Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale, le haut Commissariat aux droits de l’homme en collaboration avec le gouvernement guinéen, organise du 12 au 14 avril 2017 à Conakry, un Atelier national d’appropriation  et de validation technique de l’avant projet de la loi portant création, mandat, composition, organisation et fonctionnement de la commission vérité, justice et réconciliation.

pmLe lancement des activités de cette rencontre a connu la présence du premier ministre, Mamady Youla, les représentants des institutions accréditées en Guinée, les associations des victimes de violences, les co-présidents de la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale, le représentant du Haut Commissariat aux droits de l’Homme, M. Marc Rubin et des représentants des organisations de défense des droits de l’homme ainsi que ceux de la société civile.

Devant les invités venus pour cette circonstance, le représentant du Haut Commissariat aux Droits de l’homme, Marc Rubin, n’a pas manqué de situer le contexte du processus de réconciliation dans son ensemble.

« L’occasion de cette cérémonie solennelle d’examen de l’avant projet de loi portant création, organisation et fonctionnement de la future commission conformément aux recommandations 7 et 8 du rapport de la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale, je voudrais saluer l’approche participative instituée par le gouvernement dans le processus d’élaboration de cette importante loi en organisant le présent atelier  pour requérir les observations des parties prenantes. Une telle démarche est conforme aux recommandations des Nations-Unies pour le processus de justice transitionnelle ».

Et d’ajouter : « Si la justice transitionnelle désigne l’ensemble des mécanismes judiciaires et non judicaires qui permettent d’un pays d’aboutir à la vérité, de juger les auteurs, de procéder à des réparations et des reformes institutionnelles, son objectif ultime reste la réconciliation nationale ».

Hors, dit-il, réconcilié les composantes d’un pays entre elles, réconciliés les citoyens et l’Etat n’est pas une œuvre facile. « Il s’agit d’une entreprise difficile. Car, comment après plusieurs années de mauvaise gouvernance situé objectivement les responsabilités  de ceux qui ont violés les droits de l’homme et apaisé les cœurs des victimes? Comment  permettre aux jeunes générations d’avoir accès à l’histoire, d’en tirer les leçons et projeter dans l’avenir plus radieux ? Comment reconnaitre les …., ? Comment prendre en compte les besoins spécifiques des femmes dans le traitement du passé ? », S’est-il interrogé.

Répondre à ces questions, selon M Marc Rubin, n’est pas une évidence, car en réalité la réconciliation  est à la fois un processus  et un objectif.

Avant de dire : « C’est pourquoi le haut commissariat des droits de l’homme félicite le grand Imam et l’Archevêque de Conakry, co-présidents de la commission provisoire de réflexion sur le processus de la réconciliation nationale, qui après avoir écouté les populations avec une grande patience ont réussi à lui proposé le chemin vers la réconciliation. Ce chemin, ils nous l’ont dit ne peut se faire sans la vérité,  la justice, la réparation et la garantie de non répétition. Chemin a été souligné, mais pas aisé et il est nécessaire.  Si la verité fait mal, le silence quant à lui tue ».

Pour conclure ses propos, il a dit : «En décidant donc, d’ouvrir les débats de l’avant projet de loi portant création, organisation et fonctionnement  de la future commission de verité, justice et réconciliation, vous donnez l’opportunité à toutes les parties prenantes de ce processus d’apporter leurs contributions qui permettront d’avoir un résultat consensuel et accepté par tous. Dans cette perspective, j’encourage les participants à faire en sorte que les travaux de cet atelier puissent se dérouler dans un climat de convivialité et de compréhension ».

En sa qualité de président d’honneur de cette cérémonie, le premier ministre Mamady Youla, a étalé les raisons de la tenue de cet atelier à Conakry.

Selon le chef du gouvernement guinéen, cet atelier  est organisé pour  rassembler les parties prenantes. « Comme vous le savez, après la phase préparatoire, la phase dans laquelle nous nous engageons maintenant est très sensible. Cet atelier comme je le  dit tout à l’heur à pour objet de rassembler toutes les parties prenantes, de trouver toutes les personnes, les institutions qui ont un rôle à jouer dans ce processus, afin de requérir les avis de toutes les parties pour un large consensus »

Et d’ajouter : « Nous sommes dans un processus sensible. Nous sommes dans un processus de rassemblement de la famille guinéenne. Donc, il est important que dans ce processus l’avis de tout le monde soit pris en compte. Ce que nous visons dans ce processus, c’est d’aboutir à une feuille de route claire, à définir les contours qui vont conduire ce processus réconciliation dans sa phase active ».

Sur la nécessité de cet atelier, le premier ministre guinéen a dit : « Au cours de cet atelier, il sera question de mettre sur la table tous les maux ou les problèmes. Il sera question aussi de discuter ce qui est du ressort de la justice et ce qui est du ressort d’autres institutions ».

Daouda Yansané

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