Le moins que l’on puisse dire, c’est que beaucoup d’eau a coulé sous le pont dans la gestion des Finances Publiques en Guinée.

De source proche de la banque centrale de la République de Guinée et généralement bien informée, depuis pratiquement 2008, les fondateurs des universités privées faisaient la pluie et le beau temps dans l’argent du contribuable guinéen.

Des cadres véreux des départements en charge de l’enseignement supérieur parrainent souvent les nantis pour construire des universités privées. Une fois un bâtiment est aménagé au nom de l’université, ces cadres véreux s’occupent du reste. En établissant tous les papiers et la documentation nécessaire pour que la reconnaissance de l’université privée. Une fois que l’université est reconnue, chaque année, l’Etat verse des milliards de GNF à la dite universités.

Cette situation n’est pas fortuite puisque selon la même source, les  cadres des trois départements en charge de l’éducation nationale chez nous que sont, le Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’éducation civique, celui de l’enseignement technique et de la formation professionnelle et le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique  avaient leur part dans le gâteau des 100 milliards de GNF.

Depuis l’année 2008 donc, chaque année l’Etat accorde plus de 100 milliards de GNF aux universités privées comme subvention.

Toutefois dans le partage, il y a une université privée sur les 57 que compte le pays qui se taillait la part du lion avec 50 milliards, soit la moitié des fonds alloués aux universités privées.

Pourtant dans les universités publiques, secret de polichinelle, des étudiants s’arrêtent pour suivre les cours à la fenêtre, d’autres sont arrêtés entre les allés des tables-bancs pour suivre les cours et prendre des notes.

Bref, les premiers arrivés dans les salles de classe sont les premiers servis, ceux qui viennent en retard doivent s’arrêter pour suivre les cours.

Ce n’est pas tout puisque les universités publiques manquent presque de tout. D’où l’engouement au niveau des jeunes pour s’inscrire dans les universités privées dont l’enseignement laisse aussi à désirer.

Quels professeurs pour les 57 universités privées de la Guinée ?

Et DIEU seul le sait, avec Plus de 100 milliards de GNF, l’Etat aura suffisamment  les moyens de construire au moins deux grandes universités dignes de nom à la taille de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry.

Le paradoxe, c’est que tous les Ministres qui se sont succédé à la tête des départements ministériels cités plus haut  depuis 2008 ont cautionné cette situation.

C’est pour inverser cette tendance que le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdoulaye Yéro Baldé a refusé de donner  beaucoup  d’étudiants aux universités privées. Au total, 5.200 cette année en lieu et place de plus de 10 mille, les années précédentes. Ce qui fait tout naturellement mal aux cadres véreux.

Par ailleurs, le Ministre Yéro Baldé a aussi  refusé d’orienter les étudiants dans les filières comme Médecine, Pharmacie, Odontostomatologie, TP, Ingénierie, entre autre.

Reconnu pour son intransigeance et son travail  intellectuel de qualité, NDLR : il avait été choisi par l’organisation des Nations Unies en juin 2016 pour participer  à Genève en Suisse à la mise en place d’une banque des technologies pour la science et l’innovation dans  les pays les moins avancés.

Yéro Baldé avait réalisé une étude sur le sujet qui avait été prise en compte par les Nations Unies.

Il faisait parti du comité des experts qui a travaillé sur cette nouvelle institution onusienne qui démarre ses activités en 2017 en Turquie, pays choisi par les Nations Unies pour abriter la banque des technologies pour la science et l’innovation.

En fermant donc les robinets des universités privées, le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdoulaye Yéro Baldé ne compte pas assez d’amis  au sein des institutions d’enseignement supérieures et même  parmi les cadres de son département.

Parce que tout simplement, il a refusé de «  prendre pour lui » et se taire, comme le dise les « bons guinéens ».

 

Ousmane Cissé