Premier responsable militaire de l’agression portugaise du 22 novembre 1970

Madame Bilguissa Diallo,

C’est avec un grand plaisir et une agréable surprise que je viens de découvrir votre livre intitulé « Guinée, 22 novembre 1970- opération Mar verde », imprimé en France en juillet 2014. Je me dépêche de vous adresser mes sincères félicitations pour avoir matérialisé votre ambition de dire au Peuple martyr de Guinée la véracité de l’agression qu’il avait subi le 22 novembre 1970.

Madame, voilà un évènement historique que le Peuple de Guinée avait durement subi, mais que tenir des réalités historiques de la Guinée d’alors, il a été préparé et déclenché une terrible désinformation de l’histoire pour tenter de faire valoir que l’agression du 22 novembre  n’était qu’une pure invention du président Ahmed Sékou Touré pour massacre ceux qu’il ne voulait pas voir autour de lui.

Madame, vous êtes incontestablement la fille du commandant Thierno Ibrahima Diallo, le chef militaire de l’évènement de 1970. Votre information, mieux votre description de la guerre me met moralement et politiquement à l’aise pour expliquer à la jeunesse désabusée de Guinée quelles étaient les nations européennes et africains qui avaient préparé et exécuté cette agression.

Chers compatriotes Guinéens, débarrassé de tous mensonges éhontés des apatrides, je m’appuie désormais sur le document de la fille du vrai responsable militaire de l’agression pour vous réaffirmer ce qui suit :

  • Trois nations européennes La France, le Portugal et l’Allemagne fédérale d’alors, avaient chacune sa raison de vouloir supprimer la souveraineté guinéenne. Pour un rappel de l’histoire, le vote du 28 septembre 1958 a été incontestablement la cause de la dislocation de l’empire colonial français. Pour le gouvernement gaulliste, la Guinée devrait disparaitre en tant que telle. Quant à l’Allemagne fédérale d’alors, le « crime » impardonnable de la Guinée était d’avoir reconnu la république démocratique d’Allemagne d’alors. Pour le Portugal, le PAIGC de la Guinée Bissau devait être exterminée avec son hôte, le gouvernement guinéen.
  • Du coté africain, trois Etats étaient impliqués : Le Sénégal avec son président recruté par la France. Le président ivoirien Félix Houphouët Boigny, président du RDA, fâché contre Sékou Touré qui a voté  « Non » le 28 septembre 1958 et l’Afrique du Sud dont le gouvernement était en guerre contre les organisations anti apartheid qui avait leur base en Guinée.

Pour ceux qui ne le savent pas, l’agression du 22 novembre avait été gérée par le conseil de sécurité de l’ONU qui avait envoyé à Conakry dès le 22 novembre une délégation composée de cinq nation et conduite par le Népalais Padma Bahadur Khadri, par l’OUA d’alors et l’OERS d’alors (Organisation des Etats Riverains du fleuve Sénégal) et en fin par la Guinée. Le gouvernement guinéen n’a fait qu’exécuter les décisions de ces organisations internationales le 25 janvier 1974. Ces résolutions existent bel et bien ici.

Pour un rappel de l’histoire, après la victoire sans conteste du peuple de Guinée, il a été entamée la réconciliation nationale et internationale. On se souviendra du communiqué Franco-Guinéen du 14 juillet 1975 dans lequel le gouvernement français avait reconnu et regretté les menées subversives subies par la Guinée après celui du Germano-Guinéen. Les prisonniers Allemands et Français ont été tous libérés. Sur le plan africain, une réunion de réconciliation a eu lieu à Monrovia en 1978 entre Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët Boigny et Ahmed Sékou Touré. Ces trois chefs d’Etats n’ont pas hésité de tirer les leçons du passé pour se réconcilier sincèrement. Sur le plan intérieur, non seulement les survivants du camp Boiro ont été graciés, les Guinéens de l’extérieur condamnés à mort par contumace avaient bénéficié d’une loi d’amnistie.

Madame Bilguissa, une fois de plus, je vous félicite chaleureusement pour votre sincérité . Bien à Vous !

                                                   El Hadj Momo Bangoura

Président d’honneur du PDG-RDA

                                                     Conakry