Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Cheick Sakho a animé ce jeudi soir une conférence de presse comme annoncée par votre quotidien en ligne Guineelive. Tout d’abord, le conférencier a fait la synthèse des activités menées par son département, notamment le vote et l’adoption du code pénal et du code de procédure pénal, la réorganisation de l’appareil judiciaire.

Parlant de la situation des cours et tribunaux, le Ministre a indiqué que plus de 65% des contentieux relèvent des conflits domaniaux.

Pour ce qui est des acquis, il y a eu la création des maisons de justice dans toutes les grandes villes du pays et sera élargie à d’autres préfectures, des tribunaux de première instance aussi sont installées dans huit nouvelles  préfectures du pays,  l’administration pénitentiaire a désormais un statut, l’opérationnalisation  du tribunal militaire est une réalité, le renforcement des capacités des magistrats et auxiliaires de justice aussi bien en Guinée qu’à l’étranger à travers des formations, 50 auditeurs de justice  sont actuellement en formation pour deux ans, sont entre autre des acquis à l’actif du département de la justice au cours de l’année qui s’en va.

Parlant de la grâce présidentielle, le conférencier Me Cheick Sakho a indiqué que c’est prévu par la loi guinéenne et autres lois à travers le monde. Mais a-t-il tenu à préciser, ça relève des prérogatives constitutionnelles du président Alpha Condé qui doit prendre le dernier mot.

Dans cette lancée, le Garde des Sceaux a souligné qu’il a proposé au président Alpha Condé  une liste de 120 personnes  choisies dans toutes les prisons civiles du pays conformément aux critères précis pour bénéficier de la grâce présidentielle au compte de cette année.

Toutefois, « il appartient au président de la République de gracier ou pas ou d’ajouter d’autres personnes sur la liste des 120 personnes proposées pour la grâce présidentielle par le Ministre ».

Alors, quels sont les critères sur les quels le Ministre s’est appuyé pour choisir les 120 personnes à gracier ?

En réponse, le Ministre Cheick Sakho a répondu en ces termes : « l’exclusion est faite pour les peines criminelles ou assimilées, des peines correctionnelles qui portent atteintes au genre, aux mineurs et aux handicapés sont exclus. Il y a aussi  des peines inférieures  ou égales à cinq ans, il faut purger au moins la moitié de la peine infligée », a tenu à préciser le Ministre de la Justice.

Justement par rapport aux peines criminelles, il a cité le cas de Bah Oury condamné à la réclusion criminelle à perpétuité dans le procès de l’attaque contre la résidence privée du chef de l’Etat en 2011.

A propos, Me Sakho estime que les peines criminelles relèvent de l’impérium du président « il a fait pour Bah Oury, il peut le faire aussi pour d’autres détenus dans ces genres de situation ».

Pour ce qui est des pressions, le Garde des Sceaux a indiqué qu’il n’est pas question de céder à la pression politique et promet d’appliquer la loi dans toute sa plénitude par rapport aux crimes et autres infractions qui relèvent de sa compétence.

Par ailleurs, l’ancien Ministre des Mines, de la Géologie et de l’hydraulique, Mahmoud Thiam a été arrêté aux Etats-Unis pour blanchissement d’argent et corruption qui porte sur plusieurs millions de dollars.

Sur la question, Me Sakho a déclaré qu’il a été informé de la situation par la Ministre américaine de la Justice. A son tour, il a informé le président Alpha Condé.

L’instruction suit son cours normal aux Etats-Unis et dans un bref délai, le gouvernement guinéen à travers son porte parole Damantang Camara va se prononcer sur le sujet, dit-il.

Toutefois, le garde des sceaux précise qu’il n’entend pas rentrer dans les détails de cette affaire judiciaire et pour cause. C »est la justice américaine qui a le dossier en main et bien que Mahmoud Thiam soit guinéen, il a aussi la nationalité américaine, note le conférencier.

 

Almamy Kalla CONTE

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