Assemblée Générale de l’UFR  du   samedi 19 Août 2017

L’Assemblée Générale ordinaire de ce samedi 19 Août 2017 a été présidée par le président Sidya Touré au siège national du parti à Matam. Voici les grands axes de la communication du Président du parti lors de cette Assemblée.

Accident de Kindia, drame en Sierra Leone, attentat de Ouaga et décès de Salif Diallo, Président de l’Assemblée du Burkina Fasso

« Chers militants et militantes, je vous remercie pour cette grande mobilisation. Avant tout autre chose, vous savez il y a eu des grands événements malheureux qui se sont passés ici chez nous ainsi que dans les pays voisins. Je commencerai, par cet accident tragique de la circulation qui s’est produit en début de semaine, sur la route de Kindia,  dans lequel  dix (10) personnes ont perdu la vie. Cela nous afflige.  Que  leurs âmes reposent en paix.

Pendant ce temps, comme vous l’avez appris autant que moi, à côté de nous ici en Sierra Leone, ce qui s’est passé dans ce pays.  Nous  avons plusieurs de nos compatriotes là-bas. La coulée de boue qui est survenue dans cette localité, a coûté la vie à plus de 400 personnes aussi ; et c’est hier qu’on les a enterrés. Et pire, le nombre de personne qu’on n’a pas pu retrouver dépasse les 600. La Sierra Leone, quand vous vous imaginez, tout ce qu’elle a subi, de la guerre civile en passant par l’épidémie d’Ebola, c’est vraiment triste ce qui leur arrive. Nous compatissons largement à leur malheur, que leurs âmes reposent en paix.

Aussi le dimanche dernier au Burkina Faso, des djihadistes comme vous les connaissez, ont tué plusieurs personnes, au nombre de 18 comme ça, pour rien. Puisse Dieu nous  garder de ces genres de situation. Franchement nous compatissons et nous prions Dieu que des solutions soient trouvées pour que ces genres de problèmes ne continuent pas à s’étendre en Afrique. Nous savons déjà qu’une armée  des 5 pays du Sahel est en train d’être mise en place pour lutter contre le terrorisme dans ces Etats parce que cette situation endeuille non seulement nos familles mais pénalise largement les pays tant au niveau du tourisme, de l’investissement qu’également au niveau du pays parce que l’insécurité n’est porteuse que de malheur.

La dernière chose que j’ai apprise ce matin, c’est le décès d’un ami, d’un jeune frère, Salif Diallo, le président de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso, qui est mort à Paris des suites de crise cardiaque. Il était un proche et un ami de très longue date de plus de 25 ans. Donc là aussi c’est un malheur que nous ne pouvons pas laisser passer sous silence.

Reforme et restructuration du parti

Chers ami(es), nous allons à présent parler de la situation de notre parti et de notre pays et des perspectives. Nous avons, comme vous le savez, restructuré le parti, nous avons donné de nouvelles directives de mobilisation. Nous avons demandé aux différentes fédérations que les réunions se tiennent désormais dans les sections. Nous avons donné des instructions fermes. Cela a même commencé à Matoto et je crois que c’est en train de prendre de l’ampleur dans toute la zone de Conakry. Et pour preuve, je pense que les Assemblées générales qui se tiennent ici, même à mon absence, enregistrent plusieurs adhésions massives. C’est ça le premier constat. Les gens ont commencé à comprendre. Ceux qui ne comprenaient pas l’attitude de notre parti qui est dans le rassemblement pour permettre à notre pays d’aller de l’avant, ont compris. Nous, nous le savions, nous nous attendions à cela, nous continuons d’offrir l’alternative pour une Guinée rassemblée.

Nous nous battons aussi parce que comme vous le savez, la Cour Constitutionnelle a rendu son arrêt sur le code électoral amendé, et chacun sait maintenant ce qu’il doit faire pour choisir son chef de quartier. On essaye aussi de faire en sorte que cette organisation que nous avons entamée,  les adhésions massives que nous enregistrons, qu’on ajoute cela à notre expertise pour que nous puissions mieux veiller sur nos bureaux de vote afin d’obtenir les résultats qui correspondent à nos votes. Toutes ces manifestations, ces chants et danses que nous faisons, la finalité c’est le jour du vote. Celui maintenant qui, ce jour arrivé, est incapable de se lever et d’aller voter, de sécuriser son vote, celui qui ne peut pas le faire, ça ce n’est pas un militant. Faisons en sorte qu’on soit prêt le jour des élections qui, normalement, doivent avoir lieu à la fin de l’année. C’est ça notre souhait.

L’un des problèmes qu’on a aujourd’hui, c’est celui des listes de candidats et de conseillers communaux. Malheureusement, on ne peut pas perdre tout notre temps à ça. Des délégations vont se rendre dans les différentes fédérations d’abord à l’intérieur du pays ensuite de Conakry pour boucler cette question très rapidement. La raison pour laquelle on a décidé que les réunions se tiennent dans les sections, c’est ça. C’est la base qui choisit les candidats, donc je tenais à faire cette précision.

Le programme politique de l’UFR

Nous continuons de dérouler surtout notre programme : le programme politique de l’UFR. Nous en avons reparlé lors de notre dernier conseil politique. Pendant les semaines à venir, nous allons décliner le programme de l’UFR sur les réseaux sociaux, pour bien expliquer quelle est notre vision de la Guinée future.
L’UFR n’est pas dans des querelles personnelles, tel a dit ceci, tel n’est pas marié, lui il a détourné ça, nous à l’UFR on n’est pas dans ça vraiment, ça ne sert à rien. Ceux qui parlent, laissez les parler, nous à l’UFR on a du travail à faire, c’est le problème de notre pays, la Guinée.

Tout l’engouement qu’on connait aujourd’hui, si on continue sur ça, les gens seront surpris parce que beaucoup de gens nous rejoignent pour demain parce qu’ils sont convaincus que de la manière on le dit c’est de la même manière on le fait et avec même ce qu’on a eu à faire dans ce pays, c’est ça la vérité parce qu’il s’agit de gérer le pays. Je n’ai jamais dit que je suis le plus intelligent en Guinée mais s’il s’agit de gérer ce pays ça au moins j’ai cette expérience-là. Si c’est pour aider ce pays à changer on le fait et on le fera.

Rapprochement UFR – RPG Arc-en-Ciel

En ce qui concerne notre rapprochement avec le RPG Arc-en-Ciel, cela ne veut pas dire qu’on a fusionné notre parti ? Nous on est toujours UFR et eux ils sont RPG. Si on doit faire quelque chose ensemble avec eux, on s’assoit d’abord on discute si on tombe d’accord OK, dans le cas contraire on ne le fait pas. Donc cela m’étonne que les gens racontent n’importe quoi, tantôt Sidya n’aime pas Alpha ainsi de suite. Ma discussion avec le feu président Conté au sujet d’Alpha, c’était par rapport à son incarcération.
Ceux qui l’on emprisonné à cette époque, ce sont eux qui disent aujourd’hui que je ne l’aime pas. Parfois je me demande si dans la politique, on a encore besoin de parler de sentiment. C’est les mêmes qui disaient à l’époque que je n’aime pas Conté, qui disent encore aujourd’hui que je n’aime pas Alpha ; donc c’est seulement eux qui aiment les présidents ? Dès que tu deviens président, eux ils sont amoureux de toi (rire). A l’UFR nous exprimons notre position quelle que soit la situation. On a dénoncé ici quand Alpha a été emprisonné, aujourd’hui il est président de la république et nous continuons à dénoncer ce qui ne va pas. On ne se bat pas pour qu’on plaise à Alpha, on est en politique et chacun a, de son côté,  un programme selon lequel il compte diriger ce pays. Donc quand on se rencontre, qu’on soit opposant ou président de la république, le débat tourne autour de ça, comment est-ce que vous voyez l’évolution de notre pays, comment vous voyez la situation de nos populations et comment peut-on l’améliorer. Voilà le débat qu’il y a à l’UFR, et le débat que l’UFR souhaite avoir avec les autres partis politiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que ce rapprochement entre l’UFR et le RPG est intervenu. C’est pour l’aider à emmener ce pays de l’avant, je donne mes conseils mais l’application revient au président ; je ne suis pas au gouvernement ni dans l’administration. Rien ne pourra se passer en dehors d’une Guinée unie.

Sa vision sur  l’agriculture

J’ai eu à plusieurs reprises des discussions avec le Président de la République notamment sur les moyens de la réduction de la pauvreté comme l’agriculture. Vous connaissez ma vision en cela. Par exemple dans le domaine de l’anacarde, nous avons eu des discussions la dessus comme étant un secteur de réduction de la pauvreté.
Le marché, c’est le reflet de notre économie mais le marché doit produire. L’un des problèmes de la Guinée, c’est que nous ne produisons pratiquement rien. Quand on dit que nous voulons être des exportateurs de la noix de cajou, si on regarde la totalité de notre production, cela  fait 30 000 tonnes, ce qui veut dire qu’on a à peine besoin de 10 ou 12 000 hectares de plantations. Nous avons  l’ambition d’aider à cela, nous avons fixé un prix tranché qui pouvait encourager les producteurs à aller de l’avant. Malheureusement ça n’a pas abouti. D’autres pays, je donne toujours l’exemple du Mali, ce pays voisin là, dans sa situation actuelle, à une production de 400 000 tonnes de coton ; cela occupe 2 millions de maliens. Je n’ai rien contre les mines mais je suis un grand partisan de l’agriculture parce que c’est cela qui permet le mieux, la réduction de la pauvreté. Et sur ce plan là, j’ai beaucoup de discussion avec le chef de l’Etat.
Souvenez-vous, j’ai été nommé en tant que Président de l’Union des Forces Républicaines, donc c’est à sa demande ou à la demande du gouvernement que j’interviens. Quand vous achetez de la noix de cajou à un paysan, qui vous vend ses 10 tonnes, vous croyez que vous pouvez lui retirer son argent ? Mais quand les miniers prennent les mines, ils s’en vont avec ça ; il reverse de l’argent à l’Etat et cet argent-là est à la disposition de certains fonctionnaires et ministres malhonnêtes, il faut le dire. Le Président de la République en est informé ; il sait que c’est le secteur agricole  qui nous permettra d’aller plus vite, de réduire la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie des populations.

L’Education et la formation : analyse et ambitions

J’ai toujours dis que l’éducation est au début et à la fin de tout.
L’éducation, la formation, si vous n’arrivez pas à faire ça dans votre pays, c’est qu’il n’y a rien d’autre à faire parce que c’est ce qui permet à chacun de pouvoir s’orienter à titre individuel. Nous avons aujourd’hui, une éducation qui a hérité du système colonial qui a des résultats catastrophique dans un pays comme la Guinée. Combien de diplômés sans emploi existent dans ce pays ?
J’ai discuté de ça la fois dernière avec l’Ambassadeur d’Allemagne en Guinée. Je lui disais à quel point je suis admiratif par rapport au système éducatif allemand qui permet dès la fin du cycle primaire, d’orienter les enfants vers l’apprentissage pour ceux qui veulent. Ce qui fait que quand on sort, on a un métier et ce métier, ça peut être agriculteur, menuisier, maçon, ébéniste etc. Par rapport à l’échec au bac de cette année, soit 27, cette fois-ci je suis parfaitement en accord avec le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation qui a fait un baccalauréat absolument avec un niveau à retenir ; au-delà de ça, vous n’êtes plus compétitif avec les autres pays. Ce n’est pas parce que nous allons avoir 90% de réussite au bac qu’on va dire que l’éducation se porte  bien en Guinée. Ce résultat correspond à la réalité en Guinée et doit nous interpeller que nous devons élever le niveau de notre administration.
Mais ce n’est pas tout. On ne parle là que du baccalauréat, moi je vous parle de tout ce qui est en dessous. Puisqu’on confond toujours les deux (2) problèmes l’éducation et l’agriculture, en ‘’96’’ quand je suis arrivé, j’ai dit on va faire du coton. On a commencé à 5000 tonnes de production ; je l’ai portée jusqu’en 1999-2000 à 40 000 tonnes, aujourd’hui le coton est à 1000 tonnes, donc on a reculé. Mais quand on parle de ce coton, on parle de transfert de coton, ça veut dire on parle de train, on parle de route, de l’aménagement des pistes rurales. On parle également de l’égrenage de ce coton, de sa transformation en tissus ; mais on parle aussi de la transformation des graines de coton en huile, à partir de là, ce n’est plus de l’agriculture, c’est de l’agro-industrie. Je pense que c’est des choses que nous sommes à mesure de faire, parce que c’est à notre portée, c’est pour cela qu’il faut qu’on ait une orientation.

Nous avions, avant, FRIGUIA ici qui produisait la bauxite et qui transformait cela, mais cette transformation créait normalement beaucoup de PME, on n’a jamais réussi à le faire parce que notre niveau de développement n’est pas encore arrivé là. Nous sommes au stade primaire du développement, le secondaire, on l’atteindra après ; c’est ce stade primaire là qu’il faut en créer le maximum. Regardez en Côte d’Ivoire. Laissons la Côte d’Ivoire et revenons au Sénégal, ici près de chez nous (la Guinée ndlr), est ce que vous savez que ce pays est en train d’avoir une bonne production agricole ? Pourquoi ? A  cause de la formation. Vous avez des gens qui sont formés, qui sont capables d’assimiler les méthodes de culture, d’utilisation de l’engrais et même des saisons, qui peuvent organiser les gens, et que tout cela se fasse différemment.

Je vous assure qu’aujourd’hui, vous avez des cultures de choux, d’hévéas, de citrons, de mangues, de bananes, d’ananas au Sénégal. C’est étonnant, son revenu sur l’économie. Tout cela, pourquoi ? A cause de la formation et quand on dit formation, ça commence dès l’école primaire. Et qui parle d’école primaire, parle d’enseignants, mais en plus, il faut les aider à avoir un repas par jour. Je dois vous dire que ce sont ces deux(2) secteurs, l’éducation pour une agriculture améliorée.

Je vous remercie !

Cellule Com UFR