A l’occasion d’une conférence  de presse tenue ce vendredi 4 août 2017, le ministre de la justice, Me Cheick Sako et le procureur Général près la cour d’appel de Conakry, Moundjour Cherif se sont prononcés  sur  la procédure engagée contre les artistes Elie Kamano et Takana Zion.

Le patron du département de la justice  a  dit haut et fort que personne n’est au dessus de la loi en Guinée. Selon lui, ces deux iront  répondre de leur forfaiture devant les juridictions compétentes.

« Ces deux artistes sont des citoyens comme un autre. Je ne vois pas de différence entre un artiste et un éleveur de Gaoual ou un chercheur d’or de Siguiri. C’est des citoyens comme les autres. Quand un artiste est interpellé par la police sachez que c’est une affaire de police tant qu’il n’est pas déféré devant le Procureur de la République. Dès qu’il est déféré devant le procureur de la république, la justice rentre en jeu. Et une fois que la justice est saisie, là vous pouvez nous interpeller pour savoir ce que le Procureur Général et le Procureur de la République font dans cette affaire ».

Selon le ministre, les artistes sont sous contrôle judiciaire. « Concernant Elie Kamano, lorsqu’il a été déféré devant le procureur, nous avons immédiatement donné des instructions pour qu’il soit mis sous contrôle judiciaire. Par rapport à Takana Zion, lorsqu’il a été déféré le matin et nous avons vérifié que son casier judiciaire était vierge, nous avons donné des instructions pour qu’il soit mis sous contrôle judiciaire. Je vous cite ces deux exemples  pour  vous dire que personne dans ce pays ne va nous instrumentaliser pour dire que j’ai fait des démarches pour que les acteurs soient libérés », a-t-il déclaré.

D’ajouter : « c’est les procureurs sur la base des textes, sur la base de la situation et sur la base des instructions que je donne au Procureur Général qu’ils ont été mis sous contrôle judiciaire. Personne d’autre n’est  intervenu ».

En sa qualité de procureur Général prés la cour d’appel de Conakry, Moundjour Cherif a déclaré que les procès concernant ces deux artistes vont s’ouvrir dès la fin de la vacance judiciaire.

« Comme l’a dit monsieur le ministre, le procès intenté contre ces deux artistes n’est ni abandonné et non moins classé sans suite. Dès le mois de septembre prochain, au retour des vacances judiciaires, ils seront tous jugés. Elie Kamano sera jugé au tribunal de Mafanco et Takana Zion sera jugé au tribunal de Kaloum. Nous n’avons pas abandonné  des charges contre eux », a ajouté Moudjour Cherif.

Par ailleurs, d’autres sujets comme les concours des élèves greffiers et des auditeurs de justice, le dossier   du 28 septembre, la question de traites des êtres humains et leur répression, les lynchages populaires à travers le pays.

Le Ministre Cheick Sako a souligné que la Guinée était en dehors de toute normalité en matière de justice et de démocratie judiciaire. C’est pourquoi depuis deux ans,  le ministère en charge de la justice accorde un mois de vacance judiciaire allant du 1er au 31 août, pour permettre aux magistrats de pouvoir se reposer pour mieux se pencher sur les gros dossiers qui seront suspendus pendant cette période et dont la reprise se fera lors de la rentrée judiciaire.  

 Par ailleurs, le concours des élèves greffiers et des auditeurs de justice déclare Me Cheick Sako fait suite à l’annonce des formations initiales et continues qu’il avait annoncées lors de sa prise de fonction à la tête de ce département. Toutefois compte tenu de la restriction budgétaire pour chaque concours, seulement 50 places sont disponibles, soit 100 personnes.

S’agissant du dossier 28 septembre 2009, le ministre à  indiquer que ce dossier suit son cours normal et que la situation est en train d’être traitée et ira jusqu’au bout en Guinée et nul part ailleurs.  » après l’instruction, on entamera la préparation du procès et avant fin 2017 l’opinion sera informée ».

Abondant dans le même sens, le Procureur de Dixinn  Sidy Souleymane N’Diaye a annoncé que des parties civiles ont de nouveau été entendues dans la procédure.  Parlant de la commission rogatoire envoyée en France, le Procureur de la République près le Tribunal de première Instance de Dixinn a révélé que les autorités judiciaires françaises ont accepté de coopérer avec la Guinée.

 Pour la question relative à la  traite des êtres humains, le Ministre a donné des instructions pour que la justice soit impitoyable sur ce type d’infraction. 

Pour  terminer, le ministre d’Etat à la Justice a estimé  que le phénomène de lynchage populaire pose un problème puisque ça va au-delà de la justice.

C’est pourquoi, il a demandé à chaque citoyen de jouer sa partition:  » Il y a un problème d’éducation, de responsabilisation, les chefs de quartiers, les imams, les sages doivent jouer leur rôle ».

 

Daouda Yansané

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