord sur le règlement du conflit au Soudan du sud observe, toutefois, qu’en dépit du cessez-le-feu permanent, « la situation sécuritaire demeure précaire dans ce pays, bien que tous les aspects de l’Accord de paix soient en voie de mise en place.  La Cour hybride pour le Soudan du Sud devrait aussi être mise sur pied avec l’appui du Secrétaire général de l’ONU et de l’Union africaine ».

 

  1. Fall a, en conclusion, évoqué l’impact conjugué de la crise économique et financière et de la situation humanitaire, terrible au Soudan du sud, qui a d’ailleurs retardé la réalisation des dispositions de l’Accord de paix. C’est pourquoi il a sollicité un accompagnement de l’actuel gouvernement de transition et d’unité nationale pour éviter qu’il ne s’effondre face à ces difficultés économiques, lui permettant ainsi de poursuivre les quelques progrès entrepris. Cela pourrait nous éviter la somalisation du sud Soudan, prévient-il à la faveur d’une interview accordée à la radio des Nations unies, à Genève.

 

A noter que ce dialogue interactif sur le sud Soudan a été présidé par Monsieur Choi Kyonglim, Président du Conseil des droits de l’homme.

Aboubacar Cissé

Depuis Genève pour Guineelive