Le Ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’éducation civique, Dr Ibrahima Kourouma a dans un communiqué publié dimanche sur les medias d’Etat annoncé l’ouverture des classes pour ce mardi sur toute l’étendue du territoire national.

Seulement voilà après cinq mois de vacances à la guinéenne puisque dans tous les pays au monde, la période des vacances est de trois mois, les parents d’élèves et élèves ne sont pas encore enthousiastes pour envoyer les enfants à l’école.

En Guinée, les enfants sont renvoyés à la maison à partir du mois de mai sous prétexte que c’est la période des examens nationaux alors que ce ne sont pas tous les enfants et toutes les classes qui sont concernés par les examens nationaux.

Les mois de Mai, juin, juillet, août et septembre sont  des mois entièrement  consacrés aux vacances scolaires en Guinée. Et cela ne dérange personne. En tout cas pas les autorités administratives, politiques encore moins  les acteurs de l’école que sont des enseignants.

Selon nos reporters joints au téléphone dans les cinq communes de la capitale aux environs de 9h, l’affluence n’est pas au rendez-vous  dans les écoles  pour cette première journée.

Dans les rues de la capitale guinéenne, les enfants  aussi bien  dans les transports en commun, taxi, magbanas et bus sont rares, les écoles désertes.

Alors qu’est ce qui explique ce désamour des parents et des enfants pour les études  et pour l’école en Guinée ?

A propos, chacun va de ses arguments et de ses commentaires.  Le plus souvent, c’est la cherté de la vie  qui est l’argument la plus avancée par des parents d’élèves  alors que depuis plus de cinq mois les enfants sont à la maison et les parents savaient pertinemment que l’ouverture aura lieu en septembre ou octobre.

Toutefois, la responsabilité de l’Etat dans cette situation est totale. Dans les écoles publiques, aucune couche de peinture, aucun balais pour rendre les écoles propres, même les tables bancs ne sont pas arrangés et  bien classés pour permettre aux enfants de rentrer dans les classes.

Justement en parlant des classes, nombreux sont des salles de classes qui sont dans un état piteux après les grandes pluies et l’Etat n’a rien fait pour remettre les classes en bon état même si le Ministre Ibrahima Kourouma ne cesse de parler de la « construction des écoles et salles de classes » à travers tout le pays  dans ses discours.

L’association des parents d’élèves soutenue par le même Ministre ne fait rien  pour nettoyer ne serai-ce que les écoles pour permettre aux enfants de faire une bonne entrée scolaire.

Pourtant, chaque année des  parents d’élèves  payent de l’argent en guise de contribution pour le bon fonctionnement de l’association des parents d’élèves et amis de l’école.

Dans les écoles, des enfants qui ne payent pas cette contribution sont vidés des salles classes. Alors où va l’argent collecté par l’association des parents d’élèves et amis de l’école ?

Dans les écoles privées, les frais de scolarité ne cessent de grimper d’année en année. Il faut débourser plusieurs millions de GNF pour  pouvoir inscrire son enfant alors que le salaire des fonctionnaires ne suit pas ce rythme.

Pour le reste des populations dans le secteur informel, la cherté de la vie se passe de tout commentaire. Au point que dans les débats, discussions et causeries à travers le pays, les citoyens ne parlent plus du président Alpha Condé mais plutôt de « KHOROKHO CONDE », qui signifie en langue nationale Sosso « difficile ou cher CONDE ».

Qu’à cela ne tienne, bonne rentrée scolaire aux enfants de Guinée.

 

Naby Camara