Un mois après le départ de Bakary Fofana à la tête de la commission électorale nationale indépendante, les langues commencent à se délier sur ce qui s’est passé entre le désormais ancien président de la CENI et le chef de l’Etat.

Selon des sources proches de Bakary Fofana, tout est parti d’une rencontre entre Alpha Condé et les partenaires financiers qui accompagnent le processus électoral en présence de Bakary Fofana.

Quand ces partenaires dont NDI avaient déclaré au président Alpha Condé qu’ils ne comptent pas financer indéfiniment le processus électoral en Guinée alors que la date de ces élections locales se fait toujours attendre.

Le président aurait dit au partenaires que ce n’est pas sa faute, mais plutôt la faute à Bakary Fofana qui est le président de l’organe chargé d’organiser les élections. Bakary Fofana modestie à part a aussi déclaré devant témoin « Monsieur le président, ce n’est pas moi, mais c’est vous. Je fais ce que vous me demander ».

Cette phrase aux dires des proches de Bakary a été la goûte d’eau qui a débordé le vase puisque après la rencontre, le chef de l’Etat aurait appelé Bakary Fofana pour lui sermonner par rapport à son comportement indélicat devant les partenaires internationaux du processus électoral.

Ainsi, NDI et les autres partenaires ont quitté la Guinée.

Selon la même source, Me Salif Kébé a été  immédiatement approché par le locataire du palais Sekhoutouréah pour diriger la fronde contre Bakary Fofana avec comme argument, l’argent du deuxième tour de la présidentielle de 2015 que Bakary aurait bouffé tout seul sans les autres commissaires de l’institution.

A propos, s »il est vrai que  Bakary a détourné plus de 20 milliards GNF, représentant le montant pour l’organisation du second tour de la présidentielle, pourquoi ne pas ouvrir une enquête judiciaire pour que Bakary rembourse l’argent du contribuable guinéen?, interroge pour sa part notre interlocuteur.

Pour notre interlocuteur, Bakary qui n’a rien fait pour baliser la route vers un troisième mandat était devenu gênant pour le président Alpha Condé. Il fallait alors à tout prix chasser Bakary Fofana qui pour rappel n’avait pas réussi à donner au parti présidentiel la majorité absolue lors des élections législatives de 2013.

Toutefois dans ce bras de fer avec Alpha Condé, Bakary Fofana selon ses proches se dit soulagé parce que dit-on, l’histoire ne retiendra pas que c’est à son temps lorsqu’il était à la tête de la CENI que les choses ont dégénéré en Guinée pour la conquête d’un troisième mandat.

Aux dernières nouvelles, trois institutions internationales auraient déjà contacté Bakary Fofana afin de travailler au compte de ces institutions.

Mohamed Soumah