Les Ministres  Ibrahima Kourouma et Albert Damantang Camara  en envoyant les élèves des écoles publiques et privées en congé forcé  pour deux semaines avaient un argument de taille : permettre aux enseignants nouvellement recrutés de rejoindre leur poste d’affectation pour le cours normal des cours. Alors que les écoles privées n’étaient pas concernée.

Hier mardi, le très controversé Ministre de l’enseignement pré-universitaire, Ibrahima Kourouma s’est de nouveau fendu un communiqué pour demander aux enseignants recrutés de tout faire pour être à leur lieu d’affectation au plus tard le 10 février prochain. Alors pourquoi ce nouveau communiqué ? Parce que estiment les observateurs, les « personnes recrutées »  en lieu et place des enseignants contractuels qui sont en situation de classe entre 5 et  plus de 10 ans pour certains ne sont pas visibles sur le terrain et la date de l’ouverture approche.

Des combines aidant, des membres de la famille, parents, amis, copains et  même des coquins ont été recrutés et ils sont nombreux les admis à ce concours à qui on n’avait promis de changer de département. Ces  « heureux admis » ne connaissent donc pas le métier des enseignants.

Seulement voilà à ce niveau, les problèmes ne manquent pas entre le Ministre Ibrahima Kourouma et le Ministre du Budget Mohamed Lamine Doumbouyah pour la prise en charge des nouveaux fonctionnaires. En effet de source généralement bien informée, le Ministre du Budget qui est lui-même Professeur d’Economie avait donné des conseils au Ministre Ibrahima Kourouma et à celui de la Fonction publique Sékou Kourouma de donner la priorité aux enseignants contractuels qui sont en situation de classe puis recruter le reste de l’effectif  suivant le classement par ordre de mérite en cas de besoin. Toutefois, les deux Kourouma à la base de tous les problèmes du président Alpha Condé qui entretien de plus en plus de flou sur un troisième mandat n’ont pas voulu écouter le Ministre du Budget Mohamed lamine Doumbouyah.

Mohamed Lamine Doumbouyah est allé plus loin pour proposer au Ministère Ibrahima Kourouma de mettre à sa disposition la liste des contractuels qui sont payés par le Budget de l’Etat à la date du concours. Ce que Ibrahima Kourouma a refusé pour « recruter ses parents ».

L’autre pomme de discorde entre le Ministre Ibrahima Kourouma de l’enseignement pré-universitaire et celui du Budget, c’est le problème financier. Avec la dégringolade du franc guinéen et une banque centrale de plus en plus vide, comment trouver la manne financière pour  payer le salaire des 5 000 enseignants recrutés alors que la fonction publique guinéenne compte plus de 100 000 fonctionnaires.

Par ailleurs, les Ministres en charge du système éducatif  et hauts cadres de l’Etat s’activent actuellement pour maintenir les siens à Conakry pour changer de département.  Cette situation est très bien suivie par les admis au concours qui ne souhaitent  pas aussi  être dans le pays profond.

En outre, comment les enseignants vivront à leur lieu d’affectation ?  Il est  tout de même suicidaire d’affecter un enseignant sans salaire dans une localité reculée du pays.   

En en attendant donc de voir clair dans cette situation entretenue par les deux Kourouma, il faut dire que la grève des enseignants se poursuivit dans plusieurs localités du pays. C’est le cas de la région de Kankan, notamment à l’université de la capitale de la Haute Guinée.

Comme pour dire que le lundi 13 février, jour de la rentrée  scolaire version 2017 sera donc le jour de  vérité pour les Ministres  Ibrahima Kourouma et Albert Damantang Camara.

 

Ousmane Cissé