Apres cinq ans de réflexion sur les modalités de réconciliation nationale en Guinée, la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation, a présenté ce mercredi 29 juin 2016, le rapport de consultations au Président de la République.

La cérémonie de remise dudit rapport  a connu la présence des représentants des institutions accréditées en Guinée, les partenaires techniques et financiers, les membres du gouvernement, le chef de file de l’opposition et les représentants des associations des victimes de Guinée.

Dans son discours de circonstance, Mgr Vincent Koulibaly, l’archevêque de  Conakry et l’un des co-présidents de la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation, a mentionné que ce rapport est  le fruit de plusieurs voyages et des écoutes de tous les guinéens   sans aucune distinction de race, de sexe, d’ethnie et de religion.

« Pendant cinq ans, nous avons été taraudés par bien des questions après avoir écouté les guinéens et les guinéennes. Comment pouvons-nous construire ce pays si chacun d’entre nous à son interprétation de l’histoire ? Comment pouvons-nous créer un avenir de paix si nos identités différentielles doivent être instrumentalisées à des fins politiques ? Comment pouvons-nous-nous éviter la répétition des violences inouïes qui ont endeuillé notre peuple si nous n’avons pas de mémoire ? Comment pouvons-nous recréer le contrat de protection entre les citoyens et l’Etat si la justice ne nous inspire pas confiance et si le citoyen ne se sent pas suffisamment protégé par ses forces de sécurité ainsi que par son administration ? »,s’est-il posé des questions avant de dire que la Guinée a besoin de vérité, de justice, de réparation et de reformes institutionnelles profondes pour assurer un développement serein au service des générations futures.

D’après Vincent Coulibaly, toutes les sensibilités nationales ont été touchées par ces consultations. « Les consultations nationales ont permis de toucher plus de 9. 000 de nos compatriotes y compris ceux de la diaspora. Notre rapport de presque 300 pages vous donnera un panorama complet des enjeux et défis liés au traitement du passé dans notre pays. Les opérations ont permis de réaliser 4898 enquêtes quantitatives (soit 109% de nos prévisions), 732 interviews individuelles (soit 102% de nos prévisions), 104 focus groups (soit 97% de nos prévisions) et 56 rencontres communautaires (102% de nos prévisions). Il en résulte que le taux de réalisation des enquêtes sur l’ensemble du territoire national a été globalement satisfaisant », a-t-il conclut.

Très satisfait du travail abattu par la commission provisoire de réflexion, professeur Alpha Condé a dit : « Je suis comptant du travail de commission de réflexion. Le jour où j’ai confié ce travail à cette commission, je ne m’y attendait pas à un tel résultat ».

De poursuivre, le locataire du palais Sékhoutouraya a dit : « Aucune réconciliation n’est possible sans la verité, la justice, la réparation des dommages causés aux  victimes.  Il faudrait que les guinéens acceptent de se dire la verité et la justice pour une réconciliation nationale parfaite. Je tiens a rassuré les guinéens que ce travail ne restera pas inachevé. Je prend bonne note de toutes les recommandations faites dans ce rapport », a-t-il promis.

De son coté, Madame Seraphine Wakana, la coordinatrice du système des nations unies, n’a pas manqué de signifier l’attachement et la détermination des nations unies pour conduire jusqu’au bout la réconciliation nationale en Guinée

Daouda Yansané

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