Après la tempête, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a maintenant son Président à la personne de Me. Amadou Salif Kébé. En prenant fonction le jeudi 17 aout 2017, le nouveau occupant du’’ trône’’ électoral sait dors déjà les défis qu’il faut relever et Dieu seul sait que ces défis sont nombreux et complexes. Mais pas impossible de les relever pour un homme de son rang.
Me. Amadou Salif Kébé n’est pas un nouveau venu à la CENI. A la faveur de la démission de son confrère Me . Fodé Abass Bangoura après le premier tour de la présidentielle de 2010, le choix du barreau des avocats est tombé sur Me. Kébé pour boucher le trou. Il a été reconduit par ses pairs dans la nouvelle équipe que dirigeait Bakary Fofana. Me. Kébé était le Directeur du Département juridique et Contentieux électoraux et aussi le président de la Commission de passation des marchés à la CENI. Cet avocat de carrière est d’un calme remarquable et une sagesse de Moise. Il est allergique à l’injustice et à la démagogie, ces qualificatifs sont de  ses collaborateurs.
Ainsi, le premier défis qui attend l’homme est surement la signature de deux documents que son prédécesseur a refusé de signer à savoir : La commission de cellule de suivi de la gestion des moyens matériels et financiers de la CENI. Ce premier document reprochait à Bakary Fofana les griefs suivants :

La gestion opaque des ressources de la CENI et la mauvaise utilisation des moyens financiers de l’institution en faisant fi de toutes les règles de passation de marché et de contractualisation ;
– La mauvaise relation volontairement entretenue par le Président avec les autres membres de la CENI ;
– Le dysfonctionnement des structures de la commission électorale nationale indépendante (CENI) par la seule faute de son président ;
– Le refus systématique de Monsieur le Président de faire appliquer les lois et règlements régissant la CENI ;
– La mauvaise relation avec certains partenaires ;
– La concentration entre les mains du seul président de la CENI de toutes les prérogatives de l’assemblée plénière, qui refuse catégoriquement d’appliquer les décisions prises par celle-ci ou qui prend les décisions sans une consultation préalable du bureau ou de l’assemblée plénière ;
– Le mépris, de plus en plus affiché de Monsieur le Président à l’endroit des autres commissaires de la CENI…

Quant au second document, il est relatif à la cellule de suivi des décisions de la plénière de la CENI. Son objectif général est de  veiller au renforcement du fonctionnement de la CENI pour un meilleur ancrage de la bonne gouvernance institutionnelle par la mise en place des organes de transparence.
En plus des deux documents qui seront soumis au nouveau président dans les heures et jours suivants, il y a l’élaboration d’un chronogramme électoral pour la tenue des élections locales avant la fin de cette année comme consigner dans les accords politiques de 2016.

Du point de vue Budget, le nouveau président doit faire face aux arriérés de 7 mois de salaire à l’égard des démembrement de son institution, sans oublier les arriérés de location du siège de la CENI.

Des indiscrétions font état de 6 mois impayés pour une location de 35 mille dollars par mois. Il y a aussi des factures impayées de certains prestataires. Un autre défis non des moindres est l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel technique de la CENI. A ce niveau, le personnel d’appui veut une correction rapide de l’injustice dans la fixation des salaires et la dotation en équipements.

Le gros défis est que le nouveau Président doit veiller à ce qu’il ne soit pas l’otage des politiques, du pouvoir exécutif  et de ses pairs commissaires. Communiquer si nécessaire par voie de presse peut être son bâton pour la traversée de la mer rouge. Tout un défi à relever…

La balle est dans son camp pour un choix : Etre Lounceny Camara ou Bakary Fofana ? A lui de choisir. L’histoire en jugera.
Aly Badara CONDE

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