L’humanité célèbre ce 13 février 2017 la journée mondiale de la radio. En fait, l’invention de la radio en 1895 est une œuvre collective qui accompagne l’histoire de la fin du 19ème et du 20ème siècle grâce à une succession de découvertes qui, en se complétant, ont abouti aux télécommunications modernes. Car, de l’invention du télégraphe électrique par Alfred Vail qui met à jour en 1841 le code dit ‘’Morse’’, en passant par la mis en évidence des ondes radio par le physicien allemand Henrich Rudolf Hertz en 1888, jusqu’à l’expérimentation en 1895, en Italie, par Guglielmo Marconi, des premières liaisons hertziennes ; que de chemins parcourus pour le développement de cet important médium qu’est la Radio, dont la première diffusion expérimentale en Afrique date du 18 décembre 1923 à Johannesburg, en Afrique du Sud.

 Mais ce n’est qu’à partir de 1954 que les premiers postes à transitor permettront d’écouter la radio partout, alors que le 13 février 1946 déjà le siège de l’ONU diffusait à New York son premier indicatif radio : « Ici les Nations unies s’adresse aux peuples du monde ». La radio devenait ainsi le vecteur capital de liaison des peuples de la planette pour la paix, la sécurité et le développement du monde, même si par moment elle a aussi servi à alimenter la propagante dominatrice et la follie guerrière destructrice des hommes contre les hommes. Des exemples sont légion.

 Souffrez qu’on vous fasse l’économie de la longue litanie de la riche épopée de la radio en Guinée depuis la période coloniale avec « la radio banane » jadis implantée à l’actuel siège de la RTG Boulbinet, dans la commune de Kaloum. Rebaptisée à l’indépendance la « Voix de la Révolution » sous la première République, la radio aura été beaucoup plus dans notre pays un instrument politique au service du pouvoir en place. Ce qui explique d’ailleurs l’emprise totale du parti-Etat sur ce médium. Il aura fallu l’avénément de la seconde République pour difficilement obtenir par un décret présidentiel d’août 2005 la libéralisation des ondes, qui a abouti à la création des premières radios privées en 2006, année à laquelle la radio nostalgie a été la première radio privée à émettre dans notre pays.

 De cette date à ce jour, on dénombre environ une cinquantaine de radios privées, dont 35 à Conakry, y compris les représentations des stations internationales comme RFI, BBC et bien d’autres. La radiodiffusion nationale de la RTG est pour l’instant l’unique chaine publique de la Guinée à Koloma et à Boulbinet. A cela s’ajoutent les sations de radios rurales dans les capitales régionales et des radios communautaires dans certaines préfectures du pays.

Le problème qui se pose aujourd’hui est celui des infrastructures, des équipements et surtout des ressources humaines de ces radios. Car il n’est pas rare de constater que la pluspart de nos jeunes journalistes, malgré leur engouement pour ce noble métier, viennent à cette corparation sans formation professionnelle requise. Certains y viennent même parce qu’ils non pas d’autres débouchers, ce qui déteint négativement sur la qualité du travail qui s’y fait au détriment de la déontologie journalistique. La qualité de la couverture radiophonique est l’autre problématique à resoudre par les promotteurs de ces radios dont l’importance stratégique dans le développement du pays ne fait désormais l’ombre d’aucun doute.

 Assainir cet environnement et mieux sécuriser l’exercice du métier par un meilleur traitement mettant à l’abri du journalisme alimentaire, est aujourd’hui un sacerdoce pour l’ensemble des pratiquants de ce qu’on qualifie à tort ou à raison de quatrième pouvoir dans le monde.

Dépêche de Cissé Aboubacar