Depuis son élection en décembre 2015 pour un second et dernier  mandat de cinq ans, le président Alpha Condé n’a pas déclaré qu’il sera candidat pour un troisième mandat. Mais le flou entretenu par le chef de l’Etat  sur le sujet en parlant du peuple et de Dieu hante les esprits et ne rassure presque personne.

Conséquence, c’est que le président Alpha Condé reçois presque chaque semaine des investisseurs au palais Sekhoutouréah, mais ça s’arrête là. Les investisseurs une fois qu’ils quittent le palais se rendent compte de la réalité du pays.

Depuis son accession à la magistrature suprême du pays le 21 décembre 2010, Alpha Condé a reçu des centaines d’investisseurs qui sont repartis comme ils sont revenus.

Par ailleurs, du point de vue de la loi, rien ne rassure en tout cas pas les propos du président de la cour constitutionnelle. Kélèfa Sall demandait au président Alpha Condé lors de son investiture : d’« Evitez toujours les dérapages vers les chemins interdits en démocratie et en bonne gouvernance, gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes, car si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant », avait lancé le président de la Cour Constitutionnelle guinéenne.

Pour ne rien arranger, le Ministre de la Justice Me Cheick Sako est allé  aussi de ses commentaires : « Dans un organe constitutionnel, il n’y a pas que le président. Il est important qu’on travaille en collégialité. Je m’adresse à toutes les institutions, y compris la Cour constitutionnelle ».

Ces échanges entre détenteurs de la loi ne rassurent pas.  ET ce ne sont pas les propos du président Alpha  Condé qui  n’écoute personne, qui  connait tout et  qui se croit le meilleur qui incitent les investisseurs à privilégier la destination Guinée, encore moins les injures et l’arrogance dans les discours. Et comme nous enseigne un dicton populaire « Ce n’est jamais facile d’aimer les œufs et détester la poule qui les pond ».

L’opposition brandit les menaces de manifestation. Ce qui inquiète plus d’un.

Pour ne rien arranger, l’ONU, parle de risque d’implosion en Guinée, même si cette alerte n’émeut point le chef de l’Etat guinéen : le dialogue politique est presque rompu.

 

Ousmane Cissé