Le moins que l’on puisse dire, c’est que le problème des tablettes promises aux étudiants guinéens  colle désormais à la peau du président. Pour ne pas perdre la face, les plus proches collaborateurs du président guinéen au palais Sekhoutouréah ont organisé dimanche 18 juillet  une rencontre entre étudiants et le chef de l’Etat.

Le président Alpha Condé devant les étudiants a promis fermement de construire une unité industrielle dans la ville de Mamou pour fabriquer des tablettes sur place. Ce qui selon lui va réduire le prix puisque avec cette unité industrielle, les tablettes ne seront plus achetées en dollars, mais en franc guinéen.

Toutefois, Alpha Condé a temporisé en indiquant qu’il n’a jamais dit que le programme des tablettes sera réalisé en un seul jour : « c’est un programme qui s’étale sur plusieurs années ». Soit.

Pour le président Alpha Condé, l’Afrique doit être autonome et indépendant de l’extérieur : « Nous devons prendre notre destin en main, pas question d’accepter les ingérences occidentales dans la gestion des processus électoraux en Afrique. Nous n’envoyons pas d’observateurs chez eux, ils ne doivent pas envoyer des observateurs chez nous ».

La vive réaction des étudiants au palais du peuple il y a deux mois pour réclamer les tablettes promises est encore vivace  dans les esprits. C’est pourquoi, le président Alpha Condé après avoir promis de construire une usine de tablette à Mamou est revenu sur l’attitude des étudiants.

« Je suis un ancien perturbateur, j’ai été étudiant, dirigeant et syndicat des étudiants, j’ai été  enseignant, personne ne peut m’effrayer. En tout cas, ce ne sont pas les cris qui m’ont poussé à réagir au palais. Ce que je n’ai pas aimé, c’est l’attitude de certains étudiants devant les étrangers »,  confie le chef de l’Etat guinéen.

Dans la meme lancée, Alpha Condé dit avoir commencé à combattre le premier président de la Guinée dès l’indépendance du pays:  » J’ai été condamné à mort par Sékou Touré en 1963. Je n’ai pas peur ».

Alpha Condé de renchérir : « je ne suis pas un vendeur d’illusion ». Dans cette lancée, il a longuement parlé de la situation de l’école guinéenne avec des formations au rabais, le manque de qualification.

Aussi, le président Alpha Condé s’est attaqué à la situation des universités privées dans le pays. Avec l’anarchie qui y règne.

NDLR : selon les dernières statistiques, la Guinée compte 42 universités privées et 17  universités pour Etat.

Ce n’est pas tout car le pays du président Alpha Condé compte également 38 écoles privées de santé  et  six seulement pour l’état.

Dans cette situation, Alpha Condé accuse les anciens Ministres et cadres du département en charge de l’enseignement supérieur d’être à la base de cette situation. « Chaque fois qu’un Ministre est nommé, il crée une université privée pour transférer l’argent de l’Etat ».

Ceux qui n’en créent pas sont complices de ceux qui en créent afin de détourner l’argent de l’Etat. Il a cité le nom de l’ancien Ministre de l’enseignement supérieur  Bailo Telliwel Diallo qui a couvert un créateur d’université privée qui devait  selon le président Condé 30 milliards GNF à l’Etat.

 Toutefois, il s’est abstenu de citer le nom du fondateur d’université privé en question.

Naby Camara