Le mercredi 05 octobre 2016, une mission du Bureau Central National (BCN) d’INTERPOL  avec l’appui du projet GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) a conduit à l’arrestation de deux présumés trafiquants d’ivoires à Conakry, Lamine Loua et Lan Lucien Loua, un Ivoirien ont été pris en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation de deux pièces d’ivoires sculptées.  Les mis en cause ont été entendu dans les locaux du BCN d’Interpol et seront traduits devant la Justice les jours à venir.

C’est suite à une dénonciation auprès du point focal de la criminalité faunique au Ministère de la Justice par le projet GALF relative à un trafic d’ivoires à Conakry que cette lourde saisie a été rendue possible. Le BCN d’Interpol en appui avec les activistes du projet GALF, a réussi à mettre aux arrêts ces deux présumés trafiquants.

Selon nos informations, c’est des pratiques qui sont fermement prohibées par le code de faune et règlementation de la chasse en vigueur en Guinée. Selon l’article 129 du code de faune, ‘’ Il est interdit de s’approprier : l’ivoire des éléphants trouvés morts, les trophées des animaux protégés trouvés morts, les trophées et dépouilles des animaux protégés tués sans permis’’.

De la condamnation du commandant Ansoumane Doumbouya ancien chef de l’Organe de gestion CITES Guinée, reconnu coupable du délit de livraison frauduleuse des permis CITES aux trafiquants en passant par d’autres condamnations et procès en cours jusqu’à la toute dernière peine maximale à l’encontre de Pokpa Soropogui par la Justice de Paix de Macenta qui a écopé un an de prison ferme pour abattage d’éléphant, le message est loin d’être compris encore.

Selon les mêmes informateurs, les deux pièces d’ivoires étaient destinées à être vendu à 13000 dollars US à des acheteurs asiatiques. A en croire aux mêmes sources, la cybercriminalité est l’un des modes opératoires de cette activité illicite. Car, poursuivent-elles, la transaction entre les deux trafiquants et les acheteurs asiatiques devraient se passer par virement bancaire du montant total évalué en franc guinéen sur deux comptes bancaires différents.

Pour les spécialistes de l’environnement, l’article 164 du code de faune est clair : « Quiconque détiendra des animaux sauvages sans autorisation, quiconque fera circuler les dépouilles et trophées d’animaux sauvages sans certificat d’origine sera puni d’un emprisonnement de trois à six mois et d’une amande de 40.000 à 90.000 GNF ou de l’une de ces peines ».

A rappelé qu’en mars 2013, la Guinée a été unanimement sanctionnée et suspendue de la CITES (commerce international des espèces de la faune et de flore sauvage menacée d’extinction) et présentée comme la plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest.

Lors de la récente COP17 de la CITES (Conférence des parties sur la CITES) à Johannesburg en Afrique de sud, la délégation guinéenne conduite par la ministre de l’Environnement Mme Christine Sagno, avait présenté un document justifiant les efforts et les avancées  du Gouvernement guinéen dans la lutte contre la criminalité faunique tout en sollicitant la levée de la sanction auprès de la CITES. Mais les trafiquants de ce domaine continuent encore à pratiqué ce travail.

Aux dernières nouvelles, les deux présumés trafiquants ont été entendus dans les locaux du BCN d’INTERPOL où ils auraient dénoncé trois autres complices. Selon un officier de la police judiciaire proche du dossier,  les enquêtes se poursuivent pour démanteler le réseau et dénicher tous ceux qui seront cités dans cette affaire. Les mis en cause vont devoir répondre de leur inculpation devant un Tribunal les jours à venir.

Affaire à suivre…..

Daouda Yansané

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