C’est aux environs de 10h 20minutes les débats au fond dans l’affaire ministère public contre Ousmane Gaoual Diallo, poursuivi pour offense sur la personne du président de la république, diffamations, menaces et appel à la violence contre Sanoussy Gbantama Sow, Malick Sankhon et Mohamed Hady Barry, à eu lieu ce mercredi 10 août 2016, au tribunal de Dixinn.

Devant le président audiencier et le public, le député de la circonscription de Gaoual  a juré n’avoir jamais appelé à la guerre civile ou au génocide, comme le laisse croire les plaignants.

Ousmane Gaoual réitère avoir répondu à une déclaration de Bantama Sow, qui a dit publiquement qu’il préparait des contre manifestants.

« Avez-vous prononcé le mot criminel à l’endroit du chef de l’Etat?, lui demande le juge. “non ! Ce n’est pas au Chef de l’Etat, mais à l’endroit d’un leader qui a ténu un discours au siège d’un parti politique « , a répondu le prévenu.

 » Avez-vous tenu ces propos en tant que député ou en tant que leader politique ? « , poursuit le président du tribunal. « Je ne fais pas de distinguo entre les deux. Je fais la politique en tout lieu », martèle l’élu de Gaoual.

« Il faut que Bantama Sow sache qu’on ira jusqu’au Bantama pour chercher ses parents s’il provoque la violence. Ces propos sont-ils de vous?, lui demande maître Pépé Pierre Lamah, de la partie civile. » lisez les phrases, ne les tronquez pas… La succession des phrases entrecoupées n’est qu’un dessein », réplique le député, expliquant que son discours avait un sens.

Et l’avocat de revenir à la charge : »Qu’est-ce qui vous a motivé à prononcer ces mots ? »  » Nous sommes dans un débat politique. Lorsque vos adversaires vous traitent de criminel, vous êtes en droit de répliquer », rétorque le parlementaire. Rajoutant que si des responsables du RPG Arc-en-ciel mobilisent des jeunes, les conditionnent pour leur dire d’aller affronter d’autres guinéens, ce n’est pas pour prêcher l’amitié entre les guinéens.

« Le mot génocide visait quelle communauté ? », entonne l’avocat (huées dans la salle), avant que le président du tribunal oblige Maître Pépé Pierre de retirer ses propos.

« Trouvez vous normal de prononcer des propos incitant au meurtre, des propos carnages, génocide ? », interroge l’avocat.

« Ces mots ont permis de prévenir un risque potentiel de violences dans notre pays… Lorsque vous conditionnez les forces de l’ordre à faire croire que l’opposition est armée, vous facilitez la répression. S’il y a répression…on ne peut pas savoir où cela peut mener « , lance le prévenu qui avait l’air serein.

A sa prise de parole, Maître Mohamed Sampil toujours de la partie civile, a demandé au prévenu s’il trouve normal qu’un député tienne de tels propos dans le contexte fragile du pays. Ousmane Gaoual Diallo en réponse souligne que ses propos ont permis de prévenir le pire et d’amener la société guinéenne de s’interroger.

« Est-ce normal d’appeler à la guerre civile ? », poursuit l’ancien bâtonnier. « Je n’ai jamais appelé à la guerre civile ou au génocide. J’ai tenu ce discours pour réveiller les consciences. Si cela est aujourd’hui, tant mieux… »,a déclaré Ousmane Gaoual.

A la suite des questions et réponses du prévenu, le tribunal a ordonné la comparution des parties civiles dans cette affaire.

De ce coté, c’est Lansana Komara, secrétaire administratif du RPG-Arc-en-ciel qui ouvert la bale. Apres ce dernier, c’est Sanoussy Gbantama qui est venu à la barre pour ses versions des faits.

C’est sur des mots de ce dernier que le tribunal a renvoyé l’affaire au jeudi 11 août pour la suite des débats.

Daouda Yansané

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