Nous habitons dans une cour commune à Cosa. Ces derniers temps, mes parents n’étaient jamais à la maison. Mon père ouvrier de métier, se rend très tôt, le matin, sur le chantier et ma mère passait la journée auprès de sa belle-mère malade à l’hôpital.  De retour de l’école je passais les après-midi seule. Une fois à la maison, je mangeais, lavais les bols, balayais, me lavais et révisais mes leçons jusqu’au retour de mes parents le soir. Le vendredi 27 mai 2016, après les travaux ménagers je suis rentrée dans la douche pour me laver. Brusquement, je senti une main parcourir furtivement mon corps pendant que l’autre main me retenait fermement. La main qui parcourait précipitamment mon corps s’arrêta au niveau de mon bas ventre et pendant quelque secondes je subis des attouchements. Les yeux effarés, ayant peur et ne pouvant pas fuir je me mis à crier très fort. Le gars pris la fuite et j’éclatais en sanglots. C’était un jeune qui vivait dans notre concession. Je me mis à pleurer. Les voisins appelèrent une de mes tantes qui resta à mes côtés jusqu’à l’arrivée de ma mère. 

Nous ne dîmes rien à ma mère. Je gardais le silence comme les voisins et ma tante me l’avaient demandé. Cependant, je n’osais plus rester seule à la maison. Très tôt ma mère remarqua que je refusais également de me laver dans la douche. Elle me posa des questions, insista pendant des jours. Alors ma tante confessa. Ce jour, pour la première fois je voyais ma mère brisée. Elle cria tellement fort que la cour se remplit soudainement de monde. Le soir, mon père futin formé.  Le vendredi 3 juin 2016 nous nous rendîmes à la médecine légale à l’hôpital Ignace Deen. Après les examens, le professeur Hassane constata les actes de violence que j’ai subi. Actuellement, l’agresseur se trouve en prison mais il n’est pas encore jugé. Désormais, nous sommes stigmatisés par nos voisins pour avoir porté plainte et mis en prison l’agresseur. Mes parents cherchent une autre maison pour que nous quittions le quartier.Ma mère n’ose plus me laisser seule elle m’amène avec elle partout et je ne me lave maintenant qu’en sa présence…>>.

En Guinée, très peu de cas sont déclarés. Les causes sont souvent liées aux tabous, la peur de la stigmatisation, le rejet et aussi parce que cela entraine des coûts financiers lourds aux seins des familles victimes.

Du 2013-2016 l’UNFPA a contribué à la formation de 300 filles vulnérables, de 26 groupements de femmes et de filles à l’esprit entrepreneuriat à Conakry, Dubréka, Fria, Boké, Kindia, Mamou, Labé, Pita, Dalaba, Siguiri, Kouroussa et Kankan. Ces financements ont créé 23 activités génératrices de revenus pour les femmes à 140 emplois directs et à 300 emplois indirects pour les femmes vulnérables et à risque de conflits.

A l’occasion de la journée Mondiale de la population, renouvelons notre engagement, pour toujours, en faveur des adolescentes et jeunes filles. Protégeons leurs droits, investissons dans leur éducation et soutenons l’autonomisation des femmes.

Ils étaient deux…..

<<…Je suis une fille, j’ai 10 ans et je vis avec ma tante qui est vendeuse de riz à l’aéroport de Conakry

Un jour, je quittais l’école pour la maison. En route, j’ai rencontré un gars qui est gardien dans un garage d’automobile. Il m’appela et me demanda d’aller prendre le bol de ma tante au garage. Je refusai. Il insista avec menace. Je me rendis donc au garage pour prendre le bolil me bouscula dans un véhicule et me viola. Je n’arrivais pas à me lever. J’étais étourdi. Je tardais donc à me rendre à la maison ce jour-là. Le gars me menaça de me frapper si jamais je disais ce qui était arrivé. Il me donna cinq mille francs guinéens. Le lendemain, je ne me leva pas du lit. J’avais mal au corps. Ma tante me demanda ce que j’avais. Je lui dis que je ne me sentais pas bien. Pensant que c’était un palu, elle ne me questionna pas trop et me garda ce jour-là à la maison.

Deux jours après le retour de l’école le même gars m’arrêta et me demanda d’aller prendre le bol de ma tante au garage. Cette fois ci, il était avec son ami. Je refusais de nouveau.  Sous les menaces ils m’entrainèrent de nouveau dans le garage. Le premier me viola et le sang coula. Ensuite, le deuxième aussi monta sur moi. Je restai dans la voiture pendant longtemps inerte. Mes habits étaient en sang.  Arrivée à la maison ma tante m’interrogea. Je ne parlais pas. Ensuite le mari à ma tante me questionna aussi. Je ne pu rien dire. Quelque jours après je confessai car je souffrais d’énormes douleurs.

Le mari de ma tante m’a accompagné à l’hôpital Ignace Deen, chez le professeur Hassane. Ce dernier me  fit les examens. Aujourd’hui, les deux agresseurs ont été arrêtés mais attendent d’être jugé…>>

Selon une étude rétrospective réalisée du 1er janvier 2007 au 31 janvier 2009 le viol sur mineur a été la forme d’agression sexuelle la plus observée avec 240 cas, soit 66,1 %. Tous les présumés auteurs d’agression sexuelle sont de sexe masculin, célibataires dans la majorité des cas (61,2 %). Dans 46,3 % des cas, les auteurs sont des jeunes dont l’âge varie entre 16 et 35ans.

Du 2013-2016 l’UNFPA a contribué à la formation de 300 filles vulnérables, de 26 groupements de femmes et de filles à l’esprit entrepreneuriat à Conakry, Dubréka, Fria, Boké, Kindia, Mamou, Labé, Pita, Dalaba, Siguiri, Kouroussa et Kankan. Ces financements ont créé 23 activités génératrices de revenus pour les femmes à 140 emplois directs et à 300 emplois indirects pour les femmes vulnérables et à risque de conflits.

A l’occasion de la journée Mondiale de la population, renouvelons notre engagement, pour toujours, en faveur des adolescentes et jeunes filles. Protégeons leurs droits, investissons dans leur éducation et soutenons l’autonomisation des femmes.

On m’avait envoyé acheter de l’eau….

<<…Je suis une fille, j’ai 6 ans et je vis avec ma mère à Koloma

Le 30 avril 2016, vers 19 h00 un voisin m’a commissionné. Il m’a demandé d’aller lui acheter de l’eau glacée.

Je suis allée chez des voisins là où nous allons acheter d’habitude de l’eau à quelque mètres de la maison.  Arrivée sur place, j’ai trouvé le fils du vendeur de l’eau. Il était seul, les parents étaient sortis. Le fils me pris et m’entraina dans une autre concession inachevée et me viola.  J’étais toute en sang. Lui-même avait ses vêtements couverts de sang. Il me demanda de dire que je suis tombée en courant. Je perdais du sang en cours de route en rentrant à la maison.

Pendant des jours, je ne parlais pas. Et pendant ce temps, je perdais les selles là où je faisais pipi. Mes parents me mettaient des couches et me portaient dans les bras car je n’arrivais pas à me déplacer correctement.  Mes parents ont su après une semaine que s’était le fils du vendeur de l’eau. Ils gardèrent le silence et m’amena à l’hôpital Donka.  A Donka, les médecins furieux exigèrent que mes parents portent plainte. Ils nous orientâmes rapidement vers l’Hôpital Ignace Deen à l’adresse de Professeur Hassane.  Depuis, nous sommes à l’hôpital. On m’a opéré deux fois,  j’attends ma troisième opération. A 6 ans, j’ai la fistule obstétricale.

Actuellement, l’agresseur est en prison et doit encore être jugé…>>.

En Guinée la plus part des filles victimes de viol sont déscolarisées et proviennent des familles très pauvres. C’est pour cela que  certaines familles préfèrent monnayer leur silence avec les billets de banque pour subir l’enfer la vie durant.

Du 2013-2016l’UNFPA a contribué à la formation de 300 filles vulnérables, de 26 groupements de femmes et de filles à l’esprit entrepreneuriat à Conakry, Dubréka, Fria, Boké, Kindia, Mamou, Labé, Pita, Dalaba, Siguiri, Kouroussa et Kankan.Ces financements ont créé 23 activités génératrices de revenus pour les femmes à 140 emplois directs et à 300 emplois indirects pour les femmes vulnérables et à risque de conflits.

A l’occasion de la journée Mondiale de la population, renouvelons notre engagement, pour toujours, en faveur des adolescentes et jeunes filles. Protégeons leurs droits, investissons dans leur éducation et soutenons l’autonomisation des femmes.

 

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