Bientôt l’opposition guinéenne va tourner la page des manifestations politiques en Guinée. En tout cas, les anciens partenaires de Cellou Dalein Diallo, notamment Aboubacar Sylla, Mouctar Diallo et Jean Marc Telliano ont exprimé ce lundi 03 juillet 2017, un avis contraire à toute idée de manifestation politique en Guinée en ce moment.

Jadis tous connus pour leur soutien au président de l’UFDG dans le cadre des manifestations, ces trois leaders ont clairement dit leur opposition à d’éventuelles manifestations politiques.

Devant des journalistes, Mouctar Diallo a dit : « Nous le disons de façon claire. Nous sommes pour les manifestations qui sont d’ailleurs un droit constitutionnel. Cependant nous ne sommes pas prêts à manifester comme par le passé. Les manifestations sur les manifestions, nous nous ne sommes pas pour. Car les mêmes causes provoquent les mêmes effets. Donc, nous nous ne pouvons pas accepter de s’inscrire dans cette monotonie qui ne produit pas de résultats escompté ».

Et d’ajouter : « Nous avons organisé des manifestations depuis 2011. Quel est le bilan et le résultat ? On a plus de 80 guinéens qui sont morts dans le cadre de ces manifestations. Nous pointons un doigt accusateur au gouvernement qui s’est spécialisé dans la violation des droits humains. Nous constatons l’inefficacité des manifestations à cause de la façon par laquelle est organisée. Nous disons ‘’Oui’’ à des manifestations quand elles répondent à des objectifs prédéfinis et entrent dans l’intérêt de la population. Mais simplement des manifestations qui ont pour objectif de faire du tyran chère politique. C’est-à-dire mettre la pression sur le gouvernement pour obtenir des intérêts partisans et personnels. Nous ne sommes pas d’accord ».

« Quand il y a la tuerie dans les manifestations, l’opposition vient tendre une enveloppe de 500 mille à la famille victime. On manifeste 24 heures après et on arrête la manifestation. Et puis après, on est appelé par le pouvoir et il y a pas de suite de la manifestation. Il y a eu des intérêts pour ceux qui ont gagné des milliards. Pendant ce temps, quel est le sort de la famille des victimes et ceux qui sont devenus des infirmes à vie et ceux qui ont perdu leurs biens ? C’est pourquoi nous disons ‘’Oui’’ à des manifestations quand il faut. Mais des manifestations bien organisées qui répondent à des objectifs prédéfinis dans l’intérêt supérieur de la population pas seulement dans le cadre des intérêts partisans électoraux. Si on estime que nos intérêts partisans ne sont pas satisfaits, on organise des manifestations ».

Pour conclure, il a dit : « Ce sont des populations qui sont victimes dans les manifestations. En général, c’est les populations de Ratoma et plus précisément l’axe Hamdallaye, Bambeto, Cosa, Enco 5 et Wanindara. Ces zones sont militarisées. Nous voulons des manifestations pour servir des populations et non pour des intérêts partisans ».

Daouda Yansané

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