Une fois encore, la mort a porté sa faux dans nos rangs : Idrissa Camara, journaliste culturel, n’est plus. Notre douleur entoure sa famille et tous les siens à qui nous disons notre très profonde sympathie.

Devant sa brusque disparition, je tiens à exprimer à tous la part que je prends au deuil qui frappe si douloureusement la presse nationale.

Qu’il s’agisse des élèves ,auxquels il consacrait tant de temps et qu’il entourait de tant de sages conseils ou de la presse à laquelle il apportait son expertise et son intelligence, ou encore de la promotion de la culture, notre confrère et collègue Idrissa Camara fut inlassablement sur la brèche.

Sa valeur fut reconnue, et sur le plan administratif,  il obtient une juste récompense, car il avait l’honneur d’être le directeur national du livre au Ministère de la culture.

Les distinctions obtenues ça et là, ici et ailleurs, ajoutaient les reflets des honneurs à la qualité de l’homme.

Avec le journaliste Idrissa Camara disparaît un des meilleurs défenseurs d’une presse perfectionniste, un professionnel sagace et suffisamment instruit des « secrets » du métier qui apportait sa note personnelle de clairvoyance, de pondération et de bon sens. Il avait été le bon artisan de l’émission « les belles lettres ». Rien d’étonnant pour nous qui l’avons découvert loin de nos villes natales où le cursus universitaire nous avait réunis dans la mythique salle « 101 » de l’Institut polytechnique Julius Nyerere de Kankan.

J’ai connu Idrissa en 1976 à l’université de Kankan en compagnie de bien d’autres étudiants : Sékou Kouréichy Condé, ancien ministre de la sécurité,  Souleymane Rabiaka Diallo, fondateur d’école privée, Gaoussou Touré, ambassadeur de Guinée au Nigéria,  Ahmed Kanté ancien ministre des mines, Mamadou Saliou Camara, éminent professeur aux USA… Comme moi, comme Amadou Diouldé Diallo, « Maxim » célèbre chroniqueur sportif  et Chef du département médias de la fédération guinéenne de football, il avait déjà la même inclination pour la culture en général et la presse en particulier. Il avait aussi un penchant pour la musique et les arts au point qu’il se fera très vite appeler « Ambiance ».

A l’IPK où les conditions de vie étaient misérables, le jeune espiègle des rues et plages de Conakry fut tout brillamment admis avec satisfaction. Il n’avait pas adhéré au « mumbisme » qui voulait que «  l’homme soit uniquement le ventre », (référence à la gourmandise) une plaisanterie érigée en théorie philosophique par un certain Mumba, étudiant comme nous.

En évoquant les souvenirs de notre vie commune à Kankan, tout comme ceux partagés dans la presse avec Idrissa Camara, qu’il me soit permis d’affirmer que la poussière de l’oubli qui parfois recouvre si vite l’empreinte d’un homme et la mémoire de ses bienfaits ne réussira pas à étendre son voile funeste sur lui, tant son œuvre est reluisante.

Dors tranquille, ton œuvre sera poursuivie !

 

Boubacar Yacine Diallo, journaliste